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Qu'est-ce qu'une vie heureuse ?

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« VOCABULAIRE: VIE: Du latin vita, «vie», «existence».

1.

Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.

2.

Durée s'écoulant de la naissance à la mort.

3.

Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant perpétuellement de nouvelles formes. Problématique: Se poser la question suppose qu'il est possible de parler du bonheur en termes universels, alors qu'il appartient à chacun de le définir.

On peut tout de même dégager des conditions générales du bonheur: une existence pleine et riche dans laquelle la négativité a pu jouer son rôle pédagogique, didactique. 1) Une vie heureuse est une vie de débauche. Il est de bon ton de condamner le plaisir.

Platon, dans le « Gorgias », affirme ainsi qu'une vie réglée contente et satisfaite de ce que chaque jour lui apporte et préférable à une existence inassouvie et sans frein.

L'homme qui entend mener une vie de plaisir est comparable à un tonneau percé qu'il faudrait constamment remplir : à peine satisfait, le désir renaît et avec lui la souffrance.

Mais fixer son attention sur le plaisir, c'est, surtout, s'attarder sur les objets du monde sensible et renoncer au bonheur d'une vie contemplative qui seule peut nous mettre en contact avec l'éternité.

On retrouve cette idée chez Saint-Paul qui affirme que seul le renoncement aux appétits du corps et aux plaisirs suscités par la vie matérielle et sociale permet d'atteindre cette pureté intérieure qui rapproche la créature de Dieu.

Un tel ascétisme repose sur une opposition absolue entre le corps et l'âme, le charnel et le spirituel, et peut parfois aller jusqu'à la mortification du corps. Hegel, de son côté, considère que la jouissance oisive ne peut donner à l'homme la satisfaction complète et définitive, car elle reste purement subjective et n'a pas de « vérité », de réalité objective, révélée à tous.

Vouer sa vie au plaisir, c'est aussi renoncer à créer quelque chose de stable, de durable en dehors de soi, et ne pouvoir donc surmonter son angoisse de la mort. « Gorgias : Veux-tu savoir ce que sont le beau et le juste selon la nature ? Hé bien, je vais te le dire franchement ! Voici, si on veut vivre comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer.

Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir avec tout ce qu'elles peuvent désirer.

Seulement, tout le monde n'est pas capable, j'imagine, de vivre comme cela.

C'est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu'elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire.

La masse déclare donc bien haut que le dérèglement est une vilaine chose.

C'est ainsi qu'elle réduit à l'état d'esclaves les hommes dotés d'une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause du manque de courage de leur âme. Socrate : Mais, tout de même la vie dont tu parles, c'est une vie terrible ![...] En effet, regarde bien si ce que tu veux dire, quand tu parles de ces genres de vie, une vie d'ordre et une vie de dérèglement, ne ressemble pas à la situation suivante.

Suppose qu'il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux.

Les tonneaux de l'un sont sains, remplis de vin, de miel, de lait, et cet homme a encore bien d'autres tonneaux, remplis de toutes sortes de choses.

Chaque tonneau est donc plein de ces denrées liquides qui sont rares, difficiles à recueillir et qu'on obtient qu'au terme de maints travaux pénibles.

Mais, au moins, une fois que cet homme a rempli ses tonneaux, il n'a plus à y reverser quoi que ce soit ni à s'occuper d'eux ; au contraire, quand il pense à ses tonneaux, il est tranquille.

L'autre homme, quant à lui, serait aussi capable de se procurer ce genre de denrées, même si elles sont difficiles à recueillir, mais comme ses récipients sont percés et fêlés, il serait forcé de les remplir sans cesse, jour et nuit, en s'infligeant les plus pénibles peines.

Alors, regarde bien, si ces deux hommes représentent chacun une manière de vivre, de laquelle des deux dis-tu qu'elle est la plus heureuse ? Est-ce la vie de l'homme déréglé ou celle de l'homme tempérant ? En te racontant cela, est-ce que je te convaincs d'admettre que la vie tempérante vaut mieux que la vie déréglée ? [...] Gorgias : Tu ne me convaincs pas, Socrate.

Car l'homme dont tu parles, celui qui a fait le plein en lui-même et en ses tonneaux, n'a plus aucun plaisir, il a exactement le type d'existence dont je parlais tout à l'heure : il vit comme une pierre.

S'il a fait le plein, il n'éprouve plus ni joie ni peine.

Au contraire, la vie de plaisirs est celle où on verse et reverse autant qu'on peut dans son tonneau ! » Platon, « Gorgias ».. »

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