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Puis je savoir sans autrui que je suis libre ?

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« ÉLÉMENT DE RÉFLEXION • Il peut paraître curieux qu'il soit imposé sans problème que «nous sommes libres».

Il y a donc lieu de rechercher selon quelle(s) conception(s) de la liberté et quelle «problématique» (si l'on peut dire) cette liberté peut apparaître. • Nous découvrirons sans doute ainsi pourquoi autrui peut être la médiation nécessaire de la révélation de cette liberté.

(Ce qui nous évitera de considérer qu'autrui nous révélerait notre liberté au sens où — en quelque sorte — il nous l'enseignerait). • Le problème posé ne se situerait-il pas au niveau de ce qu'on peut appeler la problématique de «la communication des consciences ». INDICATION DE LECTURE • • • • La Réciprocité des consciences de Nédoncelle (Aubier). L'Être et le néant de Sartre (Gallimard). La Présence d'autrui de Berger, Bastide, Jankélévitch (PUF). Propédeutique philosophique de Hegel (Aubier).

2e cours: Phénoménologie de l'esprit. Citation : pages 29 à 31. « Une conscience de soi qui est pour une autre conscience de soi n'est pas seulement pour elle comme pur objet, mais comme son autre soi...

1° Cette intuition que l'un des Je a de lui-même dans l'autre Je est le moment abstrait de la mêmeté.

2° Mais la destination de chacun est aussi de se manifester phénoménalement pour l'autre à titre d'objet extérieur et, dans cette mesure, à titre de présence concrète sensible.

3° En face de l'autre, chacun est absolument pour lui-même et singulier, et il exige, en outre, d'être tel pour l'autre et d'être tenu pour tel par l'autre, d'avoir dans l'autre intuition de sa propre liberté comme liberté d'un étant-en-soi, c'est-à-dire à être reconnu par l'autre. Pour se faire valoir et être reconnue comme libre, il faut que la Miscicnce de soi se représente pour une autre comme libérée de la réalité naturelle présente. Analyse du sujet – Le sujet met en relation deux notions, le sujet et autrui, à travers l'expression complexe de « savoir de la liberté ».

Il faudra donc interroger l'intervention nécessaire d'autrui dans ce savoir, et la relation que ce savoir (que je suis libre) entretient avec le sujet. – Savoir que je suis libre : le savoir suppose une connaissance certaine et évidente, qu'on ne peut remettre en cause.

Savoir, c'est ne pas pouvoir douter, non par incapacité à douter, mais du fait que ce que je conçois est évident et certain.

Le savoir se distingue donc de l'opinion, qui admet la possibilité d'être fausse.

Savoir, c'est savoir qu'on sait.

Le savoir est donc la propriété d'une conscience, donc, d'un sujet. – Savoir que je suis libre : la liberté consiste en un premier sens à ne pas dépendre de l'extérieur, à n'être pas contraint par une autre force (c'est l'indépendance).

Mais c'est aussi la capacité à être à soi même sa propre loi (c'est l'autonomie), c'est-à-dire à se construire et se définir soi-même.

De ce point de vue, la liberté est également une propriété du sujet (indépendance) et de la subjectivité (autonomie).

Ces deux formes de la liberté renvoient donc aux deux formes du « je ». – « Je » : être une personne, ce qui suppose alors une conscience.

De ce point de vue, c'est le savoir, et essentiellement le savoir de soi (la conscience) qui permet de définit le « je », bien plus que la liberté.

On peut imaginer ne pas être libre tout en étant conscient.

Mais d'un autre côté, est-on vraiment une personne complète, responsable, sans la liberté ? C'est la seconde propriété du « je » : la capacité à être le principe de ses actes, posséder une volonté.

De ce point de vue on voit que l'expression : « savoir que je suis libre », permet de définit le sujet.

Autrement dit, la question est de savoir si, sans autrui, je peux être un sujet, si autrui est nécessaire à la constitution de ma subjectivité. – Autrui : l'alter ego, l'autre Moi, celui que je pose comme un sujet, mais différent de Moi, face à Moi.

Mon semblable, tout être qui vit et qui souffre, avec lequel je m'identifie et dont je peux avoir pitié.

Mais c'est aussi celui que je ne suis pas, infiniment autre. Problématique « Je pense, je suis ».

La première évidence, la plus fondamentale, consiste dans la conscience de soi, dans la conscience de son existence et le fait que cette existence consiste à se penser comme une pensée.

Le « je », ou subjectivité, n'a donc nullement besoin d'autrui pour se constituer et s'apparaître à lui-même.

L'acte du sujet est un acte simple et évident par lui-même, et essentiellement premier.

Comme propriété fondamentale du sujet, la liberté, ou volonté, se découvre alors à elle-même dans la simple attention à soi, sans que soit nécessaire le recours à autrui.

L'autre n'est que l'attribution, nécessairement seconde, de cette propriété à ce qui n'est pas Moi.

Mais alors, sur quelle base cette attribution est-elle envisageable ? Poser la primauté de la conscience de soi sans supposer la donation première d'autrui, n'est-ce pas s'enfermer dans le solipsisme, incapacité à sortir de soi ? En outre, le sentiment de sa liberté ne s'identifie pas à un savoir : car peut-être l'indépendance que je ressens n'est-elle. »

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