Aide en Philo

Que faut-il respecter ?

Extrait du document

« Le terme respect est aujourd'hui employé dans tant de contextes différents et dans des sens tellement variés qu'il devient difficile de savoir de quoi on parle, lorsque l'on parle de respect, et de savoir ce qui est objet de respect.

Que faut-il respecter ? Et d'abord, que signifie "faut-il"? Le verbe falloir a deux sens en français, il peut se rapporter à la nécessité logique ou à la nécessité morale.

Dans notre sujet, nous devons nous centrer sur la nécessité logique et nous demander ce que nous devons faire, rationnellement, pour être nous-même.

Sur le plan logique, est nécessaire ce qui est universellement vrai, sans remise en cause possible.

On peut alors se demander s'il s'agit d'une nécessité objective ou d'une nécessité subjective.

Qu'est-ce que l'objectivité ? Il s'agit du caractère de ce qui existe indépendamment de la conscience, de ce qui est établi sans aucun jugement de valeur.

Dans le domaine de la connaissance, l'objectivité est réalisée quand l'esprit constitue un objet de pensée pouvant en droit faire l'accord des esprits (universalité).

En ce sens, la notion est synonyme de rationalité.

Le terme respect est connaît un succès croissant dans le langage français, ses significations et son emploi sont en extension à tel point que l'on peut se demander quel était le sens originaire de ce substantif.

« Respect » est un dérivé du latin respicere qui signifie originellement : considérations, égards.

Aujourd'hui, en général, le terme respect est employé pour qualifier une manière de se comporter avec des personnes, qu'il s'agisse de soi-même, d'un autre ou d'un groupe d'individus.

Ainsi, Joseph Proudhon, fondateur de l'anarchisme, disait que « la justice [...], c'est le respect, spontanément éprouvé et réciproquement garanti, de la dignité humaine, en quelque personne et dans quelque circonstance qu'elle se trouve compromise, et à quelque risque que nous expose sa défense.

»[1] Pour Kant[2], le respect de la loi est le fondement de l'autonomie morale de l'individu : "Les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est à dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chose qui, par suite, limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (Et qui est un objet de respect.

)".

L'idée de respect est donc fortement valorisée dans la pensée moderne et contemporaine, elle semble être un idéal de relations intersubjectives, comme cela est perceptible dans cette affirmation de Kant : « L'amitié (considérée dans sa perfection) est l'union de deux personnes liées par un amour et un respect égaux et réciproques.

»[3] Comment déterminer la nature de ce qui est objet de respect ? I. Le respect d'aurui, en tant qu'il est un être de raison, est un idéal, dans la mesure où sa nature raisonnable fait d'autrui une fin en soi.

C'est ce que suggère Emmanuel Kant lorsqu'il écrit que "les êtres raisonnables sont appelés des personnes, parce que leur nature les désigne déjà comme des fins en soi, c'est à dire comme quelque chose qui ne peut pas être employé simplement comme moyen, quelque chose qui, par suite, limite d'autant toute faculté d'agir comme bon nous semble (et qui est un objet de respect)."[4] II. D'ailleurs, le respect de l'individu doit s'étendre à sa culture.

Respecter la culture d'un individu, c'est respecter cet individu.

Prenons l'exemple de l'orthographe, qui est une convention d'ordre culturelle.

A ce propos, Alain écrit que « l'orthographe est de respect; c'est une sorte de politesse.

»[5] De plus, respecter le bonheur de l'individu implique respecter sa culture, c'est pourquoi Arthur Schopenhauer écrit que « Les hommes sont mille fois plus acharnés à acquérir des richesses que la culture, bien qu'il soit parfaitement certain que le bonheur d'un individu dépend bien plus de ce qu'il est que de ce qu'il a.

» III. Enfin, et d'une manière plus générale, l'objet de respect par excellence est la loi morale.

Celle-ci est en effet, selon la doctrine Kantienne (d'Emmanuel Kant), ce à quoi la volonté libre choisit d'obéir, elle est l'ultime loi que la rationnalité libre se fixe et à laquelle l'individu choitit d'obéir.

(pour mémoire, voici l'impératif catégorique kantien : « agit de telle manière que la maxime de tes actions puisse être érigée en loi universelle »).

C'est en ce sens qu'Emmanuel Kant écrit, dans ses Fondements de la métaphysique des moeurs (1785).

: « Le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect pour la loi.

» [1] De la Justice [2] Fondements de la métaphysique des moeurs [3] Doctrine de la vertu [4] Fondements de la métaphysique des moeurs [5] Propos sur l'éducation. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles