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Rousseau et le père de famille comme chef

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Quoique les fonctions du père de famille et du premier magistrat (1) doivent tendre au même but, c'est par des voies si différentes, leur devoir et leurs droits sont tellement distingués, qu'on ne peut les confondre sans se former de fausses idées des lois fondamentales de la société, et sans tomber dans des erreurs fatales au genre humain. En effet, si la voix de la nature est le meilleur conseil que doive écouter un bon père pour bien remplir ses devoirs, elle n'est pour le magistrat qu'un faux guide qui travaille à l'écarter des siens, et qui l'entraîne tôt ou tard à sa perte et à celle de l'État, s'il n'est retenu par la plus sublime vertu. La seule précaution nécessaire au père de famille est de se garantir de la dépravation, et d'empêcher que les inclinations naturelles ne se corrompent en lui ; mais ce sont elles qui corrompent le magistrat. Pour bien faire, le premier n'a qu'à consulter son coeur ; l'autre devient un traître au moment qu'il écoute le sien : sa raison même lui doit être suspecte, et il ne doit suivre d'autre règle que la raison publique qui est la loi. Aussi la nature a-t-elle fait une multitude de bons pères de famille ; mais il est douteux que depuis l'existence du monde, la sagesse humaine ait jamais fait dix hommes capables de gouverner leurs semblables. ROUSSEAU (1) le Chef de l'État.

articulation formelle du texte « Quoique... C'est par des voies si... et leur devoir et leurs droits sont tellement... qu'on ne peut les confondre sans... et sans... En effet, si..., elle n'est pour le magistrat que... et qui... s'il... La seule précaution nécessaire au père de famille est de... et de... ; mais ce sont elles qui corrompent le magistrat. Pour bien faire, le premier n'a qu'à... ; l'autre devient un traître au moment qu'il écoute le sien... Aussi... mais ». questions indicatives Pourquoi, selon Rousseau, les « voies » (du père de famille et du magistrat) sont « si différentes, leur devoir et leurs droits sont tellement distingués qu'on ne peut les confondre sans... » ? Comment comprenez-vous « mais ce sont elles (les inclinations naturelles) qui corrompent le magistrat » ? Cette assertion est-elle justifiée dans le texte ? Si oui, comment ? Qu'en pensez-vous ? Comment comprenez-vous que « sa raison même lui doit être suspecte » ? L'enjeu du texte est-il signalé (implicitement) dans la dernière phrase du texte et dans la première (ou ailleurs ?) ?

Le texte que nous avons à étudier, est extrait d'un article rédigé par Jean-Jacques Rousseau pour l'encyclopédie, consacré à l'économie, qui signifie selon lui le gouvernement de la maison. Il s'emploie ici à étudier comment doit être gérer et diriger la société. Pour ce faire, il revient sur les relations qu'entretiennent les chefs de l'état et les pères de famille. En effet, Aristote avait vu dans la cité le prolongement de la société naturelle, qu'est la famille. Il s'agit ici de savoir si on peut effectivement considérer une société, comme une grande famille. Il semble que Rousseau réponde dans ce texte par la négative. Ce qui doit diriger les actions du magistrat n'est pas de la même nature que les sentiments du père de famille. Pourquoi le chef de l'état ne doit pas se comporter en père de famille? Quelles sont les différences?

 

« Quoique les fonctions du père de famille et du premier magistrat (1) doivent tendre au même but, c'est par des voies si différentes, leur devoir et leurs droits sont tellement distingués, qu'on ne peut les confondre sans se former de fausses idées des lois fondamentales de la société, et sans tomber dans des erreurs fatales au genre humain.

En effet, si la voix de la nature est le meilleur conseil que doive écouter un bon père pour bien remplir ses devoirs, elle n'est pour le magistrat qu'un faux guide qui travaille à l'écarter des siens, et qui l'entraîne tôt ou tard à sa perte et à celle de l'État, s'il n'est retenu par la plus sublime vertu.

La seule précaution nécessaire au père de famille est de se garantir de la dépravation, et d'empêcher que les inclinations naturelles ne se corrompent en lui ; mais ce sont elles qui corrompent le magistrat.

