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La critique des valeurs morales ?

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. CRITIQUE: Du grec kritikos, « capable de juger, de discerner » (de krinein, « distinguer », « juger »). Examen rationnel du fondement, de la légitimité ou de la valeur d'une chose.

Chez Kant (philosophie critique), examen du pouvoir de la raison et de la valeur des connaissances que celle-ci délivre. • L'esprit critique est l'attitude intellectuelle qui consiste à ne souscrire à aucune affirmation avant d'en avoir examiné la légitimité.

• La critique de la raison pure, dit Kant, est le tribunal que la raison est s o m m é e d'instituer pour juger du bien-fondé de ses propres prétentions à l'égard des connaissances a priori (indépendantes de l'expérience). Morale: La morale est l'ensemble des devoirs qui s'imposent à l'être humain, en tant qu'être raisonnable, et lui commandent le respect de l'humanité en lui comme en autrui. Il faut distinguer les devoirs moraux, universels et absolus, des devoirs sociaux, variables et relatifs. Nietzsche contre Hegel Deux figures opposées dominent la pensée du XIXe siècle : Hegel, pour qui « tout le réel est rationnel », et Nietzsche, qui se dit lui-même irrationaliste.

Le premier comprend toute l'histoire — même ses horreurs — comme relevant d'un sens rationnel ; le second, au contraire, veut tout remettre en question, interroger le droit, la philosophie, la morale, la science — qui prétendent à la rationalité — du point de vue d e leur genèse et de leur signification.

Nietzsche contre Hegel : le soupçon porté sur toutes les valeurs contre la justification de tout le réel.

« Nous avons besoin, écrit Nietzsche, d'une critique des valeurs morales, et la valeur de ces valeurs doit toujours être d'abord une question » (Généalogie de la morale, 1887, Préface). Nietzsche se veut ainsi celui qui philosophe « à coups de marteau », expression qui peut se prendre en plusieurs sens : le marteau du briseur d'idoles, qui détruit les valeurs traditionnelles ; le marteau du médecin, qui ausculte et entend ce qui se passe à l'intérieur du corps malade ; ou celui de l'expert, qui évalue l'authenticité de ce qui prétend avoir de la valeur.

Le principe consiste à ramener la morale à autre chose qu'elle-même, à ramener les valeurs au type d'homme qui y adhère (type à la fois psychologique et physiologique : la pensée de Nietzsche n'est pas exempte de considérations raciales). La morale est un symptôme de « maladie » ou de « santé », de force ou de dégénérescence de la « volonté de puissance ». À cette critique, rien n'échappe : ni la morale religieuse qui, fondée sur la pitié, la compassion, le renoncement, déprécie la vie — ce qui est également le cas de la philosophie depuis Socrate ; ni la valeur du travail, glorifié par la société industrielle et qui, pour Nietzsche, témoigne du triomphe d e l'instinct de troupeau et de la négation de la créativité individuelle ; ni la valeur de la science et de la vérité, à laquelle Nietzsche oppose le caractère sain et vital du mensonge ; ni la critique de la conscience, qui n'est qu'un instrument au service du corps — on pourrait à propos de Nietzsche, renverser la formule de Hegel : c'est la raison qui est une « ruse de la passion ». a.

Valeur absolue de la vie C'est la notion même de morale qui devient suspecte.

Peut-il y avoir plusieurs morales ? Cela n'est-il pas contradictoire avec l'essence même du mot ? C'est pourtant cette perspective qu'explore Nietzsche, quand il montre que tout système de morale est en fait l'expression, non pas des intérêts d'une classe sociale, mais d'une façon de vivre spécifique.

On demande parfois ce qui vaut la peine d'être vécu, ou ce qui donne de la valeur à la vie.

Mais c'est en réalité l'inverse : c'est la vie qui s'exprime et se déploie quand elle instaure un système de valeurs spécifique.

Vivre consiste à établir des préférences, des valeurs, et selon le type de valeurs privilégiées, une façon de vivre spécifique se dégage. b.

Danger de la morale Or, pour Nietzsche, avoir pour valeur suprême la morale qui consiste à éviter le moindre degré de souffrance d'autrui en toutes circonstances, avoir pour bien absolu le respect d'une loi purement formelle, reviennent au même sur un point : c'est une forme de vie qui refuse la vie, qui inhibe l'action créatrice éventuellement douloureuse, qui atrophie la volonté de puissance.

Ces préceptes moraux sont, en effet, des symptômes de faiblesse qui trahissent le besoin de se protéger de tout, ou de créer une uniformité par le biais des comportements.

Mais la vie ne consiste pas en cela, dans sa forme la plus épanouie.

C'est pourquoi, selon Nietzsche, il faut absolument passer « par-delà le bien et le mal » pour revenir àlne innocence plus salutaire. c.

Limite de la critique La critique opérée par Nietzsche peut être retournée contre lui.

Comment déterminer si sa vision de la vie n'est pas elle-même subjective ou particulière ? Ne lui donne-t-il pas une valeur qui dépend de sa propre vie à lui ? Et, dans ce cas, en quoi est-elle meilleure qu'une autre ?. »

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