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Peut-on admettre l'idée d'un droit a la révolte ?

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« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Peut-on » : désigne la possibilité de faire ou d'accomplir quelque chose. - « Admettre » : c'est laisser la possibilité d'exister à...

supporter, souffrir l'existence de… - « Idée » : il ne s'agit pas ici d'admettre l'existence de, mais seulement l'existence de l'idée de…, c'est-à-dire la représentation abstraite de ce droit à la révolte. - « Droit à la révolte » : il faut ici garder l'expression dans son ensemble, car il ne s'agit pas que d'un droit, mais d'un droit à : c'est le pouvoir moral de faire ce qui est conforme à une règle précise.

Le droit à la révolte est différent du droit de révolte, puisque ce dernier implique l'existence d'une règle selon laquelle nous serions autorisés à nous révolter, alors que le droit à la révolte pose seulement la question de savoir si cela est permis.

La révolte – différente de la révolution – est une rébellion, un soulèvement contre l'autorité établie, un refus d'obéissance, une opposition à une autorité quelconque. Construction de la problématique : ● La révolte n'est donc possible que s'il existe une communauté des hommes et une autorité contre laquelle se soulever, c'est-à-dire que s'il existe un Etat.

La formulation du sujet est prudente quant à ce droit de révolte : elle n'affirme pas l'existence d'un tel droit qu'il faudrait retrouver et justifier, et ne demande pas s'il est légitime.

Elle pose simplement la question de savoir si sa seule existence est envisageable. ● S'il en est ainsi, c'est parce que le droit à la révolte semble contradictoire et peut être dangereux.

En effet, comment un Etat pourrait-il comprendre en lui-même la condition de sa destruction ? Et comment les hommes pourraient-ils vouloir détruire ce qu'ils ont créé ? Ceci sans compter qu'un droit à la révolte mal utilisé ou mal compris pourrait menacer l'ordre politique et le mener au chaos. Plan : I/ L'idée de la possibilité d'un droit à la révolte est absurde : Si l'on considère avec Kant que c'est la raison et donc les individus eux-mêmes qui sont à l'origine du fondement de l'Etat, alors il semble contradictoire de se révolter contre lui, sans compter qu'il vient de la raison et qu'il est de ce fait universel et a priori. ● Ce qui constitue l'Etat pour Kant, c'est le pouvoir législatif qui est la volonté unifiée du peuple.

Le peuple, déjà soumis à la loi civile, ne doit pas réfléchir sur l'origine du pouvoir suprême pour le remettre en cause, parce qu'il lui doit une obéissance inconditionnée.

L'idée d'un droit à la révolte ne peut exister, car cela signifierait que le peuple ait envisagé la possibilité de remettre en cause l'Etat.

Or, si un des sujets se révolter contre lui, il est mis à mort car il remet en cause la volonté législatrice universelle de l'état juridique, ce qui n'est pas possible, car la loi est universelle et a priori. ● Il n'est pas possible non plus d'admettre logiquement cette idée de droit à la révolte pour Kant, parce que cela implique qu'il faudrait que celui qui cherche à limiter la puissance de l'Etat par la révolte (le peuple) soit aussi fort que lui, et puisse ordonner publiquement la révolte.

Ce n'est pas possible, et si c'était possible, ce serait le souverain lui-même, ce qui est contradictoire.

Sans compter que la législation suprême ne peut pas comprendre en soi une détermination d'après laquelle elle ne serait pas suprême. ● Il est donc totalement impossible pour Kant Métaphysique des mœurs, d'admettre l'idée d'un droit à la révolte, puisque cela est non seulement logiquement impossible, mais aussi parce que si c'était le cas, la vie de l'Etat serait en danger. II/ Dans certaines circonstances, l'idée de ce droit à la révolte est tout à fait admissible : Cependant, il existe certaines circonstances dans lesquelles ce droit à la révolte peut être une idée tout à fait acceptable.

En effet, si les individus ont construits l'Etat, c'est pour se protéger les uns des autres, et non pas pour subir les assauts d'un nouvel assaillant.

Si l'Etat provoque ce contre quoi les citoyens ont essayé de se protéger en le créant, alors il est possible d'envisager l'idée d'un droit à la révolte. ● C'est ce que montre Locke dans Traité du gouvernement civil.

Même s'il n'existe aucune loi explicite invitant les citoyens à se révolter quand l'Etat se retourne contre eux, ils peuvent y être tout de même invités. Autrement dit, c'est un droit implicite.

Lorsque les magistrats représentant l'Etat trahissent la confiance que les individus ont mise en eux pour s'emparer du pouvoir, alors ces magistrats nient le droit des citoyens.

à Dans ce cadre, le gouvernement se désagrège, et les individus sont fondés à désobéir. ● Ainsi, dans certaines circonstances - quand un ou plusieurs individus légifèrent sans avoir reçu le mandat du peuple, quand les dépositaires du pouvoir législatif exercent des voies de fait contre la propriété des sujets – les. »

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