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Qu'est-ce que la philosophie ?

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« Introduction : Le sujet est si vaste qu'il concerne le domaine entier de la matière concernée.

Comment aborder philosophiquement la philosophie ? Nous avons l'habitude d'entendre que la philosophie consiste justement en une réflexion, une prise de recul par rapport à l'immédiateté des événements.

Cette prise de recul amène à considérer avec quelque peu de distance, entendons hors de tout aveuglement passionnel, ce qui advient.

Or, ici, ce qu'il s'agit proprement de réfléchir, c'est la philosophie elle-même.

Dès lors, nous devons questionner l'essence (ce qu'est la philosophie) de ce propre mouvement de recul qui cherche à s'attacher à l'essentiel.

Nous pouvons alors nous aider de l'étymologie pour retrouver ce sens d' « amour de la sagesse ».

Mais, dans ce cas, il semblera alors difficile de cerner l'essence de la philosophie.

L'essence est en effet quelque chose de fixe, de déterminé.

Or, nous n'avons ici qu'un mouvement, un élan vers la sagesse.

Quelque chose qui côtoie la sagesse sans pour autant s'identifier à elle. Pouvons-nous pourtant lui ôter toute essentialité au point d'annuler toute sa dimension de savoir.

Nous savons depuis le Théétète que si « tout se transforme et rien ne demeure », alors il est impossible de former une connaissance.

Ainsi, comment la philosophie peut-elle se hisser à un rang de certitude qui lui confère la valeur d'un savoir ? Nous pourrons alors nous demander si le savoir lui-même est la limite de la philosophie.

Lorsque nous parlons de la philosophie de quelqu'un ou de quelque chose, il s'agit de l'éthique suivie, des buts et des projets qui ont été fixés. La philosophie n'est-elle pas avant tout une pratique, un acte, une création ? I/ La philosophie est la recherche d'une unité essentielle. Si nous avons défini étymologiquement la philosophie comme « amour de la sagesse », qu'est-ce que cette définition nous apporte ? Revenons d'abord sur le terme « amour ».

Platon, dans le Banquet, l'a formidablement dépeint : « Tout ce qu'il acquiert lui échappe sans cesse : de sorte que l'Amour n'est jamais ni absolument opulent ni absolument misérable ; de même qu'entre la sagesse et l'ignorance, il reste sur la limite, et voici pourquoi : aucun dieu ne philosophe et ne songe à devenir sage, attendu qu'il l'est déjà ; et, en général, quiconque est sage n'a pas besoin de philosopher.

Autant en dirions-nous des ignorants.

» Cet amour de la sagesse est donc d'abord une tension, un mouvement, une recherche, quelque chose qui anime l'esprit pour le contenter.

De la même façon que l'amoureux construit et entreprend beaucoup de projets pour satisfaire son aimée, l'esprit amoureux cherche à saisir la sagesse par le raisonnement.

Nous pourrions dire que, malgré cela, la sagesse lui échappe toujours, et qu'il finit par reconnaître son ignorance.

Or, tout comme la célèbre maxime de Socrate le laissait penser, si « je sais que je ne sais rien », alors je connais au moins les limites de ma connaissance.

En exerçant notre raisonnement et en en reconnaissant la limite, nous échappons à la pire des ignorances, qui serait de croire savoir ce qu'en réalité nous ignorons.

« Se connaître soi-même », philosopher, c'est donc l'attribut d'un être qui cherche à se connaître et qui n'est ni un dieu (sage par définition), ni un simple animal (qui ne désirerait aucune sagesse).

L'homme est un animal philosophique.

Cependant, comment cet acte de philosopher s'accomplit-il ? Là encore, nous en appelons à Platon en citant le Phèdre : « Une intelligence d'homme doit s'exercer selon ce qu'on appelle Idée, en allant d'une multiplicité de sensations vers une unité, dont l'assemblage est acte de réflexion.

Or cet acte consiste en un ressouvenir des objets que, jadis, notre âme a vus(…) lorsqu'elle regardait de haut tout ce à quoi, dans notre existence, nous attribuons la réalité, et qu'elle levait la tête vers ce qui est réellement réel.

» La philosophie consiste ainsi, à partir de notre expérience quotidienne et de nos sensations, à donne matière à des idées dont nous nous ressouvenons.

Il s'agit alors d'un acte d'unité de ces sensations pour parvenir à reconnaître ce que sont le Beau, le Bien, le Vrai, la justice, le courage, la tempérance… La philosophie est donc un acte de connaissance ( puisqu'il s'agit d'avoir des idées claires) qui toutefois connaît sa propre dimension infinie, au point de se savoir toujours inachevé. II/ La philosophie est un système achevé. Reprenons le raisonnement précédent.

Nous affirmions que la philosophie était une recherche de la connaissance des « choses » les plus essentielles, en l'occurrence, les idées.

Elle va donc se présenter elle-même comme un savoir essentiel, comme une connaissance première et suprême qui aura priorité sur toute autre forme de savoir, les autres sciences y compris.

Or, dans le même temps, nous disions qu'elle était toujours une recherche inachevée, que la connaissance lui échappait toujours, et qu'elle ne pouvait se passer d'une remise en question perpétuelle.

Comment dès lors concilier ces deux aspects ? Comment une « connaissance incertaine » peut-elle prétendre au titre de savoir suprême ? Si la philosophie a pour fonction d'amener l'homme à remettre en question un savoir qu'il croit certain, il faut bien qu'elle s'affirme au moins comme certitude pour avoir un quelconque effet. Aussi, faut-il qu'elle se présente sous la forme d'une science, si elle veut être reconnue, à juste titre, comme science suprême.

Il faut donc que la philosophie s'exerce non seulement comme recherche de la connaissance mais comme saisie effective de la connaissance également.

Sous la forme d'un système, elle doit refléter, et non pas. »

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