Aide en Philo

Pourquoi s'intéresser à l'histoire?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: POURQUOI: pour quelle raison, quel motif: raison intellectuelle de parler ou d'agir OU pour quel mobile, force irrationnelle qui pousse à parler ou à agir. S'intéresser: prendre intérêt à, se préoccuper de. [Introduction] On dit souvent que l'histoire est la mémoire de l'humanité.

Elle commence avec le récit d'un événement passé que l'on fait à quelqu'un qui ne l'a pas vécu, et qui en est réduit à l'imaginer.

Mais pourquoi ce passé nous intéresse-t-il ? Succession d'échecs, de ruines, de guerres, morts des civilisations, est-ce cela qui nous intéresse ? Hegel écrivait que « les pages de bonheur sont, dans l'histoire, des pages blanches ».

Plutôt que de se préoccuper du passé, ne vaut-il pas mieux s'intéresser au présent, le vivre pleinement et faire des projets ? Pourquoi se souvenir ? L'histoire du monde n'est pas le lieu de la félicité.

Les périodes de bonheur y sont des pages blanches (La Raison dans l'histoire) Ce que montre l'histoire apparente est un spectacle de violence et de fureur où le bonheur des peuples est la plupart du temps sacrifié.

Les peuples heureux n'ont donc pas d'histoire. [I.

L'homme est un être temporel qui se situe dans l'histoire] L'homme est essentiellement un être historique : il a conscience de vivre dans le temps, et c'est en tant qu'être temporel qu'il a une dimension historique.

L'histoire est le « cours humain des événements » en train de se dérouler, et en même temps la « relation » humaine de ces événements.

C'est pourquoi seul l'homme a une histoire, en ce sens qu'il en a conscience et qu'il s'en préoccupe.

« La nature n'a pas d'histoire », écrivait Hegel.

On parle d'évolution pour expliquer les différentes transformations biologiques des organismes au cours du temps.

Que cherche-t-on dans le passé qui n'est plus ? Quel passé conserver, se demandait Hérodote ? Pour nous intéresser, l'histoire ne peut pas simplement se définir comme la conservation statique d'un passé avec lequel nous n'avons pas d'attache précise.

Pour quelles raisons, en effet, serions-nous, en juin 2000, concernés par la chute de l'Empire romain, la grande peste du début du XIXe siècle, ou les guerres du XXe siècle ? Mais nous sommes redevables à tous ceux qui nous ont précédés de progrès de toutes sortes.

La valeur et l'intérêt de l'histoire se mesurent à l'héritage culturel qu'elle représente et sans lequel l'homme ne peut devenir véritablement homme.

«L'humanité, dit Auguste Comte, est constituée de plus de morts que de vivants ». Le culte de l'humanité : la dette des vivants envers les morts (COMTE) Mais si l'individu doit tout à ses contemporains, à ses concitoyens, la société actuelle doit tout, à son tour, aux générations qui l'ont précédée.

En termes de connaissances, de découvertes technologiques, d'héritage culturel, chaque génération est redevable à celles qui l'ont précédée.

La seule façon de s'acquitter, pour une bien modeste part, de cette dette, que ce soit pour l'individu ou pour la société tout entière, c'est de contribuer pour sa part et à la mesure de ses forces et de ses talents, à accroître le patrimoine de l'humanité. La société présente vit aux dépens des morts, et, en l'absence d'un Dieu dont l'homme a jadis pensé qu'il lui devait la vie, c'est désormais aux grands hommes du passé, et à travers eux, à l'humanité tout entière, qu'il convient de rendre culte et hommage.

Comte était habité par le projet d'ériger une « religion de l'humanité », l'humanité étant la seule divinité à qui l'individu ait lieu de rendre un culte, et d'imposer un nouveau calendrier dans lequel les saints traditionnels du catholicisme seraient remplacés par les grands hommes du passé (scientifiques, philosophes, grands hommes politiques du passé).

La philosophie de Comte proclame donc advenue l'ère de la raison dans tous les domaines de la connaissance et de l'existence.

De même que toutes les sciences viennent s'inscrire pacifiquement dans un grandiose système de la science, de même tous les individus sont appelés à venir prendre leur part à la vie sociale, unis les uns aux autres par le seul amour du prochain et par l'exigence de vivre les uns pour les autres.

Chacun étant redevable envers tous, il apporte sa pierre à l'édifice de l'humanité à la mesure de ses moyens, et contribue par là au progrès indéfini des sociétés humaines. L'histoire permet à chacun de nous de s'éprouver comme l'héritier d'une aventure qui continue.

Ceux qui nous ont précédés ont laissé des traces, des oeuvres, qui témoignent et nous interrogent.

Nous en sommes les dépositaires actuels. Un monde sans connaissance historique, une société sans lien avec ses traditions et son patrimoine, un monde ignorant son passé collectif, est un monde sans repères, sans valeurs.

Et vivre sans passé condamne à vivre dans un éternel présent : un monde actuel, sans horizon.

S'intéresser à l'histoire permet de se connaître, en tant qu'individu rattaché à une histoire familiale et en tant que membre de la communauté humaine.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles