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Qu'est-ce que "prendre conscience" ?

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« Définitions: La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». Problématique: Le moment de la prise de conscience est crucial, et par là révélateur de sa nature.

La prise de conscience est paradoxale: comment peut-on prendre conscience de ce dont on n'est pas encore conscient? S'agit-il d'une décision consciente? Et de quoi prends-je conscience en prenant conscience ? d'un "moi" ? d'une substance pensante ? Ou, au contrainte, d'une minuscule parcelle de la psyché humaine ? Un "moi" harcelé- assiégé par des forces obscures et inconscientes.

La véritable prise de conscience n'est-elle pas celle d'un sujet tentant de recréer, de reconstruire une unité disloquée par les forces déliantes du "ça" ? *** (cf.

"Là où "ça" était, "je" dois devenir") Introduction Quelqu'un d'”inconscient” se voit reprocher son manque de responsabilité, l'inconscience apparaissant alors comme un défaut moral.

Cependant, n'est-il pas nécessaire qu'une partie de notre vie soit inconsciente, de sorte que l'inconscience ne relève pas d'une liberté déficiente, mais d'une irréductibilité essentielle ? L'inconscience reviendrait alors å une forme d'ignorance.

Notre question serait alors : pouvons-nous déterminer dans quelle mesure cette ignorance est légitime ou réductible, afin de pouvoir décider si l'inconscience peut parfois relever de notre responsabilité personnelle ? I Nécessité naturelle de la concience : Freud et Husserl -Freud : la conscience est une simple réalité physiologique (corps) et psychique (esprit).

Son émergence est liée à la structure topique du psychisme humain, que Freud décrit comme organisée autour de trois grandes strates : l'inconscient, le pré-conscient et le conscient (première topique, L'Interprétation des rêves).

Le conscient, et la prise de conscience qui le manifeste, proviennent de la nécessité d'une liaison formée de l'énergie libre psychique de l'inconscient, alimentée par les excitations du système nerveux. Impossible alors de concevoir une quelconque responsabilité de notre inconscience : l'homme n'est pas libre de prendre conscience, ce phénomène est naturellement déterminé. -Husserl : il ne s'agit plus de saisir la genèse physiologico-psychique de la prise de conscience, mais d'étudier la nécessité même de l'état de conscience chez l'homme.

Husserl indique ainsi que la structure de la conscience n'est pas le fait de l'homme : elle lui est prédonnée, et représente le soubassement nécessaire de son existence (Méditations cartésiennes).

L'inconscience apparaît alors comme négativement nécessaire, n'étant alors pas du fait de l'homme non plus.

Seulement, å partir de ce donné conscience/inconscience, ne peut-on pas concevoir une relation humaine critique et responsable å ce donné naturel ? II La responsabilité comme donation de limites å notre inconscience : Freud encore et Kant -Freud : évolution de sa pensée.

La conscience naît de telle façon qu'elle est nécessairement déterminée en partie de manière å intérioriser les règles fondamentales et explicites de la conduite humaine.

Ce rôle de circonscription morale est jouée par le surmoi par rapport au moi (Le ça et le moi).

Dés lors, l'infraction faite å certaines règles de base de la société ne peut être excusée par l'ignorance, car elles sont considérées collectivement comme évidentes.

L'inconscience ne peut être ainsi responsable d'elle-même, mais fonde par le surmoi la possibilité d'une responsabilité consciente. -Kant : la moralité de nos actions, relevant du bien, consiste en l'élévation de notre conscience å l'universel (Critique de la raison pratique).

La loi ou le devoir est donc la forme de la conscience accomplie ; la forme de l'inconscience, à l'opposé, est donc le manquement à la loi.

La seule valeur positive de la morale est donc la conscience.

Dès lors, l'inconscience ne peut relever que d'une forme fondamentale d'irresponsabilité : je n'en suis responsable que dans la mesure où je manque au devoir de responsabilité de la conscience. Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être.

Elle le suit. »

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