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Suis-je responsable de ce dont je ne suis pas conscient ?

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Depuis toujours, la conscience de nos actes que nous devrions avoir ne s'impose pas toujours à nous. En effet, plusieurs de nos comportements nous paraissent absurdes, et sont même niés par notre conscience. Dés lors une question s'impose à notre esprit : suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ? Cette question se pose à chaque homme, en effet le « je » a ici une valeur universelle. Il représente l'homme raisonnable en nous, celui-même qui est capable d'orienter sa réflexion sur un sujet comme celui-ci. Il se demande s'il a la charge, s'il est la cause de la totalité de ses comportements. Si être l'origine de nos comportements conscients semble évident, être celle de ceux dont nous ne sommes pas conscients l'est beaucoup moins. Par « comportements dont nous ne sommes pas conscients » nous entendons tout ce qui provient de la totalité de notre être mais qui échappe à notre conscience réfléchie. Ce peut alors être tant nos rêves, nos « actes manqués » (Freud), c'est-à-dire nos oublis des convenances par exemple, que des symptômes que nous n'apercevons pas (toc...). Finalement, il apparaît donc légitime de se demander si c'est sa faute si l'homme a parfois des comportements qui relèvent de l'inconscient.

Dans ce texte, Bergson pose le problème de l’objectivité et de la vérité. Comment peut-on considérer qu’un jugement est vrai ? Quels sont les critères d’une telle affirmation ?
L’auteur présuppose qu’en général, on dit d’une affirmation quelle est vraie lorsque elle concorde avec la réalité lorsqu’il y a une adéquation de la réalité et d’une idée. Quelle est la nature de cette concordance est la question principale du texte.

« Suis-je responsable de ce dont je ne suis pas conscient ? Depuis toujours, la conscience de nos actes que nous devrions avoir ne s'impose pas toujours à nous.

En effet, plusieurs de nos comportements nous paraissent absurdes, et sont même niés par notre conscience.

Dés lors une question s'impose à notre esprit : suis-je responsable de ce dont je n'ai pas conscience ? Cette question se pose à chaque homme, en effet le « je » a ici une valeur universelle.

Il représente l'homme raisonnable en nous, celui-même qui est capable d'orienter sa réflexion sur un sujet comme celui-ci.

Il se demande s'il a la charge, s'il est la cause de la totalité de ses comportements.

Si être l'origine de nos comportements conscients semble évident, être celle de ceux dont nous ne sommes pas conscients l'est beaucoup moins.

Par « comportements dont nous ne sommes pas conscients » nous entendons tout ce qui provient de la totalité de notre être mais qui échappe à notre conscience réfléchie.

Ce peut alors être tant nos rêves, nos « actes manqués » (Freud), c'est-à-dire nos oublis des convenances par exemple, que des symptômes que nous n'apercevons pas (toc…).

Finalement, il apparaît donc légitime de se demander si c'est sa faute si l'homme a parfois des comportements qui relèvent de l'inconscient. Or, cette interrogation n'est pas sans sous-entendus.

Elle présuppose effectivement que plusieurs composants entreraient en jeu dans la vie psychique, puisqu'une partie de nos comportements relèverait de la conscience et l'autre pas.

C'est alors que les apports de la psychanalyse, une lutte entre deux forces.

Ce combat met en scène ce « je », que Freud nomme le « moi », et « ce dont nous n'avons pas conscience » qui correspond à l'inconscient freudien. Le « moi » est alors une structure complexe mais organisée.

Il est alors le résultat des conflits entre les forces inconscientes.

Résultat, c'est-à-dire que le « sur-moi » de Freud z exercé et exerce continuellement une censure, une inhibition sur le « ça » qui essaie de s'affirmer dans le « moi ».

Le « ça » correspond à l'ensemble des instincts primitifs ; il est la source des pulsions ainsi que le lieu de la force libidinale.

Le « ç a » cherche donc sempiternellement l'assouvissement de ses pulsions par le « moi », seul intermédiaire avec le monde extérieur. On comprend dés lors que le « moi » résulte de la censure que le « sur-moi » arrive à appliquer au « ça ». Quand quelque chose est bloqué par le « sur-moi » on parle de refoulement de ce comportement.

