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Rousseau: «...Je n'imagine pas comment [les hommes] auraient jamais renoncé à leur liberté primitive et quitté la vie naturelle, pour s'imposer sans nécessité l'esclavage, les travaux, les misères inséparables de l'état social.»

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« Thème 416 Rousseau: «...Je n'imagine pas comment [les hommes] auraient jamais renoncé à leur liberté primitive et quitté la vie naturelle, pour s'imposer sans nécessité l'esclavage, les travaux, les misères inséparables de l'état social.» Face à l'argument aristocratique qui prétend distinguer des natures plus ou moins serviles, Rousseau défend un principe d'égalité des libertés.

Il critique explicitement Aristote (I, 2) qui aurait confondu ce qui relève de la nature et de l'habitude : « s'il y a des esclaves par nature, c'est qu'il y a eu des esclaves contre-nature ».

L'homme est un animal susceptible d'être dénaturé mais l'ordre politique légitime devra respecter cette caractéristique essentielle sous peine de n'être qu'un exercice de domination.

« Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme » (I, 4), on ne peut formuler plus clairement l'idée qu'elle constitue alors un droit inaliénable de la personne. La formation de la société est contingente : elle va contre la nature solitaire de l'homme. « Supposez un printemps perpétuel sur la terre.

[...] Je n'imagine pas comment [les hommes] auraient jamais renoncé à leur liberté primitive et quitté la vie naturelle, pour s'imposer sans nécessité l'esclavage, les travaux, les misères inséparables de l'état social.» Rousseau, Essai sur l'origine des langues (1756). • Rousseau reproche à ceux qui voient en l'homme un animal sociable de prêter à l'homme naturel des traits de l'homme en société.

Le langage, les passions et la raison, en particulier, naissent au contact d'autrui et non dans la solitude naturelle de l'homme.

Pour lui, la société ne s'est pas formée en vertu d'une prédisposition de la nature humaine; c'est arrivé à travers les conséquences de quelque «funeste hasard»: quelque catastrophe naturelle, qui aura raréfié les denrées, mis fin au «printemps perpétuel» originel, et forcé les hommes à se réunir. • Attention, il n'y a pas de nostalgie chez Rousseau de l'état de nature.

Car, pour Rousseau, comme pour Aristote, c'est dans la société que l'homme pourra développer toutes ses facultés et les plus grandes vertus.

Mais Rousseau sait que c'est aussi en société que se développeront les plus grands vices. « TROUVER UNE FORME D’ASSOCIATION QUI DÉFENDE ET PROTÈGE DE TOUTE LA FORCE COMMUNE LA PERSONNE ET LES BIENS DE CHAQUE ASSOCIÉ, ET PAR LAQUELLE CHACUN S'UNISSANT À TOUS N'OBÉISSE POURTANT QU'À LUIMÊME ET RESTE AUSSI LIBRE QU'AUPARAVANT » ROUSSEAU. On dit souvent que Rousseau a fait passer la politique du ciel sur la terre en montrant que l'autorité politique ne descend pas de Dieu sur le monarque puis sur les sujets, mais qu'elle émane du peuple qui la délègue à ses mandataires.

Ce point de vue est un peu approximatif. Au moment où Rousseau commence à s'intéresser à la chose politique, la théorie du pouvoir de droit divin est pratiquement abandonnée par les penseurs politiques.

Avant lui, Hobbes, Locke, Pufendorf, Grotius, Jurieu et d'autres font reposer l'autorité politique sur une convention, sur un contrat. Rousseau n'a donc pas inventé l'idée d'un pacte social entre gouvernants et gouvernés.

On pourrait faire remonter au Moyen Age et même à l'Ancien Testament l'idée d'un tel contrat.

Le mérite de Rousseau est d'avoir renouvelé la façon d'envisager ce contrat social et d'avoir posé du même coup - et le premier - les fondements théoriques de la démocratie. Le point de vue de ses prédécesseurs lui paraissant manquer de cohérence logique, il en fait table rase et pose le problème en termes clairs au début du « Contrat social » (Livre 1, ch.

6).

Pour lui, après l'état de paix propre à l'état de nature, les hommes ayant cessé de vivre isolés sont entrés dans une période de troubles assez semblable à la guerre de tous contre tous imaginée par Hobbes. Pour retrouver la paix, ils furent donc conduits à chercher une forme d'organisation qui puisse donner satisfaction à tout le monde: « Cette difficulté ramenée à mon sujet peut s'énoncer en ces termes.

"Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant ?" Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution.

» Dans le « Discours sur l'inégalité », Rousseau avait déjà évoqué le contrat qui se trouvait à l'origine du corps politique. Mais, à ce moment-là, en 1755, donc sept ans avant le « Contrat social », il précise que la conception utilisée pour les besoins de sa démonstration n'est que provisoire.

Et il se promet de revenir sur ce pacte primitif et il le fera effectivement dans de nombreux textes dont, tout spécialement, « Du Contrat social ou Principes du droit politique » (1762). Le texte du « Discours sur l'inégalité » en reste à l'idée d'un pacte de soumission, formule déjà utilisée par les penseurs politiques du temps et des siècles précédents.

Selon Rousseau. »

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