Peut-on croire en l'homme après Auschwitz ?
Extrait du document
«
[L'unité de l'espèce humaine est indestructible.
On ne peut priver l'homme de son humanité,
de sa personnalité, de son souci de l'autre même
si on l'avilit, comme ce fut le cas dans les camps nazis.]
La dignité de l'homme est indestructible
Contrairement à ce que croyaient les nazis, l'homme ne peut être réduit
à un simple moyen.
La condamnations des bouchers des camps de la
mort à Nuremberg montre que la dignité humaine n'est pas un vain mot.
L'humanisme, comme idéal moral, affirme la valeur absolue des sujets,
leur égale dignité et contient le commandement d'agir pour l'homme,
non contre lui.
Kant disait déjà: «Agis de telle sorte que tu traites
l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout
autre toujours en même temps comme une fin et jamais simplement
comme un moyen.» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs
(1785).
• L'impératif catégorique de Kant est distinct du commandement
christique quant à son fondement.
En effet le commandement d'amour
du Christ vient de l'extérieur et est fondé sur un commandement
antérieur qui prescrit l'obéissance inconditionnelle au Christ.
L'impératif
kantien vient, lui, de la raison.
C'est en nous-mêmes que nous le
trouvons, comme une structure de notre propre esprit, qui fonde notre
moralité.
• Que ce soit un «impératif» ne signifie pas que nous soyons contraints
à nous y plier, mais il est en nous comme une règle selon laquelle nous
pouvons mesurer si nos actions sont morales ou non (d'où la «mauvaise
conscience»).
• Il se distingue aussi par sa portée.
En effet, traiter les autres «comme une fin» ne signifie pas
nécessairement les «aimer».
C'est à la fois moins exigeant, car il s'agit «seulement» de les respecter, en
reconnaissant en eux la dignité humaine.
Mais c'est aussi plus exigeant, car il faut maintenir le respect même
quand on n'aime pas! C'est là que le «devoir» est ressenti comme tel.
Il n'y a qu'une espèce humaine
Les nazis ont voulu déshumaniser ceux qu'ils considéraient comme des inférieurs pour confirmer de leur propre
supériorité.
Mais ils n'ont réussi qu'à prouver l'irréductible unité de l'espèce humaine.
Même en essