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Pour être libre, n'avons-nous le choix qu'entre être tyran et être sage ?

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« POUR DÉMARRER Voici un sujet très classique sur la liberté, mais qui est rédigé en termes allusifs.

Pour jouir de la liberté, vous demande-t-on, en est-on réduit à rejeter toutes les contraintes pour n'obéir qu'à ses désirs (être un tyran) ou à se réfugier dans une paix intérieure, en se soumettant et en acceptant ces contraintes (être sage) ? Il s'agit là de deux positions extrêmes que l'on rencontre dès l'Antiquité.

Tyrannie ou liberté de la pensée et de l'intériorité ? Maîtrise des autres ou maîtrise de soi-même ? CONSEILS PRATIQUES II faut examiner avec beaucoup de soin chacun des termes de l'alternative qui est posée, et bien en analyser les inconvénients : le tyran devient le prisonnier de ses désirs, le sage jouit peut-être d'une fausse liberté, car il se refuse à l'action.

Vous pouvez, dès lors, introduire la notion d'autonomie comme fondement réel de la liberté, autonomie qui seule permet d'être réellement libre. BIBLIOGRAPHIE PLATON, La République, Livre V, Garnier-Flammarion. Gorgias, Garnier-Flammarion.

(Lire le dialogue de Socrate et Calliclès.) Léo STRAUSS, De la tyrannie, Tel-Gallimard. I- QUELLE ANALYSE POUR CE SUJET ? Le sujet pose la question du type de comportement que nous devons adopter pour atteindre à la liberté.

Il propose pour cela deux options entre lesquelles l'homme aurait à choisir : la tyrannie et la sagesse. Celles-ci rendent-elles réellement raison de la valeur et de la signification proprement contenues dans le concept de liberté ? Ou au contraire ne les excèdent-elles pas ? Ne les ruinent-elles pas ? La notion de choix est en outre incluse dans celle de liberté ; être libre implique justement que l'on puisse choisir le comportement qui viendra donner un sens à cette exigence morale et politique. Et comme le dirait Sartre, même s'il n'y avait pas à choisir, ce serait déjà un choix que de refuser de choisir. Cependant la vraie question est de savoir à partir de quels mobiles pathologiques le choix va s'effectuer.

Quels sont les critères qui vont orienter ma volonté vers telle ou telle inclination ? Sont-ils guidés par une exigence de raison ou par l'impulsion quelquefois pathologique, de l'instinct, du sentiment ou de la volonté de puissance ? II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - LA LIBERTE COMME RÉALISATION EXTERIEURE DE L'ESSENCE DE L'HOMME. La notion de liberté renvoie à une dimension éthico-politique.

Elle traduit la capacité qu'a l'homme d'inscrire son action dans le champ de ses relations à ses semblables. Pas de liberté donc qui puisse résulter d'un simple état de solitude, d'un isolement ontologique qui n'aurait ainsi aucun pouvoir de délimitation et même de détermination du cadre concret de mon action. Or la figure du tyran se réalise dès lors que l'univers des désirs d'un homme est déconnecté du champ collectif de leur satisfaction. Le tyran agit selon la détermination capricieuse de sa volonté et non pas par respect d'une exigence rationnelle fondée sur la considération de la valeur objective de la loi. Cette dernière ne limite pas l'ordre de ses désirs et ne peut accomplir ainsi sa finalité politique : créer les conditions d'un accord harmonieux entre les hommes. Mais c'est justement dans la mesure où celle-ci repose sur une exigence de la raison qu'elle ne s'impose pas au tyran qui fonde, lui, son action sur le caractère singulier et arbitraire de ses inclinations. Ainsi, l'action tyrannique si elle donne l'illusion de satisfaire le principe de liberté dans la mesure où elle affranchit ma volonté des limites de la loi, contrevient en fait doublement à sa vocation première :. »

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