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Sommes-nous responsables des actions d'autrui ?

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« Introduction.

— Les hommes vivent solidairement.

Donc pas d'action rigoureusement isolée : d'où partage des responsabilités.

Sous quelles formes ? et sous quelles limites ? I.

— En fait, nos actes créent des situations dont d'autres profitent ou souffrent, en proportion d'ailleurs de notre pouvoir ou de la grandeur de notre champ d'action.

Sans qu'il y ait lieu de parler de faute de notre part, nous avons à réparer le mal causé, ou à redresser les situations (responsabilité civile) ; cette responsabilité se limite d'ailleurs dans la mesure où des volontés étrangères sont expressément intervenues pour changer les conditions du fait et limiter notre influence : par ex.

: cas de faute lourde d'un voyageur qui monte dans un train en marche ; cas d'un accident provoqué par ma voiture qui m'a été volée malgré les précautions prises. II.

— En fait, encore, la conscience veut que la responsabilité soit partagée par l'homme qui force la volonté d'autrui, l'entraîne par l'exemple, les conseils, son ascendant, ou même qui, par ses complaisances, le laisse indécis et faible.

La loi peut même définir certains de ces cas, pour établir une responsabilité légale ; par exemple : cas des complicités, de l'excitation directe, de la contrainte, des menaces, etc. III.

— L'analyse des conditions générales d'une action humaine (voir sujet précédent) permettra d'établir un principe commun à tous ces cas : on est responsable dans la mesure où l'individualité entre comme élément dans le mécanisme des faits qui aboutissent à un acte.

SI elle intervient à titre de facteur impersonnel, et non comme personnalité morale (par ex.

: l'organisateur d'une entreprise, le possesseur d'une maison ou d'une voiture) : responsabilité civile ; si c'est comme volonté, qui pouvait prendre conscience des conséquences et de leur valeur : responsabilité morale ; si enfin il est a priori possible de définir des types d'actes ou d'intentions, ou en déterminer la portée sociale : responsabilité légale.

— 1° Cela s'applique à la volonté étrangère à l'agent, qui entre dans le déterminisme de l'acte, comme à l'agent lui-même.

— 2° A l'inverse la responsabilité d'autrui se limite dans la mesure où l'individu qui agit se montre capable de faire résistance à la volonté, ou à l'idée, ou au sentiment qui influent sur lui.

(Par ex.

: personnalité du lecteur ; indépendance relative du subordonné, etc.). Conclusion.

— Ce partage des responsabilités traduit ainsi le principe moderne : solidarité de l'acte et de l'individualité qui en est l'origine ; principe tout différent de celui des répercussions dont les sociétés primitives donnent l'exemple, et qui sont des réactions contre un milieu ou un groupe (vendetta, punition infligée à une cité, à un peuple, etc.).. »

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