Quels sont les critères qui distinguent une connaissance vraie ?
Extrait du document
«
Vérité
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
Critère: du grec kritêrion, ce qui sert à juger.
C'est une norme qui permet de reconnaître les valeurs de bien ou
de mal, de vrai ou de faux.
1.
La vérité comme participation à l'idée
L'homme doit s'efforcer, suivant Platon, de se défaire des opinions, illusions et désirs déréglés qui l'empêchent
d'apercevoir la vérité, but ultime de la vie humaine.
L'allégorie de la caverne (La République, livre VII) révèle qu'il est
nécessaire de sortir du monde des apparences, lesquelles nous tiennent éloignés de la vérité.
2.
L'adéquation
La vérité nécessite la validité formelle d'une proposition (une proposition vraie ne peut être absurde ou
contradictoire).
Il faut également que la proposition vraie soit conforme à la chose qu'elle décrit.
Cette conformité
désigne, suivant les penseurs médiévaux, l'adéquation de la chose et de l'esprit : la vérité est une copie de la chose
dans l'esprit.
3.
Vérité et évidence
Descartes trouve la vérité dans la certitude qu'il a, après avoir tout révoqué en doute, d'être un sujet qui doute.
Les critères de la vérité (Discours de la méthode) sont la clarté (une idée claire est manifeste à un esprit attentif)
et la distinction (une idée est distincte quand on ne peut pas la confondre avec une autre idée).
Une seule évidence : le cogito.
Comment distinguer le vrai du faux, si le faux peut prendre l'apparence du vrai? La première règle, dit Descartes, est
de « ne jamais recevoir une chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ».
Le critère de la vérité,
c'est donc l'évidence.
Soit, mais comment distinguer l'évidence de la fausse évidence? La seule solution, c'est un
doute totalitaire, radical.
Or je ne peux pas douter, au moment même où je doute de tout, que moi qui doute, je
suis.
La proposition « je suis, j'existe » est une évidence, au moment où je la conçois.
Mais que suis-je? Une «
chose pensante ».
Le cogito est le modèle de l'évidence.
Il n'y a qu'une seule évidence, c'est qu'il n'y a pas d'évidence.
La démarche cartésienne est séduisante, mais le passage du « je pense » au « je suis une chose pensante » n'est-il
pas illégitime? Ne faudrait-il pas dire : je ne puis éliminer ma pensée, donc je suis pour moi une chose pensante ?
Autrement dit, que je me connaisse comme être pensant ne signifie pas que mon âme ou ma pensée soit une réalité
en soi.
On sait qu'aujourd'hui les mathématiciens se méfient des évidences.
Méfiance liée à l'apparition, dans la
seconde moitié du XIX siècle, d'êtres mathématiques stupéfiants comme les courbes sans tangentes, les courbes
remplissant un carré - premiers spécimens, comme le déclare le mathématicien Jean Dieudonné, « d'une galerie de
monstres qui n'a cessé de s'amplifier jusqu'à nos jours ».
Quelques références à utiliser:
« Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus
extravagantes suppositions étaient incapables de l'ébranler, je jugeais que je pouvais la recevoir, sans scrupule,
pour le premier principe de la philosophie....
Après cela je considérai en général ce qui est requis à une proposition
pour être vraie et certaine, car puisque je venais d'en trouver une que je savais être telle, je pensais que je devais
aussi savoir en quoi consiste cette certitude.
Et ayant remarqué qu'il n'y a rien du tout en ceci : je pense donc je
suis, qui m'assure que je dis la vérité sinon que je vois très clairement que pour penser il faut être : je jugeais que je
pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont
toutes vraies.
» DESCARTES.
Je pense donc je suis (Descartes)..
»
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