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Peut-on être conscient de tout ?

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Bien définir les termes du sujet : - « Peut-on » : désigne la possibilité et la légitimité de faire, d'accomplir, de penser, de tourner son action vers quelque chose. - « Etre conscient » : c'est avoir une aperception plus ou moins immédiate pour le sujet de ce qui se passe en dehors de lui ou en lui. Cela désigne la conscience psychologique qui se présente comme une forme particulière de savoir, un savoir immédiat. C'est la relation qu'un sujet entretient avec une réalité interne ou externe. C'est un jugement, une dénotation d'existence. Il ne faut pas confondre « être conscient » et « avoir conscience » qui désigne la conscience réfléchie. Cette dernière désigne l'accès au savoir vrai qui porte sur les contenus, pas seulement sur l'existence. C'est le retour du sujet sur lui-même et sur le monde qui l'entoure. - « Tout » : Ce terme est très vague, et désigne l'ensemble des choses qui existent, qu'elles soient ou matérielles ou non, vivantes ou inertes.   Construction de la problématique : Le sujet prend en compte la particularité de l'homme et sa capacité à se mettre à distance du monde pour le saisir. En effet, la conscience permet d'avoir un recul par rapport monde et à soi, et d'envisager un rapport avec eux. Mais le monde extérieur, aussi bien que le monde intérieur, est le lieu de nombreux événements, et tous ne parviennent peut-être pas à la conscience. Se pose donc la question de savoir si la conscience est capable de repérer tout ce qui se passe dans son entourage et en elle - d'être consciente de tout. Si elle ne le peut pas, on peut se demander quels sont les critères qui font que telle action n'est pas prise en compte par la conscience. Autrement dit, est-ce que ce sont les objets eux-mêmes qui de par leurs caractéristiques ne peuvent être perçus par la conscience, ou est-ce que cette dernière impose un filtre capable de déterminer ce qui lui importe réellement ?

« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « Peut-on » : désigne la possibilité et la légitimité de faire, d'accomplir, de penser, de tourner son action vers quelque chose. - « Etre conscient » : c'est avoir une aperception plus ou moins immédiate pour le sujet de ce qui se passe en dehors de lui ou en lui.

Cela désigne la conscience psychologique qui se présente comme une forme particulière de savoir, un savoir immédiat.

C'est la relation qu'un sujet entretient avec une réalité interne ou externe.

C'est un jugement, une dénotation d'existence.

Il ne faut pas confondre « être conscient » et « avoir conscience » qui désigne la conscience réfléchie.

Cette dernière désigne l'accès au savoir vrai qui porte sur les contenus, pas seulement sur l'existence.

C'est le retour du sujet sur lui-même et sur le monde qui l'entoure. - « Tout » : Ce terme est très vague, et désigne l'ensemble des choses qui existent, qu'elles soient ou matérielles ou non, vivantes ou inertes. Construction de la problématique : Le sujet prend en compte la particularité de l'homme et sa capacité à se mettre à distance du monde pour le saisir.

En effet, la conscience permet d'avoir un recul par rapport monde et à soi, et d'envisager un rapport avec eux.

Mais le monde extérieur, aussi bien que le monde intérieur, est le lieu de nombreux événements, et tous ne parviennent peut-être pas à la conscience. Se pose donc la question de savoir si la conscience est capable de repérer tout ce qui se passe dans son entourage et en elle – d'être consciente de tout.

Si elle ne le peut pas, on peut se demander quels sont les critères qui font que telle action n'est pas prise en compte par la conscience.

Autrement dit, est-ce que ce sont les objets eux-mêmes qui de par leurs caractéristiques ne peuvent être perçus par la conscience, ou est-ce que cette dernière impose un filtre capable de déterminer ce qui lui importe réellement ? Plan : I/ La conscience subjective n'est pas toute puissante : Si on considère qu'il existe un monde objectif dans lequel des événements ont lieu, que notre conscience, en tant qu'extériorité est capable de saisir ces événements, alors il semblerait que la conscience soit capable de saisir tous les événements qui se situent à sa portée.

En effet, à moins d'être omnisciente, et donc divine, la conscience est au moins limitée par l'espace. ● C'est ce que montre Leibniz dans Nouveaux essais sur l'entendement humain, lorsqu'il explique que soutenir la suprématie de la conscience serait non seulement illusoire mais aussi vain.

Il va tout d'abord de soi que nous ne sommes pas omniscients, et nous ne pouvons donc pas être conscients de tout ce qui se passe dans le monde.

Ceci pour deux raisons : tout d'abord, ma conscience ne peut saisir directement que ce qui se situe dans un périmètre déterminé : je ne peux pas être conscient de ce qui se passe à l'autre bout de la planète au moment où je parle.

En admettant ensuite que je peux être conscient de ce qui se passe à tel endroit parce que je me tiens informé, il n'en reste pas moins que je ne suis conscient que de manière fragmentaire de ce qui se passe dans le monde.

En effet, même si ma conscience peut être relayé par des moyens pour saisir ce qui n'est pas directement à sa portée, il n'en reste pas moins qu'elle ne peut pas tout saisir dans son ensemble.

Ceci sans compter que je ne peux pas non plus être conscient de tout, c'est-à-dire avoir une aperception plus ou moins immédiate de ce qui se passe en dehors de moi et en moi.

En effet, je ne peux pas saisir en une seule fois tout ce que ma conscience contient.

Je ne peux pas être conscient de tout en même temps.

Je connais des choses que je n'ai pas à l'esprit, mais que je peux récupérer au besoin, ou lorsque une occasion me la rappelle au souvenir.

« Les habitudes acquises et les provisions de notre mémoire ne sont pas toujours aperçues et même ne viennent pas toujours à notre secours au besoin.

» ● Mais je ne peux pas non plus être conscient de tout car je ne peux pas tout saisir : il y a des choses dont je n'ai pas conscience, bien qu'elles appartiennent à mon présent, ce sont les « petites perceptions ».

Les « petites perceptions » sont comme les autres perceptions : les mouvements frappent nos organes, quelque chose dans l'âme y répond, mais nous ne sommes pas conscient de ces impressions parce qu'elles sont trop discrètes ou trop habituelles pour appeler notre attention (qui peut à ce moment être appelée ailleurs) : il y a perception sans aperception.

« Il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, c'est-à-dire des changements de l'âme dont nous ne nous apercevons pas.

» Nouveaux essais sur l‘entendement humain, préface.

Notre attention et notre mémoire ne s'attachent qu'à des objets occupants, et la nouveauté est un des critères d'attention. è Nous ne pouvons donc pas être conscients de tout. II/ Nous ne sommes même pas conscient de tout ce qui se passe en nous : Il semble évident et il est donc acceptable que nous ne puissions pas tout saisir du monde extérieur, puisque celui-ci est non seulement immense, mais il nous est en plus étranger.

Par contre, pour ce qui se passe en nous, il semblerait que nous puissions être conscients de tout.

Mais il arrive que nous ayons telle pensée, que nous accomplissions tel geste, ou que nous ayons tel sentiment sans en être conscient ou sans être conscient de la raison pour laquelle nous les avons ou accomplissons. ● C'est ce que montre Freud dans Introduction à la psychanalyse, § 17.

Nous accomplissons parfois. »

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