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Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre

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« – Remarque : Toutes les références des Pensées de Pascal sont données dans l'édition Lafuma. Analyse du sujet : Avant toutes choses, notons que la phrase de l'énoncé est tirée de la pensée 136 de Pascal, intitulée « Divertissement », et dans laquelle le philosophe écrit que « tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.

» Bonheur : Le terme « bonheur » s'écrivait auparavant « bon heur », ce qui indique qu'il dérive du latin augurium, qui signifie « augure », ou encore « chance ».

On a donc attaché au bonheur l'idée selon laquelle celui-ci dépendrait de la fortune et qu'il nous arriverait sans qu'on s'y attende.

Dès lors, la question se pose de savoir comment on peut faire son bonheur si celui-ci ne dépend pas de nous ? Cela le rend aléatoire, ce qui entre en contradiction avec le fait qu'on estime généralement que le bonheur, contrairement à la joie ou le plaisir, soit quelque chose de stable, quelque chose qui dure.

Par ailleurs, en imaginant que le bonheur puisse dépendre de nous, on se retrouve cependant confronté à toute une série d'autres questions : par quel moyen parvient-on au bonheur ? Existe-t-il un moyen objectif de parvenir au bonheur, un moyen qui soit le même pour tous les hommes, ou bien le moyen de parvenir au bonheur est-il différent pour chacun ? Enfin, s'il n'y avait pas de moyen universel de parvenir au bonheur, faudrait-il en conclure que le bonheur ne serait qu'une illusion après laquelle chacun courrait sans relâche ? On peut rappeler que la morale chrétienne ne fait d'ailleurs pas du bonheur le but de l'existence et qu'elle se détourne de celui-ci pour se réorienter vers la vertu, cette dernière constituant alors le but dernier de la vie humaine. Homme : Le trait saillant qui définit l'homme semble être le fait qu'il serait un être vivant doué de raison.

Cette hypothèse résulte d'une longue tradition philosophique qui a construit le concept d'humanité en opposition à celui d'animalité.

Ainsi, on a tendance à considérer que l'homme se distinguerait du reste des créatures vivantes parce qu'il serait capable de pensée, de conscience de langage et de liberté, alors que les animaux n'en auraient pas la capacité.

Cela confèrerait à l'homme une dignité particulière : seul d'entre les créatures à posséder la raison, il serait également le seul à pouvoir se représenter une fin, et à ce titre, il serait en lui-même une fin, c'est-à-dire une personne que l'on devrait respecter, et non pas une simple chose dont on pourrait disposer. Pascal : Philosophe français du XVIIè siècle et défenseur du christianisme, il fait partie de ceux que l'on appela les « moralistes français ».

Pascal est l'adversaire du rationalisme, mais pas celui de la science (on lui doit de nombreuses découvertes en mathématique et en physique) ; il s'attache à montrer autant la dignité que l'impuissance de la pensée.

Il a ainsi violemment critiqué la philosophie, mais il a posé les jalons d'une autre manière de philosopher, au plus près de l'existence humaine.

Il considère l'homme comme un être divisé et contradictoire, dont l'amour-propre est démesuré, l'imagination débordante, et qui s'adonne au divertissement pour ne pas avoir à penser à sa condition misérable.

D'après ce philosophe, la seule issue réside pour l'homme dans la religion chrétienne. Proposition de plan : 1.

Misère de la condition humaine. a) Il faut partir d'un constat : la condition humaine est misérable.

Elle est misérable parce que l'homme semble errer entre un état bestial et un état noble sans jamais pouvoir se fixer en l'un ni en l'autre.

L'homme est coincé dans cette opposition entre passion et raison, qui fait de lui un « monstre incompréhensible », ainsi que l'écrit Pascal (Pensée 130).

Cette condition apparaît principalement comme contradictoire car « l'homme connaît qu'il est misérable : il est donc misérable, puisqu'il l'est ; mais il est bien grand, puisqu'il le connaît.

» (Pensée 122) b) La condition humaine est misérable aussi parce qu'elle n'est qu'un drame qui se noue avec la mort, et rien n'est plus réel et terrible que cette mort.

La mort est en effet ce qui nous importe le plus, car nous la lions au bonheur ou au malheur éternel.

Ainsi que l'écrit Pascal : « Entre nous et l'enfer ou le ciel, il n'y a que la vie entre deux, qui est la chose du monde la plus fragile.

» (Pensée 152) c) De la sorte, penser à sa condition fait souffrir l'homme, puisque cette condition est celle de la misère.

Notre condition humaine est « faible et mortelle et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de près » (pensée 136) 2.

L'esquive dans le divertissement. L'ennui est hautement insupportable à l'homme, parce qu'alors, l'absence de tout désir fait place à la considération de soi-même et à la conscience de sa vanité.

Dès lors, on comprend que tout homme cherche à se divertir, c'est-à-dire à se détourner de la pensée affligeante de sa misère.

Nos désirs, pour autant qu'ils nous portent à croire que leur réalisation nous rendrait heureux, sont l'instrument majeur de cette stratégie. L'imagination, qui institue des biens comme désirables, en est l'auxiliaire indispensable.

La vérité du désir n'est donc pas dans son objet mais dans l'agitation qu'il excite : « nous ne recherchons jamais les choses mais la recherche des choses » (773).

Mais le divertissement n'est qu'un cache-misère.

Préférable à l'accablement de. »

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