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Que vaut une preuve contre un préjugé ?

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  • Rappel de l'analyse du sujet :

 
- De l'analyse de la formulation du sujet, nous avons vu qu'il ne peut s'agir de montrer uniquement la supériorité de la preuve sur le préjugé d'un point de vue théorique. Ce serait éviter le problème que pose la question, à savoir : que se passe-t-il lors de la confrontation réelle entre preuve et préjugé ? La préposition « contre » indique bien, en effet, un rapport de simultanéité et d'opposition qui ne peut avoir lieu ailleurs que dans la réalité (voir la métaphore de la rencontre de football par exemple). On est presque dans un combat « au corps à corps », au sens où l'on peut imaginer une discussion animée, avec des éclats de voix, des échauffements, des postures, des grands gestes...
- Dans l'analyse des termes, nous avons pu constater que, de par leurs caractéristiques propres, preuve et préjugé sont radicalement éloignés (universel / particulier, rationnel / affectif, réfléchi / irréfléchi, etc.).
Ces deux premières phases de l'analyse ont permis de comprendre le sens de la question et ce qu'on nous demande.
- Enfin, de l'analyse des présupposés et de l'intérêt du sujet, nous avons appris que le préjugé renferme une certaine capacité de résistance qu'il ne faut pas négliger. Il est retors à la preuve et transforme la réalité en sa faveur. Mais la preuve n'est pas vaine pour autant et conserve toujours son pouvoir de fonder des « vérités » : c'est ce que nous montre l'étude des trois exemples traités lors de la phase de repérage de l'intérêt du sujet. Il y a donc une tension dans la réalité qui conduit à formuler deux idées contradictoires... Ces deux dernières phases d'étude du sujet ont favorisé l'éclosion et la formulation du problème : il s'agit en l'occurrence du heurt entre la capacité de résistance du préjugé et les atouts ou qualités dont dispose la preuve pour combattre ce même préjugé. Le sujet invite donc à se pencher sur le caractère hermétique du préjugé, et sur les stratégies que doit déployer à partir de là celui qui détient des preuves. 
  • Introduction :

     L'histoire de l'homme montre que la vérité a toujours fini par s'imposer avec le temps : l'héliocentrisme que soutenait Galilée, malgré le dogme religieux du géocentrisme qui dominait à l'époque, est resté et restera éternellement. La raison, preuves à l'appui (et notamment grâce à cette invention du télescope), a vaincu ce préjugé religieux.
     Pourtant, Galilée en a payé le prix (il fut mis en résidence surveillée). Ceci montre que le préjugé, profondément enraciné en l'homme, a la vie dure et résiste même aux évidences rationnelles.
Que vaut donc une preuve contre un préjugé ?
Pour répondre à cette question, il faut se demander si la résistance du préjugé ne cache pas, plutôt qu'une simple ignorance, un refus de reconnaître l'évidence, c'est-à-dire un mensonge à soi-même... Quelle(s) stratégie(s) celui qui plaide la cause de la raison doit-il alors adopter ? Doit-il, pour chasser le préjugé, chercher à susciter l'adhésion du plus grand nombre en jouant sur le fait que la preuve est universellement valable et intelligible (elle s'adresse à la raison en chacun de nous)... ou bien doit-il s'attaquer au préjugé en révélant son fond inconscient et en remontant à ses racines psychologiques (dans le cas du dogme du géocentrisme défendu par l'Eglise, c'est le désir de voir l'homme au centre de l'Univers, puisque l'homme est créature de Dieu) ?
  • Enjeu :

 
     Il ne peut suffire, comme on le voit, de reconnaître en théorie la supériorité de la preuve sur le préjugé sans se soucier de ce qui a lieu dans la pratique, « sur le ring », à l'endroit même de la confrontation entre preuve et préjugé. Si la raison ne daignait descendre dans l'« arène » pour affronter le préjugé, elle le laisserait proliférer. Il s'agirait d'un aveu de défaite de sa part. Il est donc question de cerner le pouvoir et les limites de la raison d'un point de vue pratique.  
 
     Par ailleurs, il était possible, en soulignant plus encore l'idée de mensonge à soi-même qui caractérise le préjugé, de se demander quelle est la responsabilité de l'homme par rapport à ses préjugés. Si, en effet, au nom d'un préjugé, l'homme est capable de tout nier en bloc (comme le montre le préjugé racial), c'est peut-être parce qu'il choisit de mentir ou « s'adonne » au mensonge. Ce dernier n'est ni une maladie, ni une fatalité... Il semble plutôt se rapporter invariablement à la même chose : l'expression de sentiments cachés ou refoulés...
  • Remarque importante :

La manière dont on pose la problème, et avant cela : la manière dont on lit la question posée, sont essentielles !! C'est par là qu'on « trace les rails » de la réflexion à venir et parvient à dessiner les contours du corps de la dissertation (= le plan).

