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Peut-on tout échanger ?

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« Il s'agit ici de s'interroger sur les limites de l'échange.

Or, la question des limites peut être double : elle renvoie aussi bien à celle de la possibilité d'échanger (y a- t-il des choses qu'on ne peut pas échanger, parce qu'elle n'ont pas de valeur mesurable par exemple) et à celle de la légitimité.

N'oubliez pas que la question « peut-on ? » signifie aussi bien est-il possible qu'a-t-on le droit.

Vous pouvez alors vous interroger sur : 1.

Les limites du capitalisme : on échange des individus et non des personnes.

La limite de la réification des rapports sociaux en montrant que l'homme n'est pas chose.

La personne inaliénable.

Cf.

Rousseau ici au chapitre 4 du livre 1 Du Contrat social : la liberté est inaliénable, on ne peut l'échanger contre rien.

2.

En second lieu, si l'échange est semble-t-il partout présent en ce parce que l'homme est un animal social, Peut-on considérer que dans la vie sociale il y a de l'inaliénable et de l'inéchangeable...

? Dès lors qu'on sort des besoins sociaux et économiques, peut-être y a-t-il des relations désintéressées, dans lesquelles il y a don sans culpabilisation, sans dette en retour.

Dans l'amitié par exemple y a-t- il encore de l'échange ? Cf.

Aristote ou encore H.

Arendt pour qui le politique est le champ de l'amitié (mais pas d'amitié sans haine) , le champ de la liberté.

La liberté : nul n'est tenu à une dette à l'égard de qui que ce soit...

sauf à l'égard de la cité, de la famille et de la culture d'origine.

Car il n'y a pas d'échange possible avec ce qui nous a donné la vie (les parents, le milieu où on est né).

Cf.

Criton au moment où il veut faire fuir Socrate qui est condamné à mort.

Mais alors si tout ne peut pas être objet d'échange, cela signifie-t-il que nous ne pouvons parfois pas rendre ce qui nous a été donné ? Un tel constat ne nous inscrit- il pas alors toujours dans la dette ? [La multiplication des échanges fait la richesse économique et culturelle d'une société.

L'homme est un être de besoin et de désir.

Autrui lui apporte ce qu'il ne peut pas obtenir par lui-même.] • Les économistes dits « libéraux » du XIX siècle ont construit une théorie des échanges dans la sphère économique qu'ils ont présentée comme la découverte de lois naturelles inéluctables.

C'est ainsi que le penchant des hommes pour l'échange (réduit par Adam Smith au désir égoïste de se procurer les richesses les plus diverses) entraîne la division du travail, la multiplication des métiers, chacun vendant ce qu'il a fabriqué et achetant avec la monnaie obtenue les services rendus ou les biens produits par les professionnels les plus divers.

« Chaque homme subsiste d'échanges et devient une sorte de commerçant et la Société elle-même est à proprement parler une société marchande », écrit Adam Smith dans La Richesse des nations (1776). • Or, l'extension du marché accroît la division du travail.

Bientôt, chaque ouvrier ne fabrique plus un objet entier, mais exécute une des opérations qui, additionnée à des dizaines d'autres exécutées par ses collègues, permettront la fabrication de l'objet en série.

À ce stade, l'ouvrier ne vend plus l'objet lui-même, mais vend sa force de travail au détenteur de capitaux.

Son salaire néanmoins, comme le prix de toutes les autres marchandises, obéit à la loi inéluctable de tous les échanges qui est la loi de l'offre et de la demande.

Le prix d'une marchandise s'élève quand elle est rare (peu offerte et très demandée), et baisse dans le cas contraire. Les salaires des ouvriers sont soumis à cette régulation « naturelle ».

Si les salaires sont élevés dans une profession, un grand nombre de candidats se présentent à l'embauche et cette concurrence fait baisser le salaire. La richesse dépend de la liberté des échanges Pour le libéralisme moderne, c'est dans les échanges que se construit le bien commun.

Il rejette toutefois l'idée d'une organisation «par le haut» du travail et des échanges.

Se référant à l'image de la «main invisible» d'Adam Smith (1776), il préfère penser que les échanges s'autorégulent, l'offre et la demande tendant spontanément à s'entre-équilibrer, sans intervention de l'État.

Aussi l'Etat doit-il être, dans le domaine économique, le moins interventionniste possible.

Les acheteurs et les vendeurs, libres d'entreprendre, tirent un égal profit de leurs échanges. Comment expliquer que, malgré la compétition généralisée, une harmonie se dégage entre les hommes ? Pour Smith, tout se passe comme si une "main invisible" dirigeait l'ensemble des égoïsmes dans l'intérêt de tous: tout en ne cherchant que son intérêt personnel, l'individu oeuvre souvent d'une manière efficace pour l'intérêt de la communauté toute entière.

En effet, n'est-ce pas la quête de l'enrichissement personnel qui concourt à fonder la prospérité d'un pays ? Cette fiction de la main invisible - hypothèse providentialiste à souhait - est le symbole de l'optimisme libéral qui croit en l'harmonie des règles spontanées du marché et à l'agrégation des intérêts individuels en intérêts collectifs. L'explication de cette surprenante main invisible est que le conflit entre des intérêts opposés oblige les partenaires de l'échange à limiter leurs prétentions, à s'accorder sur des compromis, à réaliser un équilibre correspondant à l'affectation optimale des ressources.

Au XXe siècle, Hayek proposera une explication supplémentaire : l'interaction des pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en connaissances et en capacités d'invention sur n'importe quelle instance centrale.

Le meilleur ordre possible est. »

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