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Qu'est-ce qu'un devoir moral?

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« Analyse : • Un principe essentiel de l'exercice philosophique tient dans la construction d'une problématique.

Il vaut pour tout type de sujet qu'il s'agisse d'interroger une notion ou d'envisager un rapport entre notions.

(ex : les passions empêchent-elles de faire notre devoir ?).

Quelle est sa finalité et que présuppose-elle ? Une problématique sert à lier les différents moments de la pensée et les diverses parties d'une dissertation de sorte que s'exprime un authentique acte de réflexion ( faire sien ce qui est pensé dans le monde).

Elle est la garantie que vous ne vous réfugiez pas derrière des lieux communs. Or pour construire une problématique, il est nécessaire d'organiser ces connaissances au moyen de distinctions conceptuelles.

C'est le sens des repères mentionnés dans le programme. • Se demander ce qu'est le devoir moral, c'est s'interroger sur son essence ou sa nature.

Il peut être intéressant d'envisager les trois distinctions conceptuelles suivantes : • sujet moral : contrainte / obligation • autorité : légalité / légitimité • personne : communauté / idée d'humanité Problématique : Le devoir moral s'impose à chacun comme une contrainte ou une obligation ? Si le but du devoir tend à séparer l'individu de son intérêt égoïste, ne peut-il le faire d'abord que par l'obligation sociale ? Enfin, le devoir social ne doit-il pas être dépassé pour agir réellement par obligation morale ? Plan : 1-Le devoir n'est pas un commandement s'exerçant comme une contrainte, mais une obligation qui s'impose à une liberté. • Ce qui contraint la liberté de la volonté, c'est d'abord la force. • Dans sa dimension naturelle, la volonté conclut de sa force à un droit d'appropriation.

Me promenant dans la campagne, je tombe sur des mûres sauvages.

Puisque j'ai les moyens physiques de m'en saisir, j'en ai le droit. • Mais cette conclusion de la force au droit trouve ses limites dès que l'homme entre en société.

Si naturellement l'exercice de ma force fait mon droit, il est inadmissible que socialement la soumission à une force m'impose un devoir. Dans le Contrat social, Rousseau illustre les limites du droit du plus fort en évoquant cette figure du brigand désireux de détrousser un homme.

Qu'il exerce sa force pour me contraindre à me soumettre ne signifie pas que j'en ai le devoir. « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir.

De là le droit du plus fort; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot? La force est une puissance physique; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets.

Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté; c'est tout au plus un acte de prudence.

En quel sens pourra-ce être un devoir? » (Contrat social, I,3) Le problème à résoudre est le suivant : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir".

Existe-t-il réellement un droit du plus fort, et la force est-elle un principe suffisant pour fonder le droit ? S'il est vrai que dans la nature règne la force, il n'est pas vrai que le plus fort reste longtemps le maître : les forces y sont perpétuellement en conflit, et l'issue est incertaine. De plus, la puissance physique engendre une contrainte physique et non point morale.

Il n'est jamais interdit de désobéir à la force sitôt qu'on le peut.

Le droit du plus fort n'engendre pas le devoir d'obéissance.

"Sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause; toute force qui surmonte la première succède à son droit." Il suffit d'échapper à la force pour en avoir le droit, puisque, selon ce principe, le plus fort a toujours raison.

Un droit qui disparaît sitôt que s'éclipse la force n'est pas un droit, c'est un fait.

Il s'ensuit qu'aucune justice, aucune loi, aucune légitimité ne peuvent être fondées sur la force. • En plus de la force, l'intérêt égoïste peut contraindre la volonté qui paraît néanmoins conforme au devoir.

C'est ce que Platon met en scène par le mythe de Gygès dans le livre II de la République.

Un berger nommé Gygès trouve par hasard une bague magique dont il suffit de tourner le chaton vers l'intérieur de la paume pour devenir invisible.

Cet homme, dont l'honnêteté avait toujours été reconnue, se fit voleur et criminel.

Il ne pu donc résister aux tentations permises par son impunité conséquente de son invisibilité.

Platon nous enseigne dans cette fable que ce qu'on ne fait pas visible, on le fait invisible.

Dès lors, l'intériorité révélée, l'intention est animée par la prudence, la crainte du châtiment et l'intérêt égoïste.

En ce sens l'acte fait conformément au devoir ne suppose pas une liberté capable de s'opposer à son intérêt. Dans la République, II, Platon relate un mythe qui illustre l'idée qu"'on ne pratique la justice que malgré soi et par. »

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