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Peut-on fonder la morale sur la recherche du bonheur ?

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« VOCABULAIRE: MORAL(E): Moral: 1) qui concerne la morale.

2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral. Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. es moyens que nous mettons en oeuvre afin de réaliser nos aspirations individuelles peuvent être contrariés, soit par d'autres aspirations que les nôtres, soit parce qu'ils se révèlent inadéquats à nos fins.

Je puis désirer la gloire alors qu'un autre la convoite également, je puis penser qu'une carrière militaire m'apportera cette gloire alors même que je périrai au combat avant d'avoir pu en jouir.

La conquête du bonheur est soumise à toutes les contingences du réel.

Cette réalité si fragile peut-elle servir de repère pour notre action? 1.

L'impératif catégorique • Quand on parle d'obligation morale, il ne s'agit pas de la façon singulière dont chaque individu se représente ce qu'il doit faire.

Si tel était le cas, n'aurait-on pas tendance à toujours nous arranger en fonction de nos intérêts propres? La recherche du bonheur implique des conseils, ou impératifs hypothétiques (si gagner au jeu est agréable pour toi, voici ce qu'il faut faire), mais non des commandements, ou impératifs catégoriques (tu ne dois pas tricher!).

Ces derniers expriment l'universalité du devoir qui m'oblige absolument, quels que soient mes désirs, par opposition à la particularité du bonheur qui repose sur des mobiles qui me sont propres.

Ne devrait-on pas faire passer le bonheur après le devoir et considérer que ce dernier constitue la fin de l'existence d'un homme qui se distingue des bêtes parce qu'il peut user de sa raison ? • En effet, rechercher le plaisir, fuir la douleur, et même - dans la quête du bonheur - rechercher un sentiment d'agrément permanent, c'est se placer sous la direction de sa sensibilité propre.

Au contraire, pour déterminer si une action relève du devoir, il s'agit de savoir si nous sommes prêts à universaliser ce qui est au principe de notre action : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne universelle», écrit Kant.

La loi morale est ainsi posée par la raison pratique présente en tout homme.

Cependant, elle ne dit rien d'une situation concrète, de ce que l'on doit faire dans telle ou telle circonstance.

Son universalité n'indique que la forme qu'elle doit revêtir. Demanderais-je pourquoi « je dois », je ramènerais alors l'obligation morale à une obligation conditionnelle qui ne vaudrait que relativement à autre chose de posé.

Kant ne peut admettre que le devoir puisse être déterminé par des conditions empiriques.

Le devoir a sa source dans la raison et se définit, en dehors de tout rapport à des mobiles sensibles ou à des situations particulières.

Il prend la forme d'une loi rationnelle.

D'une part, cette loi s'impose au sujet comme une obligation absolue, cad impérieuse et inconditionnelle.

Elle constitue donc un impératif catégorique qui se distingue des impératifs hypothétiques de l'habileté et de la prudence.

D'autre part, dans sa forme, elle se réduit à un pur jugement : « tu dois », indépendamment de ce sur quoi elle porte.

La loi ne peut, en effet, être catégorique que dans la mesure où elle reste libre de tout contenu. Ainsi donc, la raison ne nous prescrit aucune obligation concrète du type : « Dans tel cas, tu dois faire ceci ».

Mais elle nous prescrit d'obéir aux règles qui peuvent, sans contradiction, prendre la forme d'une loi universelle.

On peut, par conséquent, dire qu'il n'y a qu'une seule formule du devoir : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» (« Fondements de la métaphysique des moeurs »).

Par maxime il faut entendre le principe subjectif du vouloir, cad celui qui détermine intérieurement la volonté agissante.

Cette formule permet de reconnaître dans tous les cas et sans hésitation son devoir.

Si je me demande par exemple si une promesse trompeuse est conforme au devoir, « le moyen de m'instuire le plus rapidement, tout en étant infaillible, est de me demander à moi-même : accepterais-je bien avec satisfaction que ma maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dût valoir comme une loi universelle (aussi bien pour moi que pour les autres) ? [...] Je m'aperçois bientôt ainsi que, si je peux bien voulir le mensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir : en effet, selon une telle loi, il n'y aurait plus à proprement parler de promesse.

» (idem) .

La raison en est que si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent la maxime qui me pousse à faire une fausse promesse, « du moment. »

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