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Quelle est la faiblesse de la croyance ?

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« Analyse et problème * La croyance est une adhésion de l'esprit, une conviction plus ou moins grande par laquelle on admet la vérité ou la réalité de quelque chose.

La croyance se différencie du savoir par l'acte de croire, par la nécessité de croire.

S'il y a croyance, c'est qu'il n'y a pas de certitude, de connaissance objectivement vérifiée. * Ainsi, on peut croire quelque chose de vrai : mais on ne peut jamais avoir la certitude que cette chose est vraie, il n'y a pas de vérification.

La croyance peut également être fausse. à La croyance est une conviction, mais sans vérification possible.

Son objet peut être aussi bien vrai que faux. * A première vue, on pourrait donc dire que la croyance est faiblesse, puisqu'il n'y a pas de certitude d'être dans le vrai, puisque la croyance peut s'accompagner de l'erreur et de l'illusion. à Cependant, la difficulté de voir la faiblesse de la croyance vient de ce que l'on peut nommer faiblesse peut également représenter une force.

En effet, n'est-il pas nécessaire d'avoir des convictions sur des choses que l'on ne peut démontrer ? D'un côté, la croyance est faiblesse, puisqu'elle peut être dans l'erreur ; de l'autre, c'est justement l'absence de vérification possible qui rend la croyance nécessaire.

Où réside alors la faiblesse de la croyance ? Plan I – La croyance : faiblesse épistémologique * On appelle « croyance » toute attitude de l'esprit qui affirme, de manière plus ou moins probable, la vérité ou la réalité d'une chose, sans pouvoir en présenter la preuve. Puisque l'esprit adhère à une idée sans pouvoir la vérifier, sans que lui corresponde quelque chose d'observable, il y a là une double faiblesse : - la croyance peut se tromper, être dans l'illusion et l'erreur. - la croyance juste ne peut pas être démontrer et subit toujours cette faiblesse épistémologique.

Même si elle est vraie selon toute probabilité, il sera toujours possible de la critiquer puisqu'elle ne peut être démontrée. * Comment fonctionne la croyance, puisqu'elle ne née pas d'une démonstration ? La croyance surgit d'une conviction intime, d'un acte de la volonté : mais cette dimension intérieure privée de la vérification extérieure fait que la croyance s'enracine dans un sentiment.

Que la croyance naisse d'un sentiment, soit un sentiment, représente également une faiblesse par rapport au statut du savoir, qui est une connaissance objective. * La croyance est également une confiance : faire confiance à une impression, à une idée et lui accorder le statut de vérité.

Mais cette confiance peut être abusive : de l'abus de confiance résulte l'illusion. Descartes fait ainsi l'analyse de l'illusion perceptive : un bâton plongé dans l'eau semble rompu, à cause de la réfraction.

S'il y a illusion, c'est que nous croyons les informations de nos sens et les laissons conduire notre jugement. C'est bien sur une impression et un sentiment que repose cette croyance fausse. Quand donc on dit qu'un bâton paraît rompu dans l'eau, à cause de la réfraction, c'est de même que si l'on disait qu'il nous paraît d'une telle façon qu'un enfant jugerait de là qu'il est rompu et qui fait aussi que, selon les préjugés auxquels nous sommes accoutumés dès notre enfance, nous jugeons la même chose.

Mais je ne puis demeurer d'accord de ce que l'on ajoute ensuite, à savoir que cette erreur n'est point corrigée par l'entendement, mais par le sens de l'attouchement ; car bien que ce sens nous fasse juger qu'un bâton est droit, outre cela il est besoin que nous ayons quelque raison, qui nous enseigne que nous devons en cette rencontre, nous fier plutôt au jugement, que nous faisons ensuite de l'attouchement, qu'à celui où semble nous porter le sens de la vue : laquelle raison ne peut être attribuée au sens, mais au seul entendement.

René Descartes, Sixièmes réponses aux objections adressées aux Méditations (1641) Ce que défend ce texte: Une des illusions d'optique les plus communes concerne celle que l'on obtient lorsqu'on plonge un bâton dans l'eau.

À l'endroit où celui-ci entre dans l'eau, nous voyons une petite brisure et il semble alors brisé.

Dans ce texte, Descartes revient sur cette illusion pour contester les conclusions qu'on en tire parfois. Lorsqu'on dit qu'un «bâton semble brisé dans l'eau», en raison des lois de la réfraction, c'est exactement la même chose que si l'on disait qu'il nous apparaît tel qu'un enfant le perçoit.

Un enfant, en effet, croirait qu'il est effectivement rompu, et nous nous mettons en quelque sorte à sa place lorsque nous prononçons cette phrase. Nous retrouvons là les réactions et les préjugés auxquels nous avons été habitués lors de notre enfance, oubliant notre savoir d'adulte.

Car ce savoir d'adulte nous a appris qu'en réalité le bâton n'est pas brisé mais présente un. »

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