Toute chose qui ne s'exprime que par le biais de l'interdit est refoulée. Grâce à l'explication de la vie psychique, on comprend de fait d'où viennent les comportements dont nous n'avons pas conscience.

Ils découlent de notre inconscient où le « sur-moi » a affaibli sa censure sur le « ça ».

Dans la mesure où nous ne prenons conscience ni de « ça » ni du « sur-moi », le champ qui offre l'inconscient à l'analyse semble immense. Il convient alors d'essayer d'analyser les interactions possibles entre conscience psychologique et inconscient psychique.

Notre interrogation prend alors son sens dans la seule vie psychique, mais vie psychique encore largement inconnue et à explorer. Ainsi le problème est donc de savoir si le « moi » doit avoir la charge de ce que le « sur-moi » n'inhibe plus.

Est-ce donc notre faute si la censure qu'exerce le « sur-moi » s'affaiblit, à tel point que nos comportements ne sont plus dictés par notre conscience ? Notre réflexion pourra par la suite se porter sur la relation que la conscience entretient avec l'inconscient, et principalement sur le fait de savoir si la conscience est l'origine de l'inconscient, ou si celui-ci trouve au contraire sa définition dans l'absence d'effets qu'aurait la conscience sur lui. Dans un premier temps, nous verrons que la conscience, le « moi », s'il n'a pas une réelle responsabilité sur nos rêves, nos actes manqués etc.…a du moins une influence sur l'inconscient.

En effet, on peut supposer que toute chose présente dans l'inconscient a bien dû, quand elle s'est confrontée pour la première fois à nous, être considérée comme non désirable.

Par les frustrations qu'une chose (souvenir, désir) provoque chez le « moi » et le refoulement qui s'en suit, on peut supposer que le « moi » n'est pas sans aucune influence sur l'inconscient. Ensuite nous verrons qu'à l'instant où désirs ou souvenirs sont refoulés, ils s'installent dans l'inconscient.

Le « ça » est alors bien bloqué par le « sur-moi », et il devient alors impossible à la conscience d'y accéder.

Dés cet instant donc le « ça » est maintenu par le « sur-moi » aussi fermement que possible.

Mais la caractéristique du « ça » est qu'il va sans cesse vouloir s'exprimer, s'émanciper de la tutelle du « sur-moi ». Mais dés lors, il suffit que le « sur-moi » lève quelque peu l'inhibition pour que pulsions, désirs, souvenirs refassent surface inconsciemment.

L'exemple qui vient instantanément à l'esprit est le rêve, où, bien que la censure déguise le texte latent en texte manifeste, certaines pensées inconscientes s'imposent à notre conscience sans que celles-ci les reconnaisse.

Il en va de même pour les symptômes, les actes manqués…quoi qu'il en soit, la conscience n'est ici en rien responsable de ces comportements. Nous avons vu que les liaisons conscience et inconscient sont mal définies.

On peut néanmoins avancer l'hypothèse qu'une chose refoulée a bien du être présentée au « moi » pour être refoulée, même si elle semble a priori directement bloquée par les interdits du « sur-moi » intériorisés pendant la petite enfance.

I l n'en demeure pas moins que cette action du « moi » sur une chose refoulée dans l'inconscient reste minime.

En effet puisque c'est principalement le « sur-moi », totalement inconscient, et sa censure sur le « moi » qui régule mon comportement.

A partir du moment où l'influence du « surmoi » s'affaiblit, le « moi » ne peut plus être tenu pour la cause des comportements qui en découlerait.

Nous ne paraissons donc que très peu responsables de ce que notre inconscient nous pousse parfois à faire. Dés lors, même si la responsabilité de notre comportement inconscient ne semble pas pouvoir nous être imputée, on peut s'interroger : ces comportements dont nous ne sommes pas conscients ne font-ils pas au final partie de ce que nous sommes réellement ?. »

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