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Satisfaire tous ses désirs, est-ce la clé du bonheur ?

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« Un sage tibétain dans sa montagne reculé n'a pas à se préoccuper des problèmes de la vie en société : isolé du monde , il semble n'avoir que des désirs limités, puisque le monde dans lequel il vit, ne lui offre que des besoins limités.

Mais ce sage dont nous parlons est-il réellement heureux ? Aussi peut-on se demander si le bonheur consiste à satisfaire tous nos désirs ? Le sujet suppose que le bonheur, ou plutôt l'une des fonctions essentielles du bonheur réside dans la satisfaction de la totalité des désirs. Le premier problème consiste à interroger la possibilité d'une telle fonction.

Le peut-on réellement lorsqu'on s'aperçoit, que sitôt un désir réalisé, en vient un autre tout aussi impérieux à réaliser ? N'y aurait-il pas justement des limites à la satisfaction de tous nos désirs ? Le deuxième problème consiste à montrer que le bonheur implique deux sens , un premier sens qui n'est pas explicitement contenu dans la premier fonction que le sujet implique, le sens de '’chance favorable'’ de telle sorte que le bonheur apparaisse comme quelque chose qui se produit indépendamment de nous, dès lors, comment la satisfaction de tous nos désirs pourrait-elle être possible si précisément certain désir ne dépendent pas de nous , mais d'une chance favorable, autrement dit, quelle maîtrise pourrions-nous avoir non plus sur tous les désirs , mais même sur un seul.

Le troisième problème consiste à montrer que postuler une seule et même fonction du bonheur est un peu restrictive, autrement dit, qu'il existe peut-être un bonheur plus spirituel que celui qui se réfère explicitement aux désirs, peut-être justement que ce bonheur consiste alors à se dessaisir de l'aliénation de nos désirs, ce bonheur est-il alors tout entier dans la réalisation de notre liberté ? Pour répondre à la question, nous questionnerons, dans un premier temps la fonction du bonheur à réaliser tous nos désirs, en montrant qu'il s'agit d'une fonction possible définissant le bonheur ? Dans un deuxième temps, nous montrerons que cette première fonction n'épuise pas tout le sens du bonheur, et qu'il est tout à fait légitime de définir le bonheur, comme chance favorable, de sorte que nous aurons à reposer la question de la possibilité du bonheur à réaliser tous nos désirs dès lors que le bonheur apparaît comme quelque chose de contingent et d'indépendant de la maîtrise rationnelle de l'individu ? Enfin et surtout nous montrerons que les limites d'une telle fonction du bonheur le faisant consister dans la réalisation de tous nos désirs.

N'y aurait-il pas d'autres fonctions que l'on pourrait assigner au bonheur le faisant par exemple résider dans la félicité, la liberté, la morale, la société ? Épicure : Dans ses Maxime XXIX, le bonheur selon Epicure ne passe pas par la satisfaction de la totalité de tous nos désirs ; en effet, le philosophe comme le sage, doit pouvoir faire la distinction entre les désirs nécessaires et naturels de ceux qui sont non nécessaires, ou ni nécessaires ni naturels.

Le bonheur ainsi suppose une certaine rationalisation de nos désirs , c'est-à-dire l'implication de la raison qui vient décider ce qui est bon pour l'homme. Epictète Le bonheur ne passe pas non plus par la réalisation de tous nos désirs, en effet pour Epictète , il existe des désirs qui ne dépendent pas de nous, car ce genre de désir n'est pas à même de nous faire atteindre le bonheur, mais là encore, seul un esprit avisé peut nous montrer qu'un tel désir est une servitude dont il dépend de nous de nous en abstenir de le désirer, voilà en fin de compte la route pour le bonheur, qui nécessite comme chez Épicure, une certaine volonté rationnelle qui nous dicte les moyens pour parvenir au bonheur. Descartes Descartes dans son Discours de la méthode , notamment dans sa troisième maxime, insiste sur l'idée que sa « tâche était toujours à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs plutôt que l'ordre du monde ».

Si l'on ne prédire les événements avec exactitude , les difficultés futures que l'on peut rencontrer, il est manifestement des désirs qui sont contrôlables par rapport à la fortune et au cours des événements.

La raison ne peut douter des désirs dont elle peut décider de la validité ou non. Hegel Dans ses Cours d'esthétique ( Partie concernant l'Idéal) , Hegel montre qu'on ne peut réaliser son bonheur dans la satisfaction de tous nos désirs dans la mesure même où l'expression ‘'tous nos désirs'’ révèle une contradiction lorsqu'elle est associée à celle de satisfaction ; car chaque désir , une fois satisfait, en engendre nécessairement un autre désir toujours plus impérieux ou plus vital.

Ce qui caractérise le désir , c'est son caractère limité et fini. L'homme dans l'immédiat de sa vie, aspire à une satisfaction immédiate, nous trouvons d'abord une satisfaction de cet ordre dans la mesure où nous résolvons la contradiction entre les différentes besoins élémentaires, dormir, manger...

Le problème est que le contenu de nos satisfactions présente un contenu limité et fini, la satisfaction n'est pas absolue et elle aboutit donc à son tour à un nouveau besoin, sans qu'il y ait jamais de répit , le fait de manger , la satiété ne servent de rien, la faim , la fatigue recommenceront demain comme avant.

A contrario , il est des désirs spirituels que nous pouvons atteindre par l'éducation, car l'homme recherche aussi la satisfaction au niveau de l'esprit par le savoir et le vouloir, par des connaissances et des actions.

C'est ce qui fait dire à Hegel que l'ignorant n'est pas libre , il se heurte à un monde étranger qui est au dessus de lui et en dehors de lui, dont il dépend , sans qu'il se constitué pour lui-même ce monde étranger.

Le désir impulsif de savoir procède toujours à. »

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