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Qu'est-ce que l'art ?

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« Les enfants sont des artistes naturels (dans tous les domaines) mais dénués de maîtrise.

Ils réalisent, en improvisant, des chefs-d'oeuvre, cependant sans être capables de construire une pluralité d'oeuvres animées par un style et une intention majeure.

L'artiste maîtrise les techniques, mais l'inspiration spontanée de l'enfance est loin de lui; c'est elle qu'il cherche à retrouver et à harmoniser avec sa technique.

L'enfant pratique la littérature par l'écoute et l'invention d'histoires ou de fables; il chante et danse; dessine, peint, sculpte, etc.

Hélas! la télévision et les automates (les jeux électroniques) viennent émietter et mutiler les élans de créativité; et d'actif, l'enfant devient passif et morne.

Les sports souvent le sortent avec bonheur de cette dangereuse torpeur. QUI EST ARTISTE ? Pour être artiste, il suffit d'être homme.

Si les dons font défaut, le travail et l'étude peuvent y suppléer.

D'autre part, on ne demande pas à un artiste d'être nécessairement reconnu. L'art est une activité d'abord personnelle, une aventure spirituelle, un itinéraire de l'esprit vers la beauté et la transcendance, le divin si l'on préfère. QU'EST-CE QU'UN ARTISTE? L'artiste est un « riche amateur »; « riche » parce qu'il échappe dans sa pratique, si peu de temps que ce soit, au monde du nécessaire, de l'utile, du divertissement, des besoins, pour accéder à une libre région purement humaine. « Amateur » parce que l'art n'est pas une profession mais une vocation indépendante de la reconnaissance publique. QUI ALIÈNE L'ART ? L'art, comme les jeux d'intelligence pure, est initialement gratuit; il est une part de ce bonheur que rien ne peut acheter ni rétribuer.

Mais il est hélas trop souvent contaminé par le snobisme et aliéné par sa réduction à une marchandise.

L'esclavage prouve que l'on peut tout réduire à de la marchandise, cette réduction est un abaissement et un avilissement, aucunement une preuve que l'homme est commercialisable; il en va de même pour les oeuvres d'art. Art et humanité Les arts sont aussi anciens que l'humanité. On dénombre, parmi les principaux, la littérature en ses différents genres, les diverses musiques, la peinture en ses nombreux styles et la sculpture, les danses, et aujourd'hui la photographie et le cinéma.

Voilà pour les arts que l'on va dire supérieurs parce qu'ils concernent la sphère du bien ou du bonheur, dépassent les arts d'agréments encore liés à l'utile (l'architecture, l'art des jardins, la décoration des maisons, etc.), et sont totalement étrangers aux besoins primaires. On ne peut donc pas demander à quoi sert l'art, mais seulement à quoi bon des artistes et des oeuvres d'art? Une analogie avec les mathématiques pures (qui ne sont d'aucune utilité et ne sont lues que par de rares spécialistes) nous permet de risquer une réponse : l'art est l'honneur et la dignité de l'homme; il manifeste l'amour surnaturel que nous portons à la beauté et à la vérité. Les artistes sont bien plus nombreux que ceux qui sont connus.

Nous n'avons finalement, faute de temps et de moyens, accès qu'à un petit nombre d'oeuvres, mais cela suffit à illuminer notre vie comme le font nos amis et nos amours. Présence des morts par leurs oeuvres La parole et la pensée de La Fontaine demeurent inscrites dans nos exemplaires des Fables (ainsi des autres livres) ; lorsque nous lisons « Le Chêne et le roseau », c'est bien la voix et l'esprit de La Fontaine que nous entendons malgré les siècles de distance; il s'agit d'un des miracles les plus ordinaires, puisque l'on peut en dire autant de la photographie, du cinéma, des enregistrements musicaux...

Les morts demeurent et agissent, pas seulement en mémoire, mais matériellement, ici et maintenant. D'ailleurs, l'important n'est pas d'être un amateur d'art, un spectateur finalement passif, mais un auteur, ce qui, répétons-le est accessible à tous pourvu que l'on abandonne pas par lâcheté les pouvoirs que nous confère notre nature humaine.

De ce point de vue il est évident que l'homme ordinaire, le premier venu, est découragé par les divertissements tout faits et la pseudo-excellence promue par le star-system.

A dire vrai non sans qu'il en soit pour une part responsable, car il se laisse décourager très vite, alors qu'il ne tient qu'à lui de pratiquer arts et sciences sans souci du « qu'en dira-t-on? », sans se préoccuper de réussite : il existe en effet une « noblesse de l'échec », nul ne peut prétendre achever son oeuvre, mais l'on n'en est pas pour autant dispensé de l'entreprendre.

La culpabilité de l'homme simple est grave : il abandonne le plus souvent le spirituel pour se vouer aux idoles des plaisirs préfabriqués faciles et vulgaires, rejoignant par là l'homme qui ne pense qu'à s'enrichir.. »

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