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Peut-on dire « à chacun sa vérité » ?

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« Attention à la formulation précise du sujet.

Ne confondez pas : « dire à chacun sa vérité » (ou ses vérités : être d'une franchise un peu brutale) et : dire « à chacun sa vérité »...

Les guillemets signalent clairement qu'il est ici question de la locution proverbiale, qu'on cite souvent pour clore un débat. 1.

Position du problème L'opinion • Il est certain qu'on dit couramment : à chacun sa vérité.

C'est une opinion commune, une idée reçue qui paraît discutable.

Elle pourrait même être présentée comme la marque d'un esprit ouvert, tolérant, ni fanatique ni borné. Le problème • Toutefois, une réflexion philosophique ne peut accepter sans examen une telle opinion.

Que devient en effet la vérité que cherche la philosophie, s'il existe autant de vérités » que d'individus, et si ces « vérités » peuvent se contredire ? Faut-il renoncer à utiliser cette notion ? Le mot vérité, dans cette perspective, garde-t-il un sens ? Remarque Pour organiser la réflexion, il peut être utile de considérer successivement quelques-unes des significations majeures du concept de vérité.

De plus, cette étude fournit des informations utiles pour réfléchir sur d'autres sujets. 2.

Des vérités universelles les vérités mathématiques • Le mathématicien n'accepterait certainement pas qu'on dise : « A chacun sa vérité (mathématique) ». En effet, une proposition mathématique est dite vraie lorsqu'elle est démontrée, c'est-à-dire déduite logiquement d'autres propositions déjà démontrées (théorèmes) ou de propositions premières (postulats).

Si cette démonstration est rationnelle, la proposition ne sera pas vraie pour le seul mathématicien qui l'a construite, mais pour tout homme qui veut bien « conduire par ordre ses pensées » (Descartes). N.B.

En choisissant des postulats différents de ceux d'Euclide, on a pu élaborer de nouvelles géométries, dont les théorèmes contredisent ceux de la géométrie euclidienne ; mais chaque système est cohérent, l'enchaînement des propositions y est nécessaire, et chacune d'entre elles vraie formellement. • C'est pourquoi, dire « à chacun sa vérité », en ce domaine, serait méconnaître le sens que donne le mathématicien au mot vérité. • Mais la vérité n'est ici que l'accord de la pensée avec ses propres lois (vérité formelle, ou logique).

Les sciences se proposent de découvrir des vérités matérielles ; des jugements qui soient non seulement cohérents, mais aussi en accord avec la réalité objective elle-même.

Qu'en est-il du problème sur ce plan ? les vérités expérimentales • D'une façon très générale, une proposition n'est tenue pour vraie sur le plan scientifique, qu'à la condition qu'il soit possible, directement ou indirectement, de la vérifier par une expérience : l'observation méthodique de faits déterminés.. »

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