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Que vaut l' idée d' un droit international ?

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« Analyse du sujet : - Avant de répondre à la question posée, il semble qu'il faille déjà déterminer un de ses soubassements : peut-on fonder l'idée de droit ? Car si tel n'est pas le cas, il semble évident qu'il est impossible de fonder l'idée d'un droit international. - Pour répondre à cette question, l'on peut partir d'un constat assez simple : le droit est généralement ce qui s'oppose au fait brut, voire ce qui y remédie. - Accepter cette hypothèse, c'est admettre qu'il y a quelque chose qui donne sens au droit et qui lui permet de s'imposer face au fait, qui lui confère la particularité de valoir plus que le fait. - Il ne faudrait cependant pas écarter le sujet et se contenter d'interroger le concept de droit en tant que tel.

Cette première approche ne doit être qu'une invitation à explorer la spécificité du droit international. - On peut donc se poser la question de savoir ce qui, par rapport au droit en général, rendrait la chose plus complexe avec l'idée de droit international. - La réponse est presque déjà donnée : la difficulté du droit international réside dans le fait qu'il ne concerne pas simplement les individus connaissant une même norme de droit mais qu'il s'applique à des nations différentes. - Qu'est-ce qui caractérise une nation traditionnellement ? C'est le fait que les individus qui la composent ont conscience d'appartenir à un même groupe. - La difficulté du droit international consiste donc en cela qu'il n'est pas assuré que les différentes nations ressentent les unes les autres l'idée qu'elles auraient quelque chose en commun. - Il faut donc, pour pouvoir fonder l'idée d'un droit international, que le concept de droit trouve une norme commune aux différentes nations et qu'elle soit respectée par tous. Problématisation : L'idée de droit international est problématique car elle remet en cause la souveraineté des nations.

Cette souveraineté consiste en ce que la nation dispose du droit exclusif d'exercer l'autorité politique sur son peuple, et ainsi peut-elle décider en totale autarcie du système juridique qu'elle utilisera.

Constituer un droit international, c'est donc partir du postulat qu'il y a quelque chose au-dessus de la souveraineté nationale, quelque chose qu'il est légitime d'imposer aux nations.

Mais peut-on trouver une norme qui puisse être commune aux différentes nations ? Cette norme peut-elle être suffisamment forte pour être reconnue par toutes les nations ? Proposition de plan : 1.

Ce qui fonde le droit est une croyance en un universel humain a) On pourrait facilement évincer les problèmes posés par le sujet en prétextant que le droit ne fait qu'exprimer un état de fait.

Si le droit n'est qu'une expression parmi d'autres de ce qui est effectivement, alors il y aurait en effet un droit international puisqu'il y a un état de fait international.

Mais cela implique de considérer que la guerre est un moment parmi d'autres du droit, et que ce dernier n'est que l'imposition de la force par d'autres moyens.

C'est cette conception du droit que Calliclès soutient à Socrate dans le dialogue de Platon intitulé le Gorgias où il expose l'idée selon laquelle c'est la force qui fait le droit.

Le problème soulevé par cette théorie, c'est qu'on ne voit plus vraiment ce qui définit le droit en tant que tel.

Il faut donner un fondement spécifique au concept de droit pour que celui-ci prenne sens. b) Contre la doctrine immoraliste de Calliclès, Platon considère qu'il existe quelque chose qui fonde le droit indépendamment des faits et qui prévaut sur les faits.

C'est cela qu'il pense trouver dans le logos (la raison), un principe d'ordre révélateur d'une justice objective et universelle.

La justice est alors l'analogue politique de l'ordre cosmique.

C'est pourquoi dans le Gorgias, Platon met ces mots dans la bouche de Socrate : « Les savants, Calliclès, affirment que le ciel et la terre, les dieux et les hommes, sont liés ensemble par l'amitié, le respect de l'ordre, la modération et la justice, et pour cette raison ils appellent l'univers l'ordre des choses, non le désordre ni le dérèglement.

Tu n'y fais pas attention, je crois, malgré toute ta science, et tu oublies que l'égalité géométrique est toute-puissante parmi les dieux comme parmi les hommes.

Tu es d'avis qu'il faut travailler à l'emporter sur les autres : c'est que tu négliges la géométrie ».

(Gorgias, 507e) c) Si l'on peut donc considérer qu'il existe un principe de justice en soi, et que celui-ci est accessible à l'homme, ne pourrait-on pas estimer que ce dernier nous permette également de fonder un droit international ? Rien ne semble s'opposer en théorie à l'extension d'un tel principe, puisque celui-ci s'attache à être universel. Transition : Mais ne faudrait-il pas s'interroger, au-delà du domaine théorique, sur la réalité pragmatique d'une telle conception de la justice ? 2.

Mais cet universel est chaque jour démenti par les particularismes nationaux. »

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