Pour bien faire, le premier n'a qu'à consulter son coeur ; l'autre devient un traître au moment qu'il écoute le sien : sa raison même lui doit être suspecte, et il ne doit suivre d'autre règle que la raison publique qui est la loi. Aussi la nature a-t-elle fait une multitude de bons pères de famille ; mais il est douteux que depuis l'existence du monde, la sagesse humaine ait jamais fait dix hommes capables de gouverner leurs semblables. ROUSSEAU (1) le Chef de l'État. articulation formelle du texte « Quoique...

C'est par des voies si...

et leur devoir et leurs droits sont tellement...

qu'on ne peut les confondre sans...

et sans...

En effet, si..., elle n'est pour le magistrat que...

et qui...

s'il...

La seule précaution nécessaire au père de famille est de...

et de...

; mais ce sont elles qui corrompent le magistrat.

Pour bien faire, le premier n'a qu'à...

; l'autre devient un traître au moment qu'il écoute le sien...

Aussi...

mais ». questions indicatives Pourquoi, selon Rousseau, les « voies » (du père de famille et du magistrat) sont « si différentes, leur devoir et leurs droits sont tellement distingués qu'on ne peut les confondre sans...

» ? Comment comprenez-vous « mais ce sont elles (les inclinations naturelles) qui corrompent le magistrat » ? Cette assertion est-elle justifiée dans le texte ? Si oui, comment ? Qu'en pensez-vous ? Comment comprenez-vous que « sa raison même lui doit être suspecte » ? L'enjeu du texte est-il signalé (implicitement) dans la dernière phrase du texte et dans la première (ou ailleurs ? )? Le texte que nous avons à étudier, est extrait d'un article rédigé par Jean-Jacques Rousseau pour l'encyclopédie, consacré à l'économie, qui signifie selon lui le gouvernement de la maison.

Il s'emploie ici à étudier comment doit être gérer et diriger la société.

Pour ce faire, il revient sur les relations qu'entretiennent les chefs de l'état et les pères de famille.

En effet, Aristote avait vu dans la cité le prolongement de la société naturelle, qu'est la famille.

Il s'agit ici de savoir si on peut effectivement considérer une société, comme une grande famille.

Il semble que Rousseau réponde dans ce texte par la négative.

Ce qui doit diriger les actions du magistrat n'est pas de la même nature que les sentiments du père de famille.

Pourquoi le chef de l'état ne doit pas se comporter en père de famille? Quelles sont les différences? Le père de famille et les magistrats ne se confondent pas - Rousseau commence son texte pas une concession.

Il pose d'emblée le rapprochement entre le père de famille et le magistrat, le chef d'état.

Selon lui, on peut effectivement dire que le but du père et du magistrat est le même.

Ce but n'est pas difficile à imaginer même s'il n'est pas explicitement affirmé dans ce texte.

Il s'agit pour les deux d'assurer le bonheur et les conditions de vie soit de leur famille pour le père soit des citoyens pour le magistrat. - Pourtant, nous dit l'auteur si ce but est commun et si le rapprochement entre les deux groupes d'hommes a souvent été fait, cela ne veut pas dire que les fondements des deux fonctions soient les mêmes.

Ainsi, la concession qu'il fait à la première phrase "quoique..." n'est là que pour rendre plus évident, plus signifiant l'opposition fondamentale qui apparaît dans la suite de la phrase.

Il n'y a aucune mesure entre le chef de famille et le chef d'état.

L'auteur affirme ainsi qu'ils "sont tellement distingués".

IL va même plus loin en disant que cette confusion mène à des catastrophes politiques et donc humaines.

Il parle en effet d' "erreurs fatales".

Ce qui est en jeu ici, c'est bien les fondements de la société : "fausses idées des lois fondamentales de la société".

Il est vrai qu'à l'époque, il était urgent de fonder rationnellement la société et l'état.

Rousseau vit dans une période de transition. Avant la légitimité de l'état se fondait sur la religion.

Or, la religion déclinant, il fallut trouver des fondements solides pour que la société et l'obéissance des citoyens ne périssent pas.. »

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