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Quelle peut être l'origine de la conscience morale ?

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« RAPPEL DE COURS: LA CONSCIENCE MORALE La conscience n'est pas seulement l'état intellectuel grâce auquel je suis présent à moi-même.

Elle désigne aussi un état moral (ce qui se remarque au fait que le nom « conscience » a donné deux adjectifs : « conscient » et «consciencieux»). C'est ainsi que Rousseau dit de la conscience qu'elle est un « instinct divin », c'est-à-dire un moyen immédiat et infaillible de reconnaître le bien du mal.

La conscience est ici une « voix intérieure » qui est « un principe inné de justice et de vertu » : les principes qui réglementent la moralité, écrit Rousseau, « je les trouve au fond de mon cœur, écrits en caractères ineffaçables ».

Il y a d'ailleurs un lien entre ces deux significations de la notion de conscience : c'est parce que nous sommes intellectuellement conscients de ce que nous faisons que nous pouvons en être tenus pour moralement responsables.

La conscience implique la responsabilité, c'està-dire la capacité de pouvoir répondre de nos actes et de nos pensées. VOCABULAIRE: ORIGINE (n.

f.) 1.

— Commencement réel d'un phénomène, d'une activité, d'une institution ; par ext., point d'où l'on convient de faire partir une mesure, un repère.

2.

— Source ; ensemble des réalités et des processus à partir desquels un phénomène a pris naissance : l'origine des espèces.

3.

— Principe, raison d'être de quelque chose.

4.

— Développement rationnel des étapes idéales par lesquelles une réalité quelconque se constitue et qui permet d'en expliquer les propriétés actuelles ; en ce sens, l'origine suppose bien un commencement, mais il n'est pas placé dans un temps historique, dans une chronologie réelle ; c'est en ce sens que l'on parlait, au XVIIIe siècle, de l'origine du langage, de l'inégalité, etc.

; SYN.

genèse ; l'idée moderne selon laquelle, dans le langage par ex., la totalité est donnée avant les éléments qui se définissent par leurs relations matérielles, semble exclure cette approche.

5.

— Original : a) Ce dont autre chose est la copie ou la représentation ; SYN.

modèle.

b) Qui ne ressemble à rien d'autre ; (péjoratif) fantasque.

6.

— Originaire : a) Qui tire son origine de...

b) Qui est l'origine de...

7.

— Originel : qui vient de l'origine (péché originel). MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». La conscience morale est une des modalités (manière d'être) de la conscience.

On parle d'une conscience morale, mais aussi d'une conscience psychologique, artistique, religieuse.

En tant que conscience, la conscience morale est capacité de dédoublement et se manifeste par la capacité de porter des jugements se rapportant à l'action : « La conscience consiste à juger correctement ce qu'on doit faire » (Aristote, Grande Morale, 1197 b).

Elle se réalise donc par la capacité de choisir de faire le bien plutôt que le mal. La question de l'origine de la conscience morale renvoie à la diversité des réponses concernant la question de la « nature » de l'homme.

Mais la problématique est simple : la conscience morale est-elle innée ou bien s'acquiert-elle ? On se contentera, ici, d'énumérer quelques-unes des positions.

Le candidat veillera à articuler sa réflexion de manière personnelle en s'aidant des matériaux qui suivent. Le philosophe Hobbes (1588-1679) soutient que la conscience morale n'est pas innée.

D'une part, l'homme, comme tout être vivant, ne se soucie que de son intérêt égoïste.

D'autre part, l'homme, comme être rationnel, est capable d'opérer un calcul sur les avantages de la paix civile.

En fin de compte, c'est la raison qui aide l'homme à découvrir l'identité de l'intérêt personnel et de l'intérêt commun.

Dès lors, l'homme s'arrache à sa condition naturelle (à l'état de nature, qui est la guerre de chacun contre tous et où « l'homme est un loup pour l'homme ») Pour accéder à une condition sociale qui, sous l'emprise de l'état tout-puissant (Léviathan), assure la paix civile.

Ainsi, la conscience morale n'est pas première, elle naît après coup, dans la puissance de la raison calculatrice qui est capable d'orienter nos actions. Cette idée que l'homme n'est pas un être naturellement moral, on la retrouve chez le sociologue Lévy-Bruhl (18571939).

En effet, l'homme vit en société, et dans toute société il y a des moeurs et des usages qui s'imposent, ainsi que des obligations et des interdits.

Ceci se vérifie pour tous les temps et tous les lieux.

Mais cela n'équivaut nullement à dire que la moralité est naturelle à l'homme, si l'on entend par là qu'il y a dans la conscience de l'homme. »

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