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Quelle place pour la philosophie du langage ?

Publié le 04/09/2022

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« Le Langage → La philosophie du langage pose un problème majeur: elle revendique comme objet d’étude quelque chose déjà abordé par d’autres sciences.

Ainsi, elle va devoir justifier sa légitimité auprès des autres disciplines rivales, non pas pour s’arroger le seul droit de traiter du langage, mais bien de faire ressortir le caractère indispensable de la philosophie pour étudier celui-ci. Parcours: Quelle place pour la philosophie du langage ? 1.

Philosophie du langage et philologie Philologie: Étude historique d'une langue par l'analyse critique des textes. → La rivalité entre philosophie et philologie est la plus ancienne et pose le moins de problèmes.

En effet Platon dès La République souligne les ressemblances entre le philosophos et le philologos → l’ami de la sagesse est aussi ami du logos.

(ami du raisonnement) → Le terme logos en grec a un double-sens: il peut signifier à la fois le raisonnement et le langage. → Pour Platon donc, le philosophe doit s'interroger sur ce qu’est le « langage véridique », il distingue ainsi l’usage du langage fait par le philosophe et celui fait par le sophiste (convaincre, non pas chercher la vérité) → Ainsi, pour Platon, le philosophe est aussi philologue et étudie le langage et le raisonnement au prisme de la Vérité. → C’est cependant au IIIe siècle que la philologie telle qu’on l’entend aujourd’hui va apparaître à Alexandrie.

C'est-à-dire l’analyse des textes littéraires produits dans une langue devenue inaccessible par son ancienneté.

→ On cherche alors à transmettre les textes de tradition orale à l’écrit ce qui exige une véritable étude de la syntaxe et de son sens. → Une situation similaire a lieu à la Renaissance → On cherche à retrouver les enseignements des anciens et on réalise alors une véritable étude historique et linguistique des textes du passé. → Cela crée une science passionnante qui se questionne sur les différentes cultures et traditions antiques à travers la linguistique → A travers toutes ces transformations de la philologie, la philosophie du langage n’a alors désormais aucun mal à se distinguer de celle-ci (qui n’étudie plus le « langage vrai »), alors qu’elles étaient avant assez entremêlées. → Cela nécessite simplement pour chaque discipline de se cantonner à son champ et son objet d'étude particulier → sage diction des tâches entre les disciplines. → Si la distinction entre philosophie et philologie s’est imposée naturellement, on aura cependant plus de mal à éviter un conflit avec la fille de la philologie: la linguistique. → En effet, la linguistique donne la perspective d’une connaissance scientifique et objective qui touche au langage.

→ Induit un conflit avec la philosophie. 2.

Philosophie du langage et linguistique Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, 1916: Il est considéré comme le père de la linguistique moderne pour avoir porté cette révolution. → C’est d’abord un révolution méthodologique qui se distingue notamment en refusant toutes les questions privilégiées par la philosophie.

Ainsi, la question de l'origine des langues est écartée car elle amène à des solutions métaphysiques. → La linguistique prétend ainsi se focaliser sur le caractère objectif et universel du langage, il est question de décrire le fonctionnement du langage compris comme moyen de communication.

Ce faisant, elle est ce qui s’approche le plus d’une approche scientifique du langage. → 3 options méthodologiques constituent ainsi pour De Saussure la scientificité de la discipline: 1.

Une attention toute particulière aux « faits de langue ».

En effet, les linguistes doivent « se placer de prime abord sur le terrain de la langue et prendre pour normes toutes autre manifestation du langage » → Cela veut dire concrètement que la langue n’est pas la seule expression du langage, en effet si la langue est le code par lequel le langage passe principalement, on n’a pas besoin de parler la même langue pour communiquer, donc « le langage échappant le plus souvent à l’observation ».

Le linguiste doit alors prêter tout autant attention aux autres manifestations du langage. → Les faits de langue sont donc des faits qui , par leur répétition à grande échelle dans une société , constituent l’objet d’étude privilégié de la linguistique. 2.

Parmi ces mêmes faits de langue, il faut bien distinguer la langue de la parole.