« Demande d'échange de corrigé de Leray Victor ([email protected]). Sujet déposé : Que vaut une preuve contre un préjugé ? Rappel de l'analyse du sujet : - De l'analyse de la formulation du sujet, nous avons vu qu'il ne peut s'agir de montrer uniquement la supériorité de la preuve sur le préjugé d'un point de vue théorique.

Ce serait éviter le problème que pose la question, à savoir : que se passe-t-il lors de la confrontation réelle entre preuve et préjugé ? La préposition « contre » indique bien, en effet, un rapport de simultanéité et d'opposition qui ne peut avoir lieu ailleurs que dans la réalité (voir la métaphore de la rencontre de football par exemple).

On est presque dans un combat « au corps à corps », au sens où l'on peut imaginer une discussion animée, avec des éclats de voix, des échauffements, des postures, des grands gestes... - Dans l'analyse des termes, nous avons pu constater que, de par leurs caractéristiques propres, preuve et préjugé sont radicalement éloignés (universel / particulier, rationnel / affectif, réfléchi / irréfléchi, etc.). Ces deux premières phases de l'analyse ont permis de comprendre le sens de la question et ce qu'on nous demande. - Enfin, de l'analyse des présupposés et de l'intérêt du sujet, nous avons appris que le préjugé renferme une certaine capacité de résistance qu'il ne faut pas négliger.

Il est retors à la preuve et transforme la réalité en sa faveur.

Mais la preuve n'est pas vaine pour autant et conserve toujours son pouvoir de fonder des « vérités » : c'est ce que nous montre l'étude des trois exemples traités lors de la phase de repérage de l'intérêt du sujet.

Il y a donc une tension dans la réalité qui conduit à formuler deux idées contradictoires...

Ces deux dernières phases d'étude du sujet ont favorisé l'éclosion et la formulation du problème : il s'agit en l'occurrence du heurt entre la capacité de résistance du préjugé et les atouts ou qualités dont dispose la preuve pour combattre ce même préjugé.

Le sujet invite donc à se pencher sur le caractère hermétique du préjugé, et sur les stratégies que doit déployer à partir de là celui qui détient des preuves. Introduction : L'histoire de l'homme montre que la vérité a toujours fini par s'imposer avec le temps : l'héliocentrisme que soutenait Galilée, malgré le dogme religieux du géocentrisme qui dominait à l'époque, est resté et restera éternellement.

La raison, preuves à l'appui (et notamment grâce à cette invention du télescope), a vaincu ce préjugé religieux. Pourtant, Galilée en a payé le prix (il fut mis en résidence surveillée).

Ceci montre que le préjugé, profondément enraciné en l'homme, a la vie dure et résiste même aux évidences rationnelles. Que vaut donc une preuve contre un préjugé ? Pour répondre à cette question, il faut se demander si la résistance du préjugé ne cache pas, plutôt qu'une simple ignorance, un refus de reconnaître l'évidence, c'est-à-dire un mensonge à soi-même...

Quelle(s) stratégie(s) celui qui plaide la cause de la raison doit-il alors adopter ? Doit-il, pour chasser le préjugé, chercher à susciter l'adhésion du plus grand nombre en jouant sur le fait que la preuve est universellement valable et intelligible (elle s'adresse à la raison en chacun de nous)...

ou bien doit-il s'attaquer au préjugé en révélant son fond inconscient et en remontant à ses racines psychologiques (dans le cas du dogme du géocentrisme défendu par l'Eglise, c'est le désir de voir l'homme au centre de l'Univers, puisque l'homme est créature de Dieu) ? Enjeu : Il ne peut suffire, comme on le voit, de reconnaître en théorie la supériorité de la preuve sur le préjugé sans se soucier de ce qui a lieu dans la pratique, « sur le ring », à l'endroit même de la confrontation entre preuve et préjugé.

Si la raison ne daignait descendre dans l'« arène » pour affronter le préjugé, elle le laisserait proliférer.

Il s'agirait d'un aveu de défaite de sa part.

Il est donc question de cerner le pouvoir et les limites de la raison d'un point de vue pratique. Par ailleurs, il était possible, en soulignant plus encore l'idée de mensonge à soi-même qui caractérise le préjugé, de se demander quelle est la responsabilité de l'homme par rapport à ses préjugés.

Si, en effet, au nom d'un préjugé, l'homme est capable de tout nier en bloc (comme le montre le préjugé racial), c'est peut-être parce qu'il choisit de mentir ou « s'adonne » au mensonge.

Ce dernier n'est ni une maladie, ni une fatalité...

Il semble plutôt se rapporter invariablement à la même chose : l'expression de sentiments cachés ou refoulés... Remarque importante :. »

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