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Peut-on forcer quelqu’un à être libre ?

Publié le 07/06/2023

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« TD (6) - Du rapport entre l’homme et la liberté : la liberté, le devoir, l’État, la justice et la morale. Peut-on forcer quelqu’un à être libre ? ● ● ● Objectif : analyser un sujet et formuler le problème qu’il pose en un minimum de temps. Consignes : Commencer par une analyse du présupposé et accorder lui un certain sens (concession) ; ensuite passer à une analyse critique du présupposé qui montre les limites de sa signification.

Enfin, terminer par une conséquence que votre analyse critique implique soit sur une réévaluation du sens commun qu’on accorde à un des termes importants du sujet, ou bien, sur la façon dont le sujet est formulé. Distinctions conceptuelles à utiliser : ● Liberté : (absence de limite) vs limite (contrainte ou nécessité) ● Contrainte : ce qui exclus la liberté vs nécessité : ce qui est la condition de possibilité de la liberté ● Devoir : implique un choix et une volonté libre vs force : nie tout choix et soumet la volonté. ● Indépendance : liberté naturelle d’un être vivant en droit infinie mais en assez limité en fait/autonomie : se donner à soi-même ses propres lois et agir en fonction d’elles. ● Liberté naturelle : pouvoir de disposer de soi-même sans contrainte, la liberté naturelle s’oppose à la loi et à la morale/libre arbitre : « la volonté opposée à la nécessité » (Leibniz) c’est le pouvoir de la volonté à faire des choix contingents indépendants de toute norme/liberté civile : droit égalitaire de tous les hommes à faire ce qu’ils veulent dans les limites de la lois/liberté morale : ou « l’autonomie de la volonté », quand on agit en conformité avec soi-même sans contredire la loi morale que détermine notre propre volonté. Il est possible de forcer quelqu’un à être libre.

C’est du moins ce que le sujet nous invite à penser.

En effet, le présupposé nous laisse penser qu’il serait tout à fait concevable d’imposer la liberté à quelqu’un et qu’il serait surtout légitime de le faire.

Cependant, ce constat nous conduit inévitablement à un paradoxe.

En effet, la liberté se caractérise par une absence de limite.

Être libre, c’est faire ce que l’on voudrait sans contraintes.

Or la force quant à elle nie tout choix dans nos actions et soumet la volonté.

Alors peut-on réellement allier force et liberté ? Comment pourrais t-on pleinement jouir de la liberté si notre volonté se retrouve aliénée et soumise par des choix qui ne sont pas nôtres ? Ainsi, on peut comprendre que le “peut-on” dans la formulation du sujet nous interroge sur la manière dont la force pourrait être utilisée en toute légitimité sans que nous ayons à renoncer à notre liberté. La liberté, communément caractérisée par une absence de limite et de contrainte présente en réalité des limites qui permettent à tous les citoyens d’en jouir équitablement.

Rousseau et son contrat social nous démontrent ainsi que sans le savoir, le fait de vivre en société signifie qu’on a été contraints d’être libres.

En effet, quand nous vivons en société, nous sommes contraints de respecter certaines règles, à savoir ne pas voler, ne pas adopter des comportements discriminatoires et bien encore.

Certaines d'entre elles peuvent nous paraître très contraignantes puisqu’elles restreignent notre liberté naturelle qui consiste à faire tout ce qu’on désire sans contraintes.

Cependant, le fait que la société nous impose ces règles nous permet d’acquérir une nouvelle liberté qui est la liberté civile.

Rousseau défend ainsi son pacte social régissant les règles à adopter pour le bon fonctionnement d’une société en affirmant que celui-ci permet l’intérêt général des individus car une société encadrée par des lois permet la liberté civile aboutissant à l’égalité entre les hommes.

Par ailleurs, nous voyons que la différence le terme de liberté morale illustre bien cette possible compatibilité entre contrainte et liberté.

En effet, Kant affirme « agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d'une législation universelle », ce qui montre que la liberté est l’obéissance à la liberté morale.

Le devoir contrairement à la force implique un choix et une volonté libre.

L’individu a le choix de se conformer ou non à son impératif moral.

Mais c’est en le faisant qu’il parviendra à acquérir la liberté.

Car comment pourrait-il être libre autrement s’il venait à agir en contradiction avec la loi qui détermine sa propre volonté ? Par ailleurs, un parent qui renonçerait à imposer des limites à son enfant ne saurait lui permettre d’acquérir une forme d’autonomie.

En effet, chaque enfant nécessite une assistance parentale du fait de son incapacité naturelle à être indépendant.

L’enfant va alors développer la faculté à ériger ses propres lois et à agir en fonction d’elles car il aura connaissance de ses propres besoins grâce à cette assistance.

Il en résulte ainsi une indissociabilité entre liberté et contrainte. Néanmoins, comment pourrions-nous réellement affirmer que nous.... »

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