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Suffit-il d'être dans son droit pour être juste ?

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« Définition des termes du sujet: JUSTE : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes. DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). En quoi être dans son droit est bien une condition nécessaire de la justice ? L'existence du droit positif (l'ensemble des lois) est-elle la condition de possibilité de la justice la plus élémentaire, dans la mesure où elle est la condition de la vie proprement humaine ? On peut le démontrer par l'absurde, en exposant ce que serait notre existence si le droit n'existait pas.

Pour cela, on peut se référer à Montesquieu, qui analyse le despotisme, système politique où un seul homme gouverne, selon son caprice, en s'appuyant sur la terreur.

C'est de l'"esclavage politique", les sujets étant animalisés, car ils ne règlent leur comportement qu'en fonction de la crainte.

Ils n'ont donc aucun droit, et ce système politique est donc foncièrement injuste.

Mais une fois établie la nécessité du droit, il reste à établir que ce n'est pas une condition suffisante.

En effet, il y a des lois injustes.

Exemple : obéir aux lois fascistes montre de manière criante qu'être dans son droit (compris comme droit positif, comme l'ensemble des lois) ne suffit pas à caractériser une attitude juste.

La conformité au droit positif n'est donc pas un synonyme strict de justice.

Il faut s'interroger sur la légitimité du droit, c'est-à-dire justement sur le caractère juste du droit.

Pour cela, on s'inspire traditionnellement de la Déclaration des droits de l'Homme.

Mais plus philosophiquement, on peut établir que la légitimité du droit est établie par sa conformité aux droits naturels que la raison peut établir.

On peut s'appuyer sur le chap.

2 du livre I du Contrat social de Rousseau, où il établit de manière démonstrative que tous les hommes sont et doivent être libres.

Intervient alors la dimension morale de ce sujet : même si on est dans son droit, et même si ce droit est légitime, on peut très bien obéir aux lois simplement par crainte de la contrainte, de la punition pénale (la "peur du gendarme").

Être juste n'implique-t-il pas que l'on obéisse aussi à la loi morale ? De plus, bon nombre de domaines ne sont pas couverts par le droit (ex.

: la vie privée, la sphère familiale).

Dans tous ces domaines où il y a un silence de la loi, n'est-ce pas à notre seule conscience morale de décider du juste et de l'injuste ? Examen de l'énoncé. * Le droit : on appelle "droit positif' l'ensemble des lois qui constitue la législation d'un pays.

On distingue le droit positif et droit idéal. * Avoir le droit pour soi : être du côté de la loi.

Pouvoir faire ou pouvoir revendiquer au nom de la loi. * Suffire : quelque chose suffit lorsqu'il n'y a pas besoin ou obligation de plus. * Être juste : agir conformément à la justice, à ce qui est dû.

La justice s'entend en deux sens : le respect du droit positif, ou la conception idéale de ce que l'on doit aux autres. Problématique et démarche. Être en conformité avec la loi, dans ses actes ou ses revendications,suffit-il pour mesurer ce qui est juste, ce qui est dû à l'autre ? La justice n'exige-t-elle pas autre chose que le respect du droit ? Montrer comment les deux notions s'accordent en les analysant.

Être juste, étymologiquement, c'est agir droitement, être droit.

Or, qu'est-ce qui détermine ce qui est droit, sinon une règle ? Si l'on appelle "lois" les règles qui s'imposent au citoyen et qui garantissent les droits des autres, et si l'on appelle "droit" l'ensemble de ces lois, alors avoir le droit pour soi, c'est être dans une situation de conformité avec la loi ; c'est donc être juste. Examiner comment effectivement il y a accord.

On peut développer les idées suivantes.

La loi protège le faible de la force du plus fort, elle impose au fort le respect de ce qui est dû au faible.

La loi donne la règle objective de ce qui est à faire pour être juste, par opposition à toute estimation subjective qui risque de relever du caprice, de l'intérêt particulier ou de l'arbitraire.

On appelle bien "judiciaire" l'institution chargée de faire respecter la loi.

Enfin, le principe de l'égalité de tous les citoyens devant la loi est justice.

Conclure: il y a accord entre le droit positif et la justice. Montrer la faiblesse de la réponse précédente pour la critiquer.

On peut en effet critiquer la valeur du droit positif à partir de l'expérience de l'imperfection des lois.

Au-delà de l'expérience qui montre qu'on change les lois et qu'on tend à les améliorer, ce qui signifie qu'elles étaient insuffisantes pour être la mesure d'une justice mieux adaptée, il convient de s'interroger sur qui fait les lois et pour quoi.

A travers les lois, n'est-ce pas un pouvoir qui s'exerce, le pouvoir de l'État ? La question vient alors de déterminer dans quelle mesure et à quelles conditions ce pouvoir s'exerce avec justice.

L'État affirme-t-il sa propre puissance, ou traduit-il la volonté générale du peuple ?. »

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