Qu'est-il raisonnable de croire ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet
Avoir raison est une expression utilisée couramment pour justifier une idée comme étant celle qui touche à la vérité,
de façon certaine.
La raison est notre faculté de réfléchir objectivement, de faire les choses jugés justes sans
qu'intervienne aucun facteur de subjectivité, elle s'oppose par définition à l'instinct.
Avoir raison c'est énoncé un fait
a priori vrai pour tout le monde.
La raison d'une chose s'attache à l 'être de cette chose, elle désigne sa nature
propre et n'est pas un jugement arbitraire, elle ne peut donc accepter son contraire.
Ratio veut dire calcul, c'est à
dire que cette vérité obéit à la loi de non contradiction, on ne peut admettre l'un et son contraire, elle est logique.
Avoir raison c'est donc apporter quelque de chose de bénéfique à l'humanité, l'approche de la vérité, la soutirer à
l'obscurantisme, c'est tendre vers la certitude.
Dans ce sujet, il paraît donc étonnant que l'on veuille assimiler la raison et la croyance.
La raison se justifie par des
arguments rationnels, expérimentés, compris comme certains alors que la croyance appartient a domaine de l'intuitif,
de la spéculation, de la probabilité, de la foi, elle n'engage que celui qui croit, la raison, elle, se veut universelle.
La
certitude peut-elle admettre l'injustifiable? Certes la croyance se veut intuitive, cependant la raison prône la
connaissance certaine.
Or comment peut on découvrir des idées vraies avant que d'avoir émis des hypothèses?
L'évidence des vérités est elle suffisante pour se passer des croyances qui servent de palliatif quand les
justifications manquent? Comment peut on valider des hypothèses si on refuse d'abord de douter? La croyance n'est
elle pas le chemin vers la connaissance?
PLAN
I Croyance et intuition
A- La croyance appartient au domaine de l'intuition, je crois parce que je ressens cette idée comme étant la
bonne même si je ne possède aucune justification rationnelle pour la justifier.
Par définition , la croyance se passe
de preuve, elle est irrationnelle et ne tend pas vers la raison.
La croyance est un fait personnel, elle n'obéit pas au
principe de non contradiction
« La doctrine d'une divinité suprême, auteur de la nature, est très ancienne et elle s'est répandue à travers de
vastes nations très peuplées, où tous les rangs et toutes les conditions l'ont embrassée.
Mais qui penserait qu'elle a
dû son succès à la force déterminante des invincibles raisons, sur lesquelles elle est indubitablement fondée, se
montrerait peu instruit de l'ignorance et de la stupidité du peuple et de ses préjugés incurables en faveur de ses
superstitions particulières.
Même aujourd'hui et en Europe, demandez à un homme du peuple pourquoi il croit en un
créateur du monde tout puissant ; il ne mentionnera jamais la béatitude des causes finales qu'il ignore totalement ;
il ne tendra pas sa main en vous invitant à contempler la souplesse et la variété des jointures de ses doigts, le fait
qu'ils se plient d'une seule façon, l'équilibre qu'ils reçoivent du pouce, la douceur et le caractère charnu de l'intérieur
de la main, ainsi que toutes les autres circonstances qui rendent ce membre apte à l'usage auquel il est destiné.
Il
est accoutumé depuis longtemps à toutes ces choses et il les regarde avec inattention et indifférence.
Mais il vous
parlera de la mort soudaine et inattendue d'un tel, de la chute et des meurtrissures d'un autre, et de la sécheresse
excessive d'une saison et de la rigueur et des pluies d'une autre.
Il met tout cela au compte d'une opération
immédiate de la providence ; et de tels événements qui, pour ceux qui raisonnent correctement, constituent les
principaux obstacles à la reconnaissance d'une intelligence suprême, sont pour lui les seuls arguments en faveur.
»
Hume
B- Cependant il ne faut pas oublier que la croyance permet de supporter l'insupportable bien qu'elle n'ait aucun
fondement rationnel.
Pour Feuerbach, la religion est une création de l'homme qui veut se rassurer en projetant une
image anthropomorphe au dessus de lui
Feuerbach : « L'homme est un animal religieux »
"Nulle manifestation de notre personnalité n'exprime plus adéquatement celle-ci que la croyance.
Nous croyons avec
tout ce que nous sommes." Payot
Transition: La croyance est intuitive, produite par un esprit qui a besoin d'être rassuré, qui comble des lacunes mais
est ce seulement un palliatif? Si la raison s'attache à l'objectivation, la croyance reste t elle dans un domaine
purement personnel ou s'étend elle au commun pour faire avancer l'homme?
II Croyance et doute raisonnable
A- La croyance n'est as forcément la foi elle désigne plutôt un savoir qui n'est pas certain, elle est souvent
nécessaire pour combler les lacunes et sauver l'homme d'un vide qu'il l'effraie bien plus que la possibilité de se
tromper
"Croyance :c'est le mot qui désigne toute certitude sans preuve.
La foi est la croyance volontaire.
La croyance
désigne au contraire quelque disposition involontaire à accepter soit une doctrine, soit un jugement, soit un fait.
On
nomme crédulité une disposition à croire dans ce sens inférieur du mot.
Les degrés du croire sont les suivants.
Au
plus bas, croire par peur ou par désir(on croit aisément ce qu'on désire et ce qu'on craint).
Au- dessus, croire par
coutume et imitation (croire les rois, les orateurs, les riches).
Au-dessus, croire les vieillards, les anciennes.
»
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