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Peut-on être « citoyen du monde » ?

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« PLAN A.

Il n'est pas possible d'être citoyen du monde. — Sens du mot citoyen. — L'État comme cadre du citoyen. B.

Il est légitime d'être membre du monde par notre raison universelle. — Le cosmopolitisme. — Les enjeux d'une solidarité mondiale. — L'appartenance de l'homme à l'univers. C.

Il est légitime d'être citoyen du monde grâce à une impartialité totale, fruit de la raison et de la philosophie. — Le fondement spirituel du droit. — La dimension universelle de notre destin. — La tâche de la philosophie pour réaliser ce dessein. Problématique : Comment peut-on être citoyen du monde et non d'une nation déterminée ? Est-il possible de se voir comme le minuscule fragment d'un tout unique ? Mais n'est-ce pas notre raison qui nous fait citoyen du monde ? Tous les hommes ne sont-ils pas liés par une raison universelle qui implique leur participation à l'univers entier ? PISTES POUR LA DISSERTATION • Qu'est-ce qu'un citoyen ? Le terme est issu du mot latin civis, de la même famille que civitas, la cité, laquelle désigne une communauté politique organisée possédant un minimum d'autonomie.

Le citoyen s'acquitte des devoirs définis par les lois de la cité et semble donc lui appartenir de plein droit. À la Renaissance, se forment, en France et dans l'ensemble de l'Europe, la réalité et le concept d'État moderne.

Le terme de citoyen désigne donc le membre de cet État, le sujet inscrit à l'intérieur de ce tout.

Le citoyen se situe au sein de l'État ou de la nation, cette communauté humaine dont les membres sont unis par des liens matériels (intérêts économiques, etc.) et spirituels (tradition, culture). • Le cadre du citoyen : Ni en droit, ni en fait, le citoyen ne semble donc dépasser un cadre très circonscrit.

La citoyenneté n'est-elle pas d'ailleurs liée à la nationalité ? Quelle que soit l'approche envisagée, elle nous conduit, en première analyse, à souligner l'appartenance du citoyen à un « État-Nation », forme moderne de la communauté politique ou cité.

La citoyenneté désigne une construction s'insérant dans un ensemble global, et non point une qualité liée au monde global.

La composante particulière de toute citoyenneté semble nous diriger vers une réponse négative à la question posée.

Nous ne pouvons, du point de vue de la légitimité, être citoyens du monde puisqu'en droit nous sommes citoyens d'une nation.

Du point de vue de la possibilité, il y aurait là une négation de notre être quotidien, enraciné de manière étroite.

Il ne semble pas possible de dépasser le vécu de notre quotidienneté.

Je suis citoyen de la nation française, j'appartiens à sa culture, avant d'appartenir au monde. Toutefois, les particularismes excessifs ne nuisent-ils pas à l'idée d'une civilisation universelle ? Une citoyenneté pleinement réalisée n'implique-t-elle pas une politique étendue au monde, comme déjà le voulait Kant ? D'où un nouveau questionnement.

D'ailleurs, l'Europe cherche aujourd'hui son identité.

Les frontières éclatent.

Il faut prendre en compte ces nouvelles donnes, les éclairer par une interprétation philosophique qui anticipe notre présent. A la fin de sa vie, Emmanuel Kant rédige, sous la forme de neuf propositions, un court essai qui suggère que l'Histoire pourrait avoir un point final.

Il s'agit, pour le philosophe, de ranimer l'idée d'une Histoire universelle qu'il n'aura plus le temps ni la force d'écrire.

L'évolution de l'Humanité, telle que la relatent les historiens, obéit-elle à une rationalité, a-t-elle un sens, une direction et une signification? Quelle unité discerner dans le chaos des événements? Ne peut-on distinguer un mouvement d'unification politique de l'espèce humaine? Si les réponses paraissent évidemment difficiles à établir, les questions sont comme une nécessité de l'esprit humain pour penser l'histoire : Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature, qui vise à une unification politique totale dans l'espèce humaine, doit être envisagée, comme possible et même comme avantageuse pour ce dessein de la nature.

». »

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