l'obligation morale de faire ce choix nous rend-elle libre de nos décisions ?

« Le seul terme « d'obligation » semble induire un anéantissement ou du moins un amoindrissement de la liberté du sujet dans les décisions qu'il pourra prendre.

Peut-on concilier obligation morale et liberté de choix ou l'un exclut-il forcément l'autre ? L'obligation morale s'impose-t-elle à nous de manière inexorable ou a-t-on la liberté de décider si oui ou non nous voulons la suivre ? L'obligation en opposition à toute liberté A) Il semblerait que le terme «obligation » soit en opposition avec celui de liberté.

En effet, être obligé de faire quelque chose par quelqu'un ne laisse pas la liberté de choisir et donc de prendre des décisions. B) Nous parlons ici d'obligation morale.

Toute dérogation à la loi morale n'est pas punissable comme peut l'être une dérogation à la loi positive.

La morale n'oblige donc pas effectivement ; son nonrespect semble n'entraîner que des conséquences personnelles.

Nous pouvons donc décider de suivre ou non une obligation morale, mais ce choix semble avoir pour conséquences un amoindrissement voire un anéantissement de la liberté de toutes nos décisions postérieures. La question des dilemmes moraux A) Il est possible, semble-t-il de décider de suivre ou non une obligation morale mais peut-on en déduire que la décision, dans le domaine morale, est toujours possible ? Se pose en effet la question du problème du dilemme moral.

Dans certaines situations, il semblerait que le choix soit quasi impossible.

Dans ce cas, nous devons en déduire, semble-t-il, que l'obligation morale n'a pas une toute puissance et ne s'impose donc pas à nous absolument.

Est-ce pour autant que nous pouvons parler de liberté de décision dans le domaine moral ? B) Il existe plusieurs types de morale.

Celle-ci peut être déontologique, conséquentialiste, ou a cas par cas.

Pour Aristote, la qualité principale de l'homme vertueux est la prudence, c'est-à-dire la possibilité ou le savoir d'adapter toujours les moyens à une fin déterminée par une certaine situation. La morale consiste donc à examiner le cas et à agir pour le mieux en fonction des différents paramètres.

Dans ce cas, il semble qu'aucune détermination morale ne peut être établie a priori, ce qui s'oppose à toute morale déontologique et par là-même alimente les dilemmes moraux.

[Aristote, Ethique à Nicomaque] L'obligation morale comme signe de la liberté humaine. A) Il semblerait donc que nous soyons plus libres dans nos décisions lorsque la morale qui nous oblige est une morale au cas pas cas ou une morale de type conséquentialiste.

Pour les utilitaristes, le sujet moral doit agir en fonction des conséquences que peuvent avoir son acte.

Toute décision doit être prise en prenant ceci en compte.

De plus, selon Mill, les dilemmes moraux n'existent pas avec l'utilitarisme, morale conséquentialiste par excellence, puisque chaque décision doit être prise en compte en fonction de la quantité bien-être que celle-ci va engendrer dans la société.

Le sujet moral doit donc choisir l'action qui va maximiser au mieux le bonheur au sein de la société.

Mais le sujet n'est-il pas ici obligé par des règles morales ? [Mill, L'utilitarisme] B) La morale développée par Kant est une morale de type déontologique.

Or pour lui, le sujet moral est à l'apogée de la liberté.

En effet, le sujet moral se donne à lui-même ses propres lois, par le biais de la raison.

Les obligations morales émanent donc de sa raison, et les suivre fait des lui un être autonome et donc libre.

Pour Kant, seul le sujet autonome, c'est-à-dire qui agit en suivant ses propres obligations morales pour elles et par elles peut être considéré comme libre.

Celui qui agit en fonction d'une fin autre tombe dans l'hétéronomie et perd toute liberté.

Le sujet kantien, en se donnant à lui-même ses propres lois décident en même temps de les suivre et est libre dans toutes ses décisions.

L'obligation morale dans une morale de type kantienne rend donc, semble-t-il, le sujet moral libre.

[Kant, Métaphysique des mœurs]. »