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Peut-on être heureux sans être libre ?

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« PROBLEMATIQUE DE L'ELEVE: Le sujet présuppose un lien intrinsèque entre bonheur et liberté.

Demandez-vous donc d'abord ce qui justifie un tel rapprochement : en quoi la liberté peut-elle se concevoir comme une condition qui permettrait le bonheur ? Ici, vous pouvez partir d'exemples simples : l'esclavage ne semble pas être synonyme de bonheur.

Celui qui est soumis aux ordres et au bon vouloir d'un autre ne semble pas pouvoir être heureux.

Vous pouvez penser également à la formule de Saint-Just qui dit au lendemain de la Révolution française que le "bonheur est une idée nouvelle en Europe".

Il tend ainsi à montrer que l'accession à la liberté va pouvoir rendre possible le bonheur.

Vous pouvez également penser aux analyses de Marx lorsqu'il décrit les processus d'aliénation et, en particulier dans sa critique de la religion comme "opium du peuple".

Il montre ainsi que la religion promet un bonheur dans l'au-delà pour permettre de supporter le malheur de notre vie ici-bas.

Or, Marx opère ici une critique en montrant que le bonheur ici-bas est possible à partir du moment où on transforme les conditions d'existence.

Dès lors, la religion n'aura plus de raison d'être.

Cependant l'histoire autant que la littérature (ou le cinéma) nous présentent souvent des personnages (que l'on peut aussi trouver dans son entourage) qui semblent heureux malgré un manque évident de liberté : l'esclave heureux de servir son maître et qui refuse d'être affranchi, ou les amants heureux de leur amour malgré les obstacles qu'ils rencontrent (Roméo et Juliette).

Demandez-vous alors s'il s'agit d'un véritable bonheur (n'est-ce pas une illusion ?) ou si au contraire on ne peut pas dire qu'ils ne sont privés que d'une liberté factice (alors que plus profondément ils sont en fait libres, mais autrement...).

Pensez également aux analyses de Rousseau au chapitre 4 du livre 1 Du Contrat social lorsqu'il montre que les esclaves perdent tout dans leurs fers jusqu'au désir d'en sortir.

Il pourrait y avoir une certaine satisfaction dans l'aliénation.

N'est-ce pas alors pourquoi la promesse de bonheur lorsqu'elle vient du politique peut parfois être dangereuse? Mais alors, la recherche du bonheur n'est-elle pas compatible avec la recherche de la liberté? [On peut, au nom du bonheur, refuser d'être libre. La liberté est un état, non une vertu.

Ce n'est pas elle qui conduit au bonheur.

Qu'on en soit ou non prive, seule la vertu nous rend heureux.] Les hommes n'aspirent pas tous à la liberté Nombre d'études, dont celle de Georges Friedmann (Le Travail en miettes), ont mis en évidence ce fait apparemment paradoxal: très souvent, les employés d'une entreprise refusent, ou acceptent difficilement, certaines reformes visant à améliorer leurs conditions de travail.

Changer d'habitudes coute plus que d'apprendre faire usage d'un nouvel espace de liberté. Liberté et malheur Rousseau, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, compare la liberté a ces «aliments solides et succulents» qui réussissent aux natures fortes, mais ruinent la sante des natures faibles et délicates.

L'enfant livré à lui-même est malheureux.

Ce constat vaut également pour bon nombre d'adultes.. »

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