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Pourquoi s'intéresser à l'histoire ?

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« PRÉSENTATION DU SUJET ET ANALYSE DE SES ENJEUX La question «pourquoi?» ne doit pas induire en erreur.

Contrairement à ce qu'elle peut laisser croire, elle n'appelle pas, dans une dissertation philosophique, une énumération de réponses.

Comme nous l'avons expliqué dans l'introduction méthodologique, la juxtaposition d'idées (ce qui reviendrait ici à donner les «bonnes raisons» de s'intéresser à l'histoire) est toujours à proscrire.

Ce type de sujet ne déroge pas à la règle: toujours reformuler et convertir la question en problème. Le terme d'«histoire» est équivoque.

Il peut désigner un processus de transformation (l'histoire d'un homme, sa vie), un récit (la description plus ou moins romancée de cette vie), ou encore la discipline de l'historien (une biographie historique par exemple).

C'est du savoir historique dont il est question ici.

En effet, même si l'on entend la question de la manière suivante: «Pourquoi s'intéresser au cours des événements?», on y retrouve l'histoire de l'historien qui peut se définir précisément comme l'intérêt pour le devenir des hommes.

Le sujet pouvait donc se reformuler ainsi: pourquoi faire de l'histoire? La notion d'«intérêt» réclamait quelque explicitation.

On s'intéresse à ce que l'on estime digne d'intérêt c'est-àdire assez important ou enrichissant pour qu'on lui consacre du temps, de l'argent, des efforts...

Le sujet revenait ainsi à s'interroger sur la valeur de la discipline historique: l'histoire vaut-elle que l'on s'y intéresse? Cette reformulation a le mérite d'élargir la question et de lui donner une teneur problématique.

Elle permet en effet d'envisager une réponse contradictoire: une critique et une défense de l'histoire.

Faut-il ou non faire de l'histoire? Et pour quelles raisons? [Introduction] On dit souvent que l'histoire est la mémoire de l'humanité.

Elle commence avec le récit d'un événement passé que l'on fait à quelqu'un qui ne l'a pas vécu, et qui en est réduit à l'imaginer.

Mais pourquoi ce passé nous intéresset-il ? Succession d'échecs, de ruines, de guerres, morts des civilisations, estce cela qui nous intéresse ? Hegel écrivait que « les pages de bonheur sont, dans l'histoire, des pages blanches ».

Plutôt que de se préoccuper du passé, ne vaut-il pas mieux s'intéresser au présent, le vivre pleinement et faire des projets ? Pourquoi se souvenir ? L'histoire du monde n'est pas le lieu de la félicité.

Les périodes de bonheur y sont des pages blanches (La Raison dans l'histoire) Ce que montre l'histoire apparente est un spectacle de violence et de fureur où le bonheur des peuples est la plupart du temps sacrifié. Les peuples heureux n'ont donc pas d'histoire. [I.

L'homme est un être temporel qui se situe dans l'histoire] L'homme est essentiellement un être historique : il a conscience de vivre dans le temps, et c'est en tant qu'être temporel qu'il a une dimension historique.

L'histoire est le « cours humain des événements » en train de se dérouler, et en même temps la « relation » humaine de ces événements.

C'est pourquoi seul l'homme a une histoire, en ce sens qu'il en a conscience et qu'il s'en préoccupe.

« La nature n'a pas d'histoire », écrivait Hegel.

On parle d'évolution pour expliquer les différentes transformations biologiques des organismes au cours du temps.

Que cherche-t-on dans le passé qui n'est plus ? Quel passé conserver, se demandait Hérodote ? Pour nous intéresser, l'histoire ne peut pas simplement se définir comme la conservation statique d'un passé avec lequel nous n'avons pas d'attache précise.

Pour quelles raisons, en effet, serions-nous, en juin 2000, concernés par la chute de l'Empire romain, la grande peste du début du XIXe siècle, ou les guerres du XXe siècle ? Mais nous sommes redevables à tous ceux qui nous ont précédés de progrès de toutes sortes.

La valeur et l'intérêt de l'histoire se mesurent à l'héritage culturel qu'elle représente et sans lequel l'homme ne peut devenir véritablement homme.

«L'humanité, dit Auguste Comte, est constituée de plus de morts que de vivants ». Le culte de l'humanité : la dette des vivants envers les morts (COMTE) Mais si l'individu doit tout à ses contemporains, à ses concitoyens, la société actuelle doit tout, à son tour, aux générations qui l'ont précédée.

En termes de connaissances, de découvertes technologiques, d'héritage culturel, chaque génération est redevable à celles qui l'ont précédée.

La seule façon de s'acquitter, pour une bien modeste part, de cette dette, que ce soit pour l'individu ou pour la société tout entière, c'est de contribuer pour sa part et à la mesure de ses forces et de ses talents, à accroître le patrimoine de l'humanité. La société présente vit aux dépens des morts, et, en l'absence d'un Dieu dont l'homme a jadis pensé qu'il lui devait la vie, c'est désormais aux grands hommes du passé, et à travers eux, à l'humanité tout entière, qu'il convient de rendre culte et hommage.

Comte était habité par le projet d'ériger une « religion de l'humanité »,. »

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