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Le malheur des hommes vient-il de leur solitude ?

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« Introduction La solitude est un sentiment que l'homme tend le plus souvent à éradiquer, comme s'il avait un besoin continuel de se replacer au sein d'un groupe.

Un homme seul est donc un homme fragile, et ce dicton populaire, « le nombre fait la force », le confirme.

Ainsi se rallier aux autres semble donner plus de confiance à l'individu, et le sécurise.

La solitude est donc d'un côté hostile, puisqu'elle attire à soi la souffrance, le désespoir, voire le risque de mourir.

Mais ne pourrait-on voir dans la solitude un rappel à soi, une occasion de réfléchir sur soi, le moyen d'obtenir ce que la foule, ou la vie en groupe, est incapable de donner ? Ainsi la solitude a permis à certains hommes de créer, d'élaborer des œuvres encore aujourd'hui appréciées par tous. I.

La solitude à l'état de nature a.

L'Etat de nature correspond à une hypothèse philosophique pour évoquer le statut de l'homme avant qu'il se socialise.

La philosophie politique de Hobbes présente l'Etat de nature comme l'Etat où chaque individu est libre de faire ce qu'il veut.

Tous les hommes ont tous les droits et peuvent sans aucune contrainte utiliser tous les moyens pour leur conservation.

De fait, l'homme est à cet état fondamentalement seul et a pour seule défense sa force naturelle.

C'est pour cette raison que Hobbes parlera d'un état de guerre, d'une « guerre de tous contre tous ».

La vie est solitaire, misérable et brève, car nul ne peut s'attendre à se maintenir longtemps en vie.

C'est de cet état hostile qu'Hobbes dégagera les principes qui formeront le modèle des premiers états sociaux, où ce n'est plus la force mais les lois qui régiront les individus. L'état de nature, cette guerre de tous contre tous, a pour conséquence que rien ne peut être injuste...

qu'il est capable de le garder. [Introduction] De nombreux théoriciens ont admis l'existence d'un « droit naturel », ou celle de droits déjà inscrits dans la nature initiale de l'homme.

Hobbes les contredit ici, puisqu'il considère que dans l'état originel de nature, il ne peut exister aucun droit, ce qui a pour conséquence immédiate que toutes les notions relatives aux valeurs juridiques ou morales en sont également absentes.

La nature est un espace, ou une situation, où se déploie uniquement la force physique, qui règle ou dérègle toutes les relations entre les hommes primitifs. [I.

Inexistence du « droit naturel »] Dès le début du texte, le rappel d'une équivalence fondamentale entre état de nature et « guerre de tous contre tous » suffit à indiquer que, dans cet état de nature, ne règne rien d'autre que la force physique.

Et il convient de considérer ce règne comme excluant toute autre possibilité.

C'est pourquoi Hobbes prend soin de préciser que des notions comme le droit et le tort, la justice et l'injustice n'ont initialement aucune signification ou réalité.

Admettre leur existence dans cette période où l'homme ne se distingue pas encore vraiment de l'animal, c'est donc céder à une illusion rétrospective (on sait que Rousseau la dénoncera lui aussi, déplorant que les philosophes de son temps attribuent trop facilement à l'homme de la nature des qualités ou propriétés que l'homme n'a pu acquérir qu'à travers une longue histoire). Quelle est alors l'origine de toute loi (donc, du droit lui-même) ? Uniquement l'instauration du pouvoir commun (distinct de la puissance individuelle : il s'impose à tous et dépasse les rivalités entre personnes).

Tant que celui-ci fait défaut, la loi est également absente, au sens juridique ou conventionnel.

Ne règne que la seule « loi de la jungle » : il s'agit simplement d'être et de se montrer, dans chaque situation, le plus fort. C'est pourquoi, dans la guerre première de tous contre tous, les « vertus cardinales » (expression utilisée ironiquement) ne peuvent être que la force et la ruse : tous les moyens sont bons, y compris - sinon en priorité ceux que la morale ultérieure réprouvera, pour écraser l'autre, c'est-à-dire le rival. [II.

Pauvreté de l'homme premier] L'homme présocial n'est qu'un animal.

Comme tel, il dispose de « facultés naturelles de l'Esprit et du Corps ».

Pour l'« Esprit » : il semble qu'en dehors de la ruse, il n'existe pas grand chose.

Pour le « Corps », c'est évidemment la puissance physique (à laquelle la suite du texte permet d'adjoindre les sens et les passions : relations à l'environnement, et répercussions de ce dernier - les « passions » étant à comprendre étymologiquement comme ce qui est subi).

Autant considérer qu'il n'y a dans l'esprit pas d'autres facultés que celles qui peuvent seconder les rapports de force. Ne peuvent en particulier faire partie des facultés initiales de l'esprit des notions comme la justice et l'injustice, que certains théoriciens affirmaient naturelles.

Outre que de telles notions impliquent l'existence d'une loi qui, pour l'instant, fait défaut, Hobbes propose une sorte de vérification « expérimentale » (bien qu'elle soit purement hypothétique, ou théorique) : si un homme vit en solitaire, la justice et l'injustice ne font pas partie de ses conceptions, puisqu'elles ne peuvent apparaître (se former et avoir du sens) qu'à l'occasion de relations avec d'autres hommes.

Puisque ces notions sont ainsi absentes de l'homme solitaire, c'est qu'elles ne sont pas « innées » dans l'esprit, et qu'elles étaient donc également inexistantes dans l'homme premier.. »

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