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Pourquoi fuit-on le mal ?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : Le mal se caractérise par son irrationalité, son incompréhensibilité et son absurdité.

Il révèle en nous notre finitude et notre corruption.

En ce sens la fuite du mal paraît naturelle, elle n'est rien d'autre qu'un réflexe défensif devant ce que nous redoutons. Cependant le mal n'est pas que cela, il est aussi inhérent à la liberté.

L'homme est libre, il n'est pas obligé de suivre le bien.

La possibilité du mal se trouve alors être la condition de possibilité de la liberté humaine.

Le mal n'est plus alors ce que nous fuyons, mais l'indice de ce pouvoir que nous avons d'être au principe de nos actions.

Pour répondre à la question concernant les raisons de la fuite du mal nous procéderons en trois étapes.

La première tend à mettre en évidence les conséquences néfastes du mal qui expliqueraient notre fuite devant lui.

La deuxième décrit la nature de la relation entre le mal et la liberté.

Enfin la troisième partie a pour fonction de déterminer si le choix du mal est le prix de la liberté. PLAN DETAILLE Première partie : Les conséquences du choix du mal. 1.1 Le mal s'accompagne de blâme et de châtiment. L'action mauvaise ou injuste s'accompagne de blâme.

Le mal ne peut être choisi impunément, le regard d'autrui sur nos actions mauvaises est à l'origine de leur condamnation.

Dans les livre III et V de l'Ethique à Nicomaque Aristote souligne le lien entre les actions et leurs jugements, la nature des premières étant tirée des seconds.

La faute de l'homme se mesure certes à la mauvaise conscience pouvant en résulter mais aussi à la désapprobation d'autrui.

Le blâme s'accompagne d'un châtiment, le mal commis exige réparation et punition. 1.2 Le mal comme passion. C'est souvent la passion qui nous entraîne à commettre le pire.

« Toutes les actions mauvaises ne sont mauvaises que parce qu'elles sont faites par passion, c'est-à-dire par un désir condamnable.

» SAINT AUGUSTIN, Le libre arbitre.

L'homme passionné n'est pas maître de lui-même, il est à la merci de ses sentiments.

La passion s'accompagne de servitude. 1.3 Le mal métaphysique. Leibniz dans les Essais de Théodicée distingue trois maux : le mal moral ou la faute, le mal physique ou la souffrance, et le mal métaphysique ou imperfection.

Parce que l'homme est créé, il est fini et imparfait.

Le mal le rappelle à sa condition d'être corruptible. Transition : La fuite du mal peut trouver des raisons d'être dans les conséquences qui accompagnent le choix du mal.

Le mal est le signe de la finitude et de la corruption humaine.

Qu'est-ce qui alors s'oppose à la fuite du mal ? Quelles sont les raisons qui poussent l'homme à le poursuivre ? Deuxième partie : Le possibilité du mal ou la condition de la liberté. 2.1 L'importance de la possibilité du mal. La liberté peut se définir comme le contraire de la nécessité et en cela elle se rapproche du possible.

La liberté semble supposer la possibilité du mal ou la non nécessité du bien.

« Le possible correspond tout à fait à l'avenir.

Pour la liberté il est l'avenir, et pour le temps l'avenir est le possible.

Et à l'un comme à l'autre, dans la vie individuelle, correspond l'angoisse.

» KIERKEGAARD, Le concept de l'angoisse. 2.2 L'indifférence positive. L'indifférence positive est le pouvoir de choisir entre des contraires.

« Une plus grande liberté consiste en effet ou bien dans une plus grande facilité à se déterminer, ou bien dans un plus grand usage de cette puissance positive que nous avons de suivre le pire, tout en voyant le meilleur.

» DESCARTES, Lettre à Mesland du 9 février 1645. 2.3 La chute toujours possible. La non n écessité du bien conditionne la liberté humaine.

En ce sens même l'homme juste peut faillir.

La contingence, autrement dit ce qui peut être ou ne pas être, caractérise les faits, les actions.

Elle est certes parente d e la liberté en tan t qu'elle s'oppose à la nécessité mais elle doit surtout stimuler la prudence, l'homme n'étant jamais affranchi de la tentation. Transition : La possibilité du mal étant la condition de possibilité de la liberté humain e l'homme ne doit pas chercher à la fuir mais à l'accepter. Troisième partie : La liberté se réalise-t-elle dans le mal ? 3.1 Signe de l'irrationnel. Kierkegaard dans le Concept de l'angoisse accompagne le péché d'un sentiment d'angoisse.

Or l'angoisse, à la différence de la peur, n'a pas d'objet.

Elle provoque la raison, lui fait prendre conscience de ses faiblesses et de ses limites.

« Le péché ne relève d'aucune branche de la connaissance » nous dit Kierkegaard.

Nous associons le mal au scandale dans la mesure où le scandale est le contraire de l'intelligence.

D'autre part la racine grecque du terme scandale tend à le rapprocher du choc, du bouleversement. 3.2 Le mal comme corruption. Le mal se manifeste par le biais de la volonté.

« Que l'on ne cherche donc pas la cause efficiente de la mauvaise volonté : cette cause n'est pas efficiente, mais déficiente ; elle n'est pas effectivement, mais défectivement.

Car déchoir de ce qui est souverainement, à ce qui a moins d'être, c'est commencer d'avoir une volonté mauvaise.

» SAINT AUGUSTIN, Cité de Dieu, XII.

Le mal est détournement et transgression loin de permettre l'épanouissement de la volonté il provoque son dépérissement. 3.3 Le mal provoque la perte de soi. Le personnage de Stavroguine dans les Démons de Dostoïevski défraie la chronique par ces agissements dignes de l'absurde.

Ce qui le caractérise c'est cette volonté de faire scandale et de se comporter sans aucune moralité.

Il fait le choix de la liberté dans le mal. Or sur cette voie la raison semble être absente.

Cependant l'absence de raison s'accompagne d'une absence de sens ce qui provoque la perte de Stavroguine, son suicide. CONCLUSION Les raisons qui nous poussent à fuir le mal sont multiples : d'une part ses conséquences néfastes (blâme et châtiment) d'autre part la nature même du mal (irrationalité, incompréhensibilité, finitude, corruption).

Si la liberté peut bien être en partie conditionnée par la possibilité du mal, celle-ci constitue plus un danger pour l'homme qu'une véritable tentation.. »

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