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Sur quoi prétendons-nous fonder la conviction d'avoir raison ?

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« Quel est le fondement de la certitude ? Quand nous pensons être dans le vrai, quand nous sommes certains de ce que nous avançons, sur quelle base le faisons-nous ? Est-il possible de déterminer un critère de vérité, ou cela ne peut-il rester qu'au niveau de la prétention ? On pourrait distinguer deux types de vérité, l'une, scientifique, qui dépend de deux choses : la forme logique du raisonnement (qui définit la validité de ce qu'on dit ou pense) et l'expérience qui définit le contenu de connaissance ; l'autre, philosophique par exemple, mais il y a d'autres exemples (les sciences humaines), où si le critère de la forme logique semble toujours applicable (un raisonnement faux dans sa forme ne convaincra personne), par contre le critère de l'expérience (vérifier l'idée en la confrontant au réel) semble inapplicable.

On peut aussi orienter la recherche dans une autre direction — moins sur les sciences dures ou les autres types de sciences, que sur l'expérience commune de la certitude : quand on pense être dans le vrai, quel critère invoque-t-on ? On peut invoquer le critère du calcul scientifique ; mais est-ce qu'on peut tout démontrer à l'infini ? A supposer qu'on ait le temps de tout démontrer, à supposer même qu'on puisse avoir sous les yeux et voir d'un seul regard toute la chaîne de la démonstration, est-ce qu'il n'y a pas nécessairement des éléments premiers, ou des premiers principes qui seraient indémontrables ? En mathématique ce sont par exemple les axiomes.

Il y a un certain nombre de principes dont la démonstration est non seulement problématique mais impossible.

On ne pourra jamais "tout" définir : car une définition revient à définir un mot par d'autres mots ; ces autres mots, il faudra à leur tour les définir pour donner une consistance à ce qu'on énonce ; et ainsi de suite à l'infini.

Il y a toujours un moment où il faut s'arrêter, arrêter la chaîne de la démonstration ou l'emboîtement des définitions.

À ce moment, on dira : on s'arrête là car on en est maintenant à des principes ou à des mots qui sont suffisamment évidents par eux-mêmes — on ne peut pas tout démontrer pour fonder notre certitude, notre conviction d'avoir raison.

Il faut donc s'arrêter à ce que l'on considère comme suffisamment évident.

Et voilà donc un nouveau critère, très problématique, sur lequel est fondée la certitude : l'évidence.

Maintenant, il faut choisir : soit éliminer ce critère d'évidence (mais alors cela suppose une "démonstration", un "calcul" infini pour faire apparaître la vérité comme fondée), soit donner un contenu philosophique à ce critère d'évidence.

Descartes pense que le critère de la certitude est valide, que l'on est fondé à penser être dans le vrai quand on arrive à des idées évidentes, quand on a décomposé nos idées complexes en vérités suffisamment simples et évidentes par elles-mêmes.

Par contre, Bachelard, au début du Nouvel esprit scientifique, critique cette conception cartésienne en montrant que l'on ne peut jamais partir du simple, que la connaissance ne consiste pas à réduire des choses complexes en éléments simples faciles à saisir (et qui fonderaient la certitude), mais qu'au contraire la connaissance consiste toujours à tisser des relations entre des éléments complexes, bref à rendre les choses indécomposables. Analyse du sujet : Conviction/Fonder une Conviction : On est convaincu quand on accorde son assentiment à une idée parce que l'on a le sentiment que l'argumentation en est sans faille.

Mais comme le mot de sentiment peut nous le laisser entendre nos convictions ne sont pas forcément les mêmes que celles des autres.

En effet, pour peu que celui qui est convaincu ne soit pas en mesure de voir les failles de l'argumentaire, il sera convaincu d'une idée fausse...

Un argumentaire peut être convaincant mais faux...

C'est-à-dire que ceux à qui il est exposé ne voient pas comment il pourrait le falsifier cependant que l'argumentaire est en lui même faux, dans l'absolu.

(Ex.

: Pendant des siècles on avait la conviction que la terre était plate, mais elle est ronde en vérité.) Fonder une conviction c'est donc en démontrer la vérité, lui donner le rend de certitude, c'est-à-dire montrer à la lumière de la raison en quoi les arguments qui la soutendent sont satisfaisant du point de vue d'un critère de vérité. Avoir Raison : Avoir raison c'est au sens commun être dans le vrai (À L'inverse avoir tort c'est se tromper...).

Avoir raison c'est donc tenir un discours vrai, ou être sur le chemin de la vérité. Prétendre : Deux sens de prétendre sont acceptables ici : prétendre c'est affirmer sans preuve, péremptoirement, quelque chose comme vrai mais sans la certitude qu'il le soit (ex.

: Certains prétendent que les loup-garou existent.) ; prétendre c'est par ailleurs espérer parvenir à, croire pouvoir faire quelque chose ( Ex.

: Le Duc d'Orléans prétend au trône de France) Problématisation : Nous nous interrogeons sur le fondement de la certitude chez l'homme.

Sur quoi prétendons-nous fonder notre conviction d'avoir raison ? Sur quel critère pouvons nous juger que nous avons raison ?Ne teste-t-on pas notre idée dans l'expérience pour savoir si elle est vrai ou fausse ? Dès lors le critère du vrai serait celui d'adéquation avec le réel.

Mais en même temps n'y a-t-il pas des idées qui ne peuvent être testée, comment dans ce cas résoudre la recherche du critère de vérité.

Ne pourrait-on envisager que dans ce cas le critère légitime soit l'évidence ? Une idée évidente est une idée qui n'a pas besoin d'être démontrée pour être admise comme certaine.

Mais ce qui est évident pour l'un est-ce évident pour tous les autres ? Dès lors ne faudrait-il nous demander si la conception qui chercherait à établir un critère de vérité n'est pas elle même fautive ? La science et la connaissance cherchentelles à établir des certitudes où à tenir un discours rigoureux sur les choses selon les procédures de la raison ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.. »

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