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Que sont les lois sans les moeurs ? (Cicéron)

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« Expliquer, en l'appliquant à la question sociale, ce mot de Cicéron : « Quid leges sine moribus ? » A.

— Prétention ou oubli coupable de certains sociologues et politiciens qui ne veulent voir dans la question sociale qu'un problème économique et laissent de côté, dédaignent même le problème moral.

Et ils attendent la réforme économique de la seule législation.

Les bonnes lois, pensent-ils, procurent au peuple le pain et le bonheur.—Espoir chimérique et promesses insensées. B.

— Sans doute il faut de bonnes lois, elles sont nécessaires : en protégeant les droits et les libertés, en réfrénant la licence et le dévergondage, en substituant insensiblement un régime de droit h un régime de fait, où tout est abandonné aux risques de la lutte, aux hasards des conditions d'existence et de milieu, le pouvoir public peut contribuer au bien social par une législation de plus en plus riche...

Mais demander à la loi et à la loi seule, le secret du bonheur, c'est lui demander l'impossible.

Montrer que le mal matériel, surtout quand il s'agit des masses populaires, plonge ces racines dans le mal moral (égoïsme, envie, sensualité, orgueil...).

L'autorité brutale de la loi ne peut rien pour l'élimination du vice ; on ne décrète pas la suppression des passions.

De là l'impuissance de la discipline extérieure sans la discipline intérieure de-la moralité ; et Cicéron avait raison de demander : « A quoi servent, les lois sans les moeurs ? ».

Toutes les lois du monde seraient impuissantes à contenir un peuple démoralisé, qui ne croit plus aux prescriptions éternelles du juste et du bien et se livre immodérément à ses désirs et à ses passions anarchiques. C.

— Conclusion : On ne saurait donc asseoir la prospérité de l'État que sur des bases morales.

Il faut donc poursuivre le bien social, non seulement par des moyens légaux, mais aussi et surtout par des moyens moraux.

C'est à la fois une chimère et un danger de vouloir tout attendre des premiers sans prendre souci des seconds, a Science sans conscience est la ruine de l'âme », a dit Aristote ; avec non moins de raison on pourrait dire : « Législation sans conscience est 1a ruine des peuples.

». »

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