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Qu'entend-on par l'idée de fondement des valeurs morales ?

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« Introduction.

Le problème du «fondement de la morale» a été très débattu.

Il ne s'agit pas ici de tenter de le résoudre, mais de préciser en quoi il consiste. I.

Pourquoi le problème se pose. A.

— L'ordre des valeurs est distinct de l'ordre des réalités empiriques : la valeur transcende les faits comme l'idéal transcende le réel, comme le normatif transcende le positif . B.

— Il en résulte que les jugements de valeur qui constituent la morale ne peuvent se prouver comme les jugements de réalité qui constituent la science.

La « loi morale » est d'un tout autre ordre que les lois scientifiques et ne saurait donc se prouver comme elles, par exemple par une vérification expérimentale. Dès lors, de deux choses l'une : ou bien les valeurs morales demeureront sans justification, ou bien elles doivent se justifier, se « fonder » d'une tout autre manière. II.

Les valeurs morales ne sont pas gratuites. Or, la première solution aboutirait à faire de ces valeurs quelque chose d'à peu près gratuit. A.

— De nos jours, plusieurs auteurs sont allés presque jusqu'à cette conception extrême.

Tandis que l'un affirme «le pouvoir discrétionnaire de la personne sur sa propre destinée », un autre déclare qu'il appartient à chaque être humain de décider, dans une incertitude essentielle, de ses valeurs et de ses actions », et un troisième proclame que le choix qui s'impose à l'homme est une création entièrement «libre» et indéterminée, et tous sont d'accord pour considérer les valeurs comme quelque chose d'entièrement « subjectif ». B.

— Ces thèses reposent toutes sur une fausse conception des valeurs, qui n'aboutit à rien de moins qu'à ruiner, avec l'ordre des valeurs, la morale elle-même.

1° Il est faux que les valeurs soient de nature purement subjective.

Il y a ici une équivoque sur la notion même de subjectivité.

Certes, les valeurs sont de l'ordre spirituel, et C'est pourquoi elles doivent être assumées librement par la personne.

Mais cette « intériorité » n'est pas pure subjectivité individuelle.

Les valeurs sont synnomiques et même, à la limite, universelles, et, en ce sens, elles possèdent quelque objectivité : les valeurs s'imposent à nous comme des réalités spirituelles, qui nous dépassent.

— 2° Même équivoque sur la notion de liberté.

Dire que les valeurs doivent être assumées «librement» par chacun de nous, ce n'est pas dire que leur choix soit arbitraire.

Il est nécessaire, à moins de tomber dans une sorte de « mysticisme de l'action » ou de « l'existence », de donner aux valeurs un fondement intellectuel, qui justifie notre choix. III.

Comment doit-on «fonder » les valeurs? De quelle nature doit être ce «fondement intellectuel »? Il peut être recherché sur deux plans superposés. A.

— L'homme n'a pas à créer de toutes pièces ses valeurs.

Il les reçoit, le plus souvent, du milieu social, de l'éducation et de sa propre expérience personnelle.

Mais il peut chercher à les fonder, par un effort réflexif, en les pensant de façon claire, en les systématisant, en les intégrant dans une conception d'ensemble de la nature humaine, bref, en les rationalisant. B.

— Il peut aussi aller plus loin et chercher à leur donner un fondement proprement métaphysique en les intégrant à ,une conception d'ensemble, non plus seulement de l'homme, mais de l'univers. Conclusion.

Les valeurs morales doivent et peuvent être fondées , en raison, à la fois sur le plan de la pure Morale et sur le plan métaphysique.. »

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