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Peut-on être à la fois libre et heureux ?

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« Définition des termes du sujet: Être libre: sans entrave, en faisant ce que j'ai décidé de faire, maître de ma vie autant que je le veux. PEUT-ON ?: est une question qui peut se poser à deux niveaux: • la possibilité pratique/technique ou la capacité, la faculté. • La possibilité morale, ou le droit ("A-t-on le droit de ?"). ÊTRE: Du latin esse, « être ». 1) Verbe : exister, se trouver là.

En logique, copule exprimant la relation qui unit le prédicat au sujet (exemple : l'homme est mortel).

2) Nom : ce qui est, l'étant.

3) Le fait d'être (par opposition à ce qui est, l'étant).

4) Ce qu'est une chose, son essence (exemple : l'être de l'homme).

5) Avec une majuscule (l'Être), l'être absolu, l'être parfait, Dieu. Heureux, heureuse: Qui jouit du bonheur, qui est durablement content de son sort : Les gens heureux n'ont rien à dire. POUR DÉMARRER Est-il possible de jouir du bonheur lorsque manque cette dimension fondamentale de l'homme qu'est la liberté, c'està-dire la capacité d'agir selon son vouloir et d'être autonome ? C'est bien sur le rôle fondamental de la liberté pour l'homme que vous êtes interrogés.

Peut-on accéder au bonheur tout en subissant des contraintes ? CONSEILS PRATIQUES Pour traiter ce devoir, il importe de définir avec beaucoup de soin les notions de liberté et de bonheur.

Souvenezvous, en particulier, de l'eudémonisme des stoïciens, qui concilie le bonheur avec une liberté essentiellement intérieure, qui ne dépend que de nous.

On peut être heureux en toutes circonstances : à condition de construire une liberté fondée sur le jugement. BIBLIOGRAPHIE Les Stoïciens, Pléiade-Gallimard. ÉPICTÈTE, Manuel, Éditions de poche. [Introduction] Il n'est sans doute pas nécessaire de multiplier les sondages pour savoir si l'individu veut être libre.

Pas davantage pour savoir s'il veut être heureux.

Et si l'on juxtapose les deux adjectifs, la réponse garde toutes ses chances d'être positive : comment l'addition de deux situations admises comme bénéfiques ou favorables pourrait-elle basculer dans le négatif ? Il est toutefois possible que l'analyse des deux concepts en vienne à montrer qu'ils ne sont pas aussi compatibles qu'ils le semblent d'abord : peut-on être à la fois libre et heureux ? La question mérite d'être prise au sérieux, tant la liberté et le bonheur représentent, pour l'homme, des biens évidents. [I - Bonheur et liberté en fonction des circonstances] [A.

La liberté de l'esprit] Une phrase de Sartre a pu surprendre : « Les Français n'ont jamais été aussi libres que sous l'occupation allemande.

» C'est que, de son point de vue, la liberté ne s'éprouve jamais mieux que lorsqu'elle rencontre des obstacles : face à ces derniers, le sujet a conscience de ce qu'il risque de perdre, et de ce qu'il peut faire pour le conserver.

C'est, aurait objecté un stoïcien, donner trop d'importance aux situations dans lesquelles nous nous trouvons, et donc à ce qui « ne dépend pas de nous ».

Car s'il est un domaine où la liberté est impossible à contester, c'est l'esprit lui-même qui, lorsqu'il fait abstraction des circonstances extérieures, définit son propre royaume.

Mais il faut négliger davantage que la situation : j'aimerais par exemple être libre de courir, alors que mon corps malade me l'interdit ; qu'importe : ce n'est pas de ma volonté que dépend la maladie ou mon état physique.

Et dans la mesure où je parviens à les négliger — ou à supporter mes déficiences sans même les déplorer — je retrouve en moi seul le principe de ma liberté réelle, qui consiste, non à rivaliser stupidement avec mon voisin dans une course à pied, mais à méditer sur l'harmonie du monde et sur le bonheur que me procure mon indifférence aux événements mineurs. C'est en négligeant tout ce qui est étranger à la volonté que le stoïcien trouve à la fois sa liberté et sa « vie heureuse » : la complémentarité est non seulement possible, mais en quelque sorte essentielle, puisqu'il ne saurait y avoir de bonheur sans jouissance de la liberté intérieure, ni de liberté sans aboutissement au bonheur du sage.

Une telle conception est sans doute admirable — elle faisait d'ailleurs. »

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