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Tout peut-il s'échanger ?

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« Définition des termes du sujet: ÉCHANGE: Du latin excambiare, « échanger », «troquer» (de cambiare, «changer »). En droit, contrat par lequel deux parties se donnent respectivement une chose pour une autre.

En économie, transfert réciproque de biens ou de services, soit directement (troc), soit indirectement (par l'intermédiaire de la monnaie). Il s'agit ici de s'interroger sur la notion d'échange.

est-ce que tout peut s'échanger ? L'échange est une des fonctions sociales les plus essentielles.

On peut même dire que la société se constitue en partie à partir de l'échange.

Les hommes ont besoin d'échanger, de pratiquer le troc, d'avoir des relations commerciales.

On échange beaucoup de choses et pas seulement des biens matériels.

Des services peuvent aussi faire l'objet d'échanges.

Mais il y a des choses qui échappent à l'échange, précisément parce que ce ne sont pas seulement des choses.

Ainsi, ce qui ne s'échange pas au sens économique du terme, ce sont les hommes.

L'esclavage par exemple a longtemps constitué un élément d'échanges.

Mais de quoi sommes-nous en présence ici ? D'un commerce qui met sur un même plan des hommes et de simples marchandises.

Rien n'est plus illégitime que ce type d'échange dans la mesure où l'on assiste à la négation de la valeur absolue de l'homme, lequel ne peut être traité comme un simple moyen.

Vous pouvez montrer qu'en dehors de la fonction sociale de l'échange, il faut aussi invoquer une limite qui permet de " civiliser " l'échange.

C'est au nom de cette limite que tout ne peut s'échanger, ni se donner, ni se vendre. [La multiplication des échanges fait la richesse économique et culturelle d'une société.

L'homme est un être de besoin et de désir.

Autrui lui apporte ce qu'il ne peut pas obtenir par lui-même.] • Les économistes dits « libéraux » du XIX siècle ont construit une théorie des échanges dans la sphère économique qu'ils ont présentée comme la découverte de lois naturelles inéluctables.

C'est ainsi que le penchant des hommes pour l'échange (réduit par Adam Smith au désir égoïste de se procurer les richesses les plus diverses) entraîne la division du travail, la multiplication des métiers, chacun vendant ce qu'il a fabriqué et achetant avec la monnaie obtenue les services rendus ou les biens produits par les professionnels les plus divers.

« Chaque homme subsiste d'échanges et devient une sorte de commerçant et la Société elle-même est à proprement parler une société marchande », écrit Adam Smith dans La Richesse des nations (1776). • Or, l'extension du marché accroît la division du travail.

Bientôt, chaque ouvrier ne fabrique plus un objet entier, mais exécute une des opérations qui, additionnée à des dizaines d'autres exécutées par ses collègues, permettront la fabrication de l'objet en série.

À ce stade, l'ouvrier ne vend plus l'objet lui-même, mais vend sa force de travail au détenteur de capitaux.

Son salaire néanmoins, comme le prix de toutes les autres marchandises, obéit à la loi inéluctable de tous les échanges qui est la loi de l'offre et de la demande.

Le prix d'une marchandise s'élève quand elle est rare (peu offerte et très demandée), et baisse dans le cas contraire. Les salaires des ouvriers sont soumis à cette régulation « naturelle ».

Si les salaires sont élevés dans une profession, un grand nombre de candidats se présentent à l'embauche et cette concurrence fait baisser le salaire. La richesse dépend de la liberté des échanges Pour le libéralisme moderne, c'est dans les échanges que se construit le bien commun.

Il rejette toutefois l'idée d'une organisation «par le haut» du travail et des échanges.

Se référant à l'image de la «main invisible» d'Adam Smith (1776), il préfère penser que les échanges s'autorégulent, l'offre et la demande tendant spontanément à s'entre-équilibrer, sans intervention de l'État.

Aussi l'Etat doit-il être, dans le domaine économique, le moins interventionniste possible.

Les acheteurs et les vendeurs, libres d'entreprendre, tirent un égal profit de leurs échanges. Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour Smith, tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous: tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt de la communauté toute entière.

En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à fonder la prospérité d'un pays ? Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral qui croit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts collectifs.. »

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