Qu'est-ce qu'avoir le droit ?
Extrait du document
«
Étymologiquement, le terme droit vient du latin directus qui signifie "sans courbure".
Le droit désigne ce qui est conforme à une règle.
Avoir le droit signifie donc généralement avoir la permission de faire quelque chose.
Mais si avoir le droit est lié à une règle, il s'agit de
savoir quelle est cette règle et sur quoi elle se fonde.
On reconnaît généralement que le droit est né de la nécessité de régler les
relations entre les hommes.
Le droit dès lors ne semble avoir de sens que dans une communauté d'hommes, dans une société.
On
pourrait donc dire que le droit s'incarne dans la justice d'un pays et qu'avoir le droit, c'est faire ce qui autorisé par les lois.
Cependant, estce sûr qu'il n'y a pas une autre référence du droit? Ne peut-on pas avoir le droit en vertu d'autre chose que la justice institutionnelle, en
vertu de la loi naturelle ou du respect par exemple?
C'est la justice institutionnelle qui définit ce qu'on a le droit de faire ou non
Le droit se confond donc généralement avec le cadre juridique d'une société donnée et les lois de cette même société.
Le droit français
constitue dans ce texte tous les textes de lois qui sont applicables en France.
En effet, comme nous l'avons dit dans l'introduction, le droit
a pour but de pacifier les échanges entre personnes au sein d'une société, parce que comme le dit Kant, les hommes veulent vivre en
société parce qu'ils savent que c'est nécessaire mais chacun n'est pas disposé à respecter les droits des autres.
Il faut donc un arbitrage
impartial et cet arbitrage, c'est le droit.
La notion de droit n'a donc pas de sens par rapport à u n individu isolé.
Avoir le droit de faire quelque chose, cela implique une vie
collective et cela s'entend surtout vis-à-vis d'autrui.
C'est pour cela que Stuart Mill indique que les lois ne concernent que les relations
entre un individu et autrui mais ne peuvent contraindre quelqu'un à oeuvrer pour son propre bien.
J'ai donc le droit de faire dans une société donnée, ce que les lois me permettent.
Ainsi par exemple, j'ai le droit de m'exprimer
librement, de me déplacer,....
Il existe un autre fondement du droit
En même temps fonder notre droit sur les simples lois et l'appareil judiciaire semble trop simple.
En effet, nous pouvons imaginer qu'une
loi nous permette du tuer quiconque nous gêne, aurions nous cependant le droit de le faire? De plus, il n'y a pas de lois concernant tous
les actes de la vie quotidienne.
Par exemple, il n'est pas fait mention dans les textes du droit de mentir ou non à mes parents, ai-je le
droit de le faire?
Il faut donc chercher un autre fondement à notre droit.
Si donc le droit se définit par la régulation des rapports avec autrui, il faut donc
chercher notre droit dans le respect de l'autre.
Avoir le droit serait alors se conduire justement avec autrui.
Les droits de l'homme tels que
dans la déclaration des droits de l'homme seraient les droits fondamentaux.
La dignité de la personne serait au fondement de tout droit.
" La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, constitue
le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde."( Déclaration universelle des droits de l'homme) J'aurai donc le droit
de faire tout ce qui ne peut pas porter préjudice à autrui.
Avoir le droit serait donc lié à l'impératif catégorique de Kant "agis de telle façon que la maxime de ton action puisse être universalisable."
KANT : le devoir comme impératif catégorique
Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.
Dans ce cas la raison exerce une
contrainte sur la volonté.
Cette contrainte
s'appelle un impératif.
Les impératifs sont de deux sortes :
— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en
elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par
exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veux guérir).
Les impératifs hypothétiques
se
rattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;
— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais
pour elles-mêmes.
Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont
aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'y soumettre.
En outre, étant indépendants de toute fin, les
impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.
Ils se caractérisent donc
par leur universalité.
C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous les
impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la
maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».
De cette
formule, Kant en déduit trois autres :
• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la
nature.
»
• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de
tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.
»
• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne des fins rendu possible par
la liberté de la volonté.
»
La véritable justice ne se limite pas aux lois
Dès lors, la véritable réalisation de la l'être humain ne réside pas dans le fait d'avoir droit par rapport au droit mais de réfléchir soi-même
à ce que la morale et le respect d'autrui .
Le droit est donc à prendre au sens moral comme exigence de la conscience morale.
Le droit en
effet exige quelque chose de nous.
Pour Kant, le droit est un but à viser.
Il y a dans l'affirmation même du droit, une prétention à ce qui
doit être.
L'homme est cet être qui forge l'idéal et la loi morale universelle.
Pour le philosophe allemand, il faut pour définir ce qu'être le
droit " faire abstraction de tous les obstacles présents".
Pour décider de quoi j'ai le droit, il faut que travaille sans cesse au principe du
droit et du respect d'autrui.
C'est dans ce sens qu'Hegel affirme que le droit comme "juridiquement correct" est moins noble que le droit comme comportement moral.
Il dit que le juridiquement correct peut être indifférent au droit.
C'est que la conduite morale donne au sujet "conscience de sa perfection
singulière."
Ce qu'on a le droit de faire ne se définit donc pas par une règle immuable qu'est la loi, mais doit se réfléchir au quotidien en fonction de
la morale et du respect.
Avoir le droit, au premier abord, c'est faire ce qu'il est permis dans les lois.
Le droit ne concerne que nos conduites qui mettent la liberté
et le bien-être d'autrui en jeu.
Il semble que en ce qui nous concerne nous avons tous les droits.
Mais il faut bien voir que le droit ne se
réduit pas toujours aux lois, parce qu'il est possible d'une part qu'une loi soit injuste( pensez aux lois sou Vichy) mais aussi parce qu'il
n'existe pas de loi pour tous les actes quotidiens.
En fait pour avoir le droit d e faire quelque chose, il faut respecter les droits
fondamentaux de l'homme.
Dès lors ce qu'on a le droit de faire doit se réfléchir au quotidien avec comme but l'idéal d'une vie en
communauté.
Avoir le droit, c'est faire usage de sa raison pour définir ses actes..
»
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