Et rejeter la parole, qui est trop personnelle et donc pas un objet privilégié de la science ( « Il n’y a de science que du général » - Aristote). → tout ce qui relève du général, du « sujet parlant » doit être séparé du « fait de langue ».

on sépare ainsi le personnel et le social.

C’est indispensable pour établir des « lois générale » 3.

Enfin, la langue que l’on doit bien détacher du langage doit être étudiée en tant que simple code, simple système de signe pour pouvoir être étudiée scientifiquement. → Un individu qui veut s’exprimer va alors d’abord faire surgir des « faits de conscience » pour ensuite leur associer une « image acoustique servant à leur expression ».

Ainsi la combinaison des deux constitue un « signe linguistique » que l’interlocuteur saura comprendre à travers le code qu’est le langage. → Apparaît alors déjà là la distinction « signifiant » et « signifié » qui correspondent aux deux catégories ci-dessus → C’est ce processus de signification interne à la sphère du langage que la linguistique étudie.

Elle délaisse alors l’interrogation sur la relation entre le langage et les choses La méthode permet alors d’établir le « circuit du langage »: - Premièrement la « phonation », qui conduit l’idée dans le cerveau de A jusqu’à l’oreille de B. D’abord le cerveau de A transmet aux organes une impulsion correspondant au signifiant, que ceux-ci vont traduire en son, le signifié.

tout ce processus est encore parfaitement psychique et cette image encore parfaitement psychique va se transmettre physiquement par un son matériel jusqu'à l’oreille de B. - Le second processus est purement passif, c’est l’audition.

Le son est conduit jusqu’à l’oreille de B qui va faire surgir en lui l’image acoustique qui est associée dans son cerveau au concept qu’il vient d’entendre.

Le concept est éveillé en lui et la communication a lieu . → Paradoxalement, la linguistique étudie la chose la plus mystérieuse: le fait que tous par des représentations communes, associant les mêmes concepts aux mêmes sons parviennent à communiquer à travers le code de la langue. → Ainsi, Saussure se concentre principalement sur le processus passif d’audition, qui est plus objectivable et qui traduit bien la partie sociale du langage extérieur à l 'individu.

Il parvient à travers son étude à cerner le « lien social qui constitue la langue » → Le processus de phonation induit une dimension plus personnelle et la parole prend plus d’importance.

Il est moins objectivable. → Il faut donc étudier la manière dont la langue parvient à former un système de signes commun permettant de communiquer des idées.

→ Il y a dans la langue une dimension indépendante de la parole et des individus, elle précède l’usage qu’on peut en faire.

C’est d’autant plus vrai qu’il faut apprendre la langue pour pouvoir l’utiliser. → La linguistique pour étudier le langage doit donc aborder le fonctionnement des associations implicitement ratifiées par le consentement collectif. → « La sémiologie »: Elle est définie par Saussure comme plus large que la linguistique.

Il s’agit de l'étude de tous les signes au sein de la vie sociale et des lois qui en régissent le fonctionnement.

La linguistique, c’est donc une sémiologie du langage, alors qu’il existe bien d’autres signes (politesses, usages par ex.) Parcours: Quelle place pour la philosophie du langage ? → Une thèse de Saussé très connue en linguistique est celle de « l’arbitraire du signe », Il en fait même « le premier principe de la science des faits de langue ». → Qu'est-ce donc qui nous permet de dire que le signe linguistique est arbitraire ? 1.

Le moment platonicien : la question de la « rectitude » des noms: → La question de l’arbitraire du signe est bien antérieure à la linguistique, en effet, Platon dans le Cratyle (son dialogue consacré au langage) s’interroge non pas sur l’origine du langage mais bien sur la question de savoir comment les noms peuvent êtres justes/corrects. → Pour Platon, il s’agit de savoir qu’est-ce qui fait qu’on « énonce les mots comme ils sont » et non pas « comme ils ne le sont pas ».

Il interroge la relation entre le mot et la chose qu’il désigne et se demande comment on pourrait en affirmer la rectitude.

