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METHODOLOGIE DISSERTATION EN PHILOSOPHIE

Publié le 15/10/2022

Extrait du document

« METHODOLOGIE DISSERTATION Introduction  Partie importante (qui donne d’emblée l’image du devoir au correcteur), elle peut être rédigée après le développement, une fois que l’on a bien perçu la progression de son devoir et les enjeux fondamentaux.  Ne pas répondre à la question dans l’introduction, c’est le lieu de l’analyse et non de la réponse, une réponse immédiate sans questionnement est attitude antiphilosophique.  Amener le sujet : souligner son intérêt, montrer ce qui conduit à s’interroger ainsi, justifier le sens de la question.  Reformuler le sujet : le sujet doit apparaître dans votre introduction.  Eviter les formules creuses : « De tout temps..

», « Le sujet est intéressant… »…  Délimiter le sujet.

Il ne s’agit pas de faire étalage de toutes ses connaissances sur la notion en jeu (par exemple : « Sommes-nous libres ou avons-nous à nous libérer ? », n’est pas « Qu’est-ce que la liberté ? » il ne s’agit pas de réciter son cours, tout ce que l’on sait sur la liberté).

Les sujets peuvent parfois se ressembler, mais il faut toujours les considérer dans leur sens précis et ne pas les confondre par exemple avec un sujet proche déjà traité pendant l’année, chaque question est spécifique (c’est pourquoi, dans le développement aussi, il est pertinent de faire le point à la fin de chaque partie en faisant explicitement le lien avec le sens précis du sujet pour ne pas le perdre de vue en cours de raisonnement et finir par traiter une autre question).  Définir les termes essentiels et les mettre en rapport (d’une certaine manière commencer par l’analyse puis faire une synthèse), l’analyse ne doit pas faire perdre de vue le sens globale de la question (ainsi par exemple si le sujet met en jeu plusieurs notions, il ne s’agira pas de traiter des parties différentes correspondant à chaque notion dans le développement, pour ne penser leur relation que dans une dernière partie.

Tout le développement doit interroger cette relation.

Par exemple pour le sujet « la philosophie est-elle dépassée par la science ? », il ne faudra pas faire une partie sur la philosophie, une autre sur la science et ne répondre enfin au sujet que dans une dernière partie qui pense enfin leur relation).  Ne pas juxtaposer des définitions de dictionnaire sans montrer le lien avec le sens global du sujet.  Le travail de définition doit aider à formuler le problème.

Exemple : « Ce que l’homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui ? » Le travail de définition doit chercher à faire apparaître l’aspect paradoxal de la question, on insistera alors sur le caractère utile du travail : « le travail est défini comme une activité qui vise l’utile et exprime la puissance de l’homme sur la nature… ».  A partir de l’analyse du sujet tirer une problématique (une question n’est pas forcément problématique, problématiser c’est montrer qu’on ne peut répondre immédiatement à une question, qu’il n’existe pas de réponse toute faite, indiscutable, un « prêt à penser », que diverses hypothèses de réponses peuvent se confronter…).  La problématique peut se présenter sous la forme d’un enchaînement de questions qui annoncent le plan de la dissertation.  Analyser le terme introducteur de la question ; il peut prendre plusieurs sens qu’il faut discuter.

Ainsi par exemple : « Peut-on » peut signifier « est-on capable matériellement » ou encore « a-t-on le droit » (dans e cas le sens que l’on donne au sujet n’est pas le même et les réponses non plus), « Faut-il » peut désigner la nécessité d’une action ou le devoir moral, ou encore une simple orientation qui n’a ni la force de la nécessité vitale, ni du devoir moral, mais signifie seulement « est-il préférable de », « vaut-il mieux », « Pourquoi » peut signifier « a quoi cela sert », « dans quel but », « est-ce moralement légitime », « quelle en est la cause ou la fin ».  Ne pas dire dans l’annonce du plan qu’on va démontrer une thèse puis une thèse opposée, cela reviendrait à se contredire.

On doit certes analyser des points de vue opposés, mais pour éviter l’impression de contradiction on doit seulement signifier qu’il s’agit d’hypothèses de réponses que l’on présente sans les prendre donc à son compte (par exemple, on peut commence par une réponse que l’on présente comme relevant de l’opinion commune puis critiquer cette hypothèse).

Il faut donc plutôt annoncer une hypothèse (et la présenter comme telle), puis la partie qui suit comme révélant l’insuffisance de celle qui précède ou comme répondant sous un angle différent (il n’y a donc plus contradiction mais analyse d’hypothèses différentes, ces hypothèses peuvent être contradictoires, mais ce n’est plus Vous qui êtes dans la contradiction).

Exemple : on ne dira pas « Dans un premier temps on montrera…Puis dans un deuxième temps on démontrera le contraire… » ; on dira « Dans un premier temps on analysera l’opinion commune selon laquelle…Puis dans un deuxième temps l’hypothèse contraire défendue par certains selon laquelle… Pour enfin voir que… »  Comprendre un sujet de dissertation c’est percevoir son côté paradoxal (« para »=contre, « doxa »=opinion), il s’agit de montrer alors en quoi il conduit à répondre autrement que certains peuvent le faire.

Tout sujet invite à critiquer un préjugé.  Analyser les présupposés du sujet.

On peut alors montrer que ce présupposé s’oppose à une opinion (doxa) autre sur la question.

Exemple de structure possible pour une introduction : 1) Enoncé de la « doxa » : « Par définition … » ou « D’après l’opinion commune… » ou « On a coutume de dire que… ».

2) « La question (intitulé complet du sujet) peut donc paraître paradoxale puisqu’elle laisse entendre que (quelque chose de contraire à l’opinion).

3) « Toutefois cette question est justifiée puisque… ».

4) On verra donc dans un premier temps que… (élaboration de la doxa).

Mais dans un second temps on verra que… (élaboration du paradoxe).

Enfin, dans un troisième temps on verra que… (énoncé de la manière dont vous comptez résoudre le problème). Par exemple pour le sujet « Peut-il y avoir une science de l’inconscient ? » :  Exemple : 1) Par définition, d’après l’étymologie des termes, la science suppose que l’on ait conscience de l’objet que l’on étudie.

2) La question « Peut-il y avoir une science de l’inconscient ? » est paradoxale, car elle semble indiquer que, malgré l’opposition entre les termes « science » et « inconscient », une telle science est possible.

Comment cela se pourrait-il ? 3) Pourtant, on sait qu’il existe une science, qui s’appelle la psychanalyse, qui étudie le fonctionnement de l’inconscient et ses rapports avec la conscience.4) Dans un premier temps, on approfondira les définitions de science et d’inconscient, pour bien mettre en évidence que la notion d’inconscient semble impliquer une résistance à toute approche scientifique.

Cependant dans un second temps, on montrera qui, si la notion de « science inconsciente » est absurde, cela ne veut pas nécessairement dire qu’il ne peut pas y avoir de science de l’inconscient : on reprendra à ce sujet l’argumentation de Freud pour justifier la possibilité de la psychanalyse.

Dans un troisième temps cependant, on pourra s’interroger sur le statut de cette science : on défendra l’idée que, si une certaine connaissance de l’inconscient est possible, cette connaissance pose des problèmes propres aux sciences humaines, qui ne peuvent pas avoir la même scientificité que les sciences exactes.  L’analyse des présupposés permet aussi de bien cerner le sens du sujet et de ne pas répondre à côté.

Ainsi par exemple, dans la question « A-t-on le droit de refuser la liberté ? » est déjà présupposé que cela est possible, la question ne porte donc pas sur la possibilité de fait de refuser la vérité mais sur la légitimité d’un tel refus.

Seulement, parfois, les présupposés du sujet peuvent être remis en question, discutés s’ils paraissent illégitimes. Développement                   Ne traiter que le sujet. Respecter le plan annoncé en introduction Equilibre des parties Bien distinguer une argumentation et une opinion injustifiée La réflexion doit présenter une progression et non répéter une seule idée (ainsi par exemple pour le sujet « A quoi sert la philosophie ? » si on s’en tient à énumérer sous forme de catalogue les divers rôles de la philosophie on ne confronte pas des hypothèses de réponse différentes, le sujet n’est pas problématisé comme si son sens allait de soi et ne méritait pas d’être interrogé, autrement dit, on le traite pas philosophiquement). Rigueur et clarté des démonstrations, raisonnements. Transition entre les parties (faire le point par rapport au sujet sur ce qui précède et justifier pourquoi la réflexion doit évoluer ou changer de perspective.

Pour plus de dynamisme cela peut se faire sous forme de question qui annonce la suite). Une seule idée par partie (exemple d’organisation : Idée-argument-exempleréférence philosophique-argument…transition-nouvelle idée-argument…). Eviter d’écrire à la première personne, ne pas dire « je pense que… ».

certes il s’agit d’une réflexion personnelle, mais qui a prétention à convaincre, à valoir universellement et ne se réduit pas à une opinion subjective non justifiée.

Il s’agit d’avoir l’attitude de quelqu’un qui examine des hypothèses possibles : « On pourrait penser que… ». Ne pas raconter ses expériences personnelles, mais plutôt chercher des exemples qui peuvent avoir une portée universelle, ne pas se mettre en scène en cours de philosophie ou en train de faire la dissertation. Ne pas utiliser de citation sans l’expliquer. Utiliser des références philosophiques, mais sans tomber dans l’argument d’autorité : les philosophes ne doivent pas penser à votre place, mais s’intégrer à votre réflexion. Ne pas multiplier les citations pour en faire un catalogue, mais s’attarder sur le sens de chacune. Distinguer référence (renvoi à un auteur et résumé de sa position sur une question), citation (insertion d’une phrase d’un auteur), exemple (situation donnant une image concrète d’une thèse abstraite. Souligner les titres. Correction, clarté et cohérence de l’expression. Quelques fautes fréquentes à éviter : « phylosophie », « language », « résonner », réflection »… L’exemple décrit une situation concrète, il doit servir d’illustration pour l’applicabilité d’une thèse générale qu’il sert à justifier.

Mais l’exemple montre seulement qu’il y a des cas où s’applique la thèse, il ne prouve pas.... »

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