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Pouvons-nous ne pas croire au progrès ?

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« INTRODUCTION Le progrès peut être défini comme une amélioration des conditions de vie sur des périodes très vastes.

L'idée de progrès consiste à dire que nous vivons de mieux en mieux et que cela se poursuit, vers un terme ou pas, mais reste cette idée d'amélioration constante.

Le sujet demande si on peut ne pas y croire.

La formulation est étrange, elle sous entend que le progrès n'est pas un fait.

On ne demande pas : Peut-on ne pas croire à la pesanteur ? L'énoncé fait donc du progrès une simple idée en le classant dans le registre de la croyance, et en même temps on nous demande s'il est possible de ne pas y croire.

Or le propre d'une croyance n'est-il pas que l'on puisse ne pas y croire ? L'ambiguïté du sujet tient au double sens de l'expression « peut-on ».

« Peut-on ? », peut signifier « est-il possible ? » mais peut également signifier « est-il souhaitable ? ».

Le sujet sous entend donc que quand bien même il serait possible de ne pas croire au progrès, croire au progrès serait pourtant souhaitable. I. Comte : le progrès comme fait Partons tout d'abord d'une idée courante, celle selon laquelle le progrès est un fait.

Contester le progrès semble en effet difficile, notre vie courante semble une preuve indéniable de progrès.

Si on compare notre vie à la vie des hommes du 18 ème siècle on peut difficilement nier qu'il existe un certain progrès, celui-ci peut même être constaté au sein d'une seule vie.

A cette dimension technologique s'ajoute une évolution intellectuelle incontestable, nous connaissons mieux notre monde et nous le maîtrisons mieux.

Dans la première leçon de philosophie positive, Auguste Comte présente la règle des trois états que connaît l'humanité.

Stade théologique, métaphysique, enfin stade positif, ces différents stades se distinguent par le rapport que les hommes entretiennent avec ce qui les entoure.

Le stade positif consiste à attribuer une cause à chaque évènement, les deux autres stades sont des états de connaissance pré scientifique où l'on se refuse à une explication causale et mécaniste.

Que le progrès existe pour Comte ne fait pas de doute puisque l'humanité s'affranchit au cours de son histoire des différents stades non positifs qui nuisent au développement de la science.

L'humanité progresse. Comte: La loi des trois états 1.

Une découverte précoce Énoncée très tôt dans l'oeuvre de Comte, la loi des trois états est formulée comme suit : « Parla nature même de l'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est nécessairement assujettie dans sa marche à passer successivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif ; l'état métaphysique ou abstrait ; enfin, l'état scientifique ou positif » (Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société, 1822). 2.

Une histoire intellectuelle et politique À ces trois états correspondent respectivement la prééminence des rois, celle des peuples et celle des savants.

Le premier type de conception est le début nécessaire de l'intelligence humaine ; le deuxième est une transition vers le troisième, qui est l'état fixe et définitif de l'intelligence.

La théologie explique les phénomènes par la fiction d'une volonté divine qui ressemble à celle de l'homme. La métaphysique, qui désigne la philosophie du XVIIIe siècle, est une crise qui brise la hiérarchie théologique pour proclamer la valeur suprême de l'individu et de sa liberté : elle engendre l'anarchie scientifique et sociale.

L'âge positif en revanche, en fondant les sciences sur l'observation et en réorganisant les croyances humaines, réorganise aussi la société qui repose sur ces croyances. « En étudiant […] le développement total de l'intelligence humaine dans ses diverses sphères d'activité, depuis son premier essor le plus simple jusqu'à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale, à laquelle il est assujetti par une nécessité invariable […].

Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents : l'état théologique, ou fictif ; l'état métaphysique, ou abstrait ; l'état scientifique, ou positif.

[…] Dans l'état théologique, l'esprit humain dirigeant essentiellement ses recherches vers la nature intime des êtres, les causes premières et finales de tous les effets qui le frappent, en un mot, vers les connaissances absolues, se représente les phénomènes comme produits par l'action directe et continue d'agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l'intervention arbitraire explique toutes les anomalies apparentes de l'univers. Dans l'état métaphysique, qui n'est au fond qu'une simple modification générale du premier, les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiées) inhérentes aux divers êtres du monde, et conçues comme capables d'engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observables, dont l'explication consiste alors à assigner pour chacun l'entité correspondante. Enfin, dans l'état positif, l'esprit humain reconnaissant l'impossibilité d'obtenir des notions absolues, renonce à chercher l'origine et la destination de l'univers, et à connaître les causes intimes des phénomènes, pour s'attacher uniquement à découvrir, par l'usage bien combiné du raisonnement et de l'observation, leurs lois effectives, c'est-àdire leurs relations de succession et de similitude.

» COMTE, « Cours de philosophie positive ».. »

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