(question signifié/référent) → En effet, c’est une question que la linguistique a délaissé pour seulement s’interroger sur le signifiant/signifié.

Dans ce sens, Saussure a raison de la considérer comme arbitraire.

(l’existence de différentes langues en est une preuve) → De son côté Platon et les philosophes prétendent s'intéresser aux « êtres comme ils sont » et donc s’abandonner à des réflexions plutôt métaphysiques d’un autre ordre → Même si une distinction claire apparaît alors, Deux ordres d’observation viennent nuancer cette distance entre linguistique et philosophie du langage. → Il faut tout d'abord observer le dialogue du Cratyle, qui se fait entre Hermogène, un sophiste qui affirme que la rectitude des mots ne dépend que d’une simple convention entre les locuteurs sur les termes à employer (la preuve → Il y a plusieurs langues).

Il s’oppose à Cratyle qui lui pense qu’il y aurait un langage originel oublié et formé par un législateur originel capable de nommer toute chose en fonction de leur essence profonde.

Il avance qu’une convention ne suffit pas à constituer véritablement un nom car il faudrait connaître son essence pour pouvoir la nommer. → Socrate de son côté va poser des objections aux deux thèses: la conception d’Hermogène entraîne un trop grand relativisme à tous les énoncés et puisque tout serait arbitraire, les énoncés eux même n’auraient aucune réalité objective. Socrate soutient plutôt Cratyle même s' il lui reproche que si tous les noms décrivent les choses telles qu’elles sont profondément, alors aucun énoncé faux ne saurait être possible. → La double discussion que mène Socrate et sa critique des deux conduit à dire que l’opposition entre un langage conventionnel ou naturel est stérile et que la question est mal posée. En effet,Socrate suggère à la fin que les noms ne doivent pas être mis en relation avec des réalités sensibles et matérielles.

Car les réalités sont fugitives et changeantes et qu’on ne saurait alors les dénommer d’une manière fixe. → Les mots ne désignent donc pas des réalités matérielles, mais des idées qui sont absolues et immuables → La nouvelle question consiste alors à se demander non pas si les mots désignent correctement la réalité qu’ils visent mais bien de savoir qui ils ne correspondent pas mieux à l’ordre immuable des idées.

A savoir chez Platon le Beau, le Bon en soi et toutes les autres idées intelligibles. → On a ici les prémisses de l’idée qu’un mot peut avoir un sens indépendamment de sa référence aux objets et aux phénomènes. 2.

Le moment cartésien: Descartes et Leibniz à la recherche de la langue parfaite. → La signification comprise comme ensemble d’idées (signifiants) exprimées à travers plusieurs sons (signifiés), nous permet de nous poser la question du langage comme propre de l’Homme.

c’est ce que Descartes et Leibniz vont s’attacher à démontrer. → Descartes, Lettre au Marquis de Newcastle, 1646: Descartes y développe que pour lui, les « signes » de la langue expriment des pensées, car le sujet pensant ressent un besoin d’exprimer ce qu’il pense. Ainsi, seul l’homme a la capacité d'inventer des signes puisqu’il est le seul à penser, même dans le cas où il est sourd et muet il y arrive tout de même → Le Marquis de Newcastle lui pense plutôt que les animaux sont capables de communiquer, en effet, il prend l'exemple du sourd-muet que Descartes va démonter dans sa lettre → Il faut une âme pour communiquer.

Les animaux eux de leur côté ont l’air d'exprimer des choses mais ce ne sont que de simples réactions mécaniques au monde extérieur. → L’argumentation qui énonce que les animaux ne peuvent pas parler car ils n’ont aucune pensée est doublement importante: 1.

On a d’abord la même intuition qui veut que la linguistique ne soit qu’une partie de la fonction sémiotique, càd que l’expression et le langage ne passent pas seulement par la parole et la langue mais aussi par d’autres systèmes de signes (gestes, expressions…) 2.

Elle traduit ensuite l’objectif cartésien de créer un langage parfait.

En effet, avec l’affirmation que la fonction sémiotique du langage passe avant le critère de.... »

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