Aide en Philo

Qu'est-ce qu'un homme civilisé ?

Extrait du document

« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. Problématique: Être civilisé, c'était autrefois affirmer son appartenance à la civilisation par excellence, l'occidentale, par opposition aux peuplades dites primitives.

Si l'ouverture a succédé au mépris, on peut plus sereinement se demander si toutes les cultures ont la même capacité de promouvoir la liberté de l'individu. Quelles questions se poser? - Qu'est-ce que : Quel type de progression appelle la question « qu'est-ce que? » Il s'agit ici d'élaborer progressivement une définition de plus en plus satisfaisante de ce qu'on appelle un homme civilisé, au-delà des apparences et des préjugés les plus courants : l'ethnocentrisme comme le relativisme du « tout se vaut». - Homme : Comment définir l'homme lui-même? N'est-il pas, par définition, un être qui ne s'accomplit que dans et par une matrice culturelle, matrice qui manque précisément aux enfants que l'on dit sauvages? Tout homme serait-il alors civilisé, dès lors qu'il est l'homme d'une société et d'une culture ? - Civilisé : La difficulté tient à la polysémie de l'adjectif « civilisé » : quels sens différents peut-il prendre ? Distinguons un sens ethnologique et un sens axiologique (axios, en grec signifie la valeur): D'une part, il désigne un homme qui bénéficie des acquis d'une société, d'un groupe culturel ; et en ce sens tout homme est civilisé, puisque tout homme est le produit d'une culture.

Parler alors d'homme à l'état de pure nature ne serait qu'une vue de l'esprit, car un tel être ne serait pas un homme, mais « un animal stupide et borné » (Rousseau).

Au fond, dire « homme » et « homme civilisé », ce serait dire la même chose.

Tel est le sens ethnologique de l'adjectif.

Mais d'autre part, l'adjectif « civilisé » procède d'un jugement de valeur.

S'il n'y a pas de nature humaine donnée, si l'humanité se conquiert par un processus civilisateur, tous les hommes ne sont pas au même stade de ce processus certains seraient plus près de la nature que de l'humanité accomplie, d'autres seraient plus civilisés, c'est-à-dire plus humanisés.

On s'intéressera aussi à l'étymologie commune qui relie « civilité », « civisme », « civilisation ». Synthèse Qui jugera qu'un homme est plus civilisé qu'un autre? Selon quels critères? Peut-on déterminer des critères de reconnaissance de l'humanité accomplie, de la civilisation, pour décréter qu'un homme est civilisé, qu'un autre ne l'est pas ou l'est moins? Est-il possible, est-il légitime de déterminer de tels critères ? Proposition de plan 1) Illégitimité de toute hiérarchisation : tout homme est civilisé, puisqu'il appartient à une culture. a) Opposer le « civilisé » et le « sauvage » est signe d'inculture On méconnaît la richesse culturelle, symbolique, structurelle, rituelle, de ceux que l'on croit à tort des êtres de nature. b) Le travers ethnocentrique à éviter Établir une hiérarchisation entre les hommes, à l'aide d'une définition partiale du « civilisé », qui confond « la » civilisation avec « sa » civilisation. Si la culture désigne tous les modes collectifs d'existence d'une société quelconque, il n'y a pas de société «inculte» ; une telle expression apparaît comme une contradiction dans les termes.

Il n'y a donc pas d'une part des « civilisés », d'autre part des « sauvages » : il y a des civilisations différentes. Cependant, chaque société a toujours tendu à confondre sa propre civilisation avec la civilisation, allant jusqu'à rejeter hors de l'humanité les hommes qui relevaient d'autres cultures.

Tel est le préjugé « ethnocentriste ».

Les Grecs appelaient « barbares » les hommes qui étaient étrangers à leurs institutions et, par la suite, les Occidentaux n'ont vu longtemps que « sauvagerie » dans les cultures exotiques.

Comme le dit pertinemment l'ethnologue Claude Lévi-Strauss dans Race et Histoire (1968), « il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l'inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire "de la forêt", évoque aussi un genre de vie animal, par opposition à la culture humaine.

Dans les deux cas, on refuse d'admettre le fait même de la diversité culturelle.

On préfère rejeter hors de la culture, dans. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles