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Qu'est-ce que prendre conscience de soi ?

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« Analyse du sujet : l On nous demande une définition, ce qui suppose que cette définition n'est pas acquise d'emblée. l Attention : le sujet n'est pas « Qu'est-ce que la conscience ? », ni même « Qu'est-ce que la conscience de soi ? ». l L'intitulé du sujet suppose que, dans un premier temps, on n'a pas conscience de soi, et qu'il faut donc soit un événement, soit un effort pour que cette situation change et qu'on prenne conscience de soi-même. l Il faudra, pour pouvoir répondre à cette question, résoudre deux problèmes : l 1. Qu'est-ce qu'avoir conscience ? 2. Qu'appelle-t-on soi ? Pour cerner le sujet, on peut chercher à le contraster avec d'autres sujets connexes : 1. « Qu'est-ce qu'avoir conscience de l'existence d'autrui ? ».

On pourra alors se demander si on prend conscience de l'existence d'autrui de la même manière qu'on prend conscience de sa propre existence. 2. « Qu'est-ce qu'être conscient ? ».

Quand je suis conscient, de quoi suis-je conscient ? Suis-je toujours en même temps conscient de moi-même ? Problématisation : Le problème est qu'on associe généralement le soi à la conscience.

Prendre conscience de soi, ce serait alors prendre conscience de sa propre conscience.

Mais comment opérer ce dédoublement réflexif ? Puis-je me mettre à distance de moi-même pour prendre conscience de moi en tant que chose du monde ? Proposition de plan : 1. Je suis ma conscience a) L'enfant ne se distingue ni du monde ni d'autrui. Le très jeune enfant ne sait pas délimiter son corps, il ne sait pas ce qui, dans le monde, est lui et n'est pas lui.

Il l'apprend progressivement. Texte : Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.« Un bébé de quinze mois ouvre la bouche si je prends par jeu l'un de ses doigts entre mes dents et que je fasse mine de le mordre.

Et pourtant, il n'a guère regardé son visage dans une glace, ses dents ne ressemblent pas aux miennes.

C'est que sa propre bouche et ses dents, telles qu'il les sent de l'intérieur, sont d'emblée pour lui des appareils à mordre, et que ma mâchoire, telle qu'il la voit du dehors, est d'emblée pour lui capable des mêmes intentions.

La « morsure » a immédiatement pour lui une signification intersubjective.

Il perçoit ses intentions dans son corps, mon corps avec le sien, et par là mes intentions dans son corps.

» b) Mon « moi » est formé de l'ensemble des événements de ma vie dont j'ai conscience. Texte : Locke, Essai sur l'entendement humain, livre II, chapitre 27, §9, traduction J.-M.

Vienne. « Aussi loin que peut remonter la conscience dans ses pensées et ses actes passés, aussi loin s'étend l'identité de cette personne ; c'est le même soi maintenant et alors ; c'est le même soi que celui qui est maintenant en train de réfléchir sur elle, qui a posé alors telle action.

» Transition : Mais si mon « moi » et ma conscience s'identifient, puis-je encore prendre conscience de ce moi, ce qui reviendrait à prendre conscience de ma conscience ? 2. Je ne peux prendre conscience de moi que par le détour d'autrui. a) Je n'existe que par le regard d'autrui. Texte : Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique. « Une première constatation s'impose lorsqu'on s'efforce de décrire le moi sans l'assimiler à autrui, c'est qu'il n'existe que de façon intermittente et somme toute assez rare.

Sa présence correspond à un mode de connaissance secondaire et comme réflexif.

Que se passe-t-il en effet de façon primaire et immédiate ? Et bien, les objets sont tous là, brillants au soleil ou tapis dans l'ombre, rugueux ou moelleux, lourds ou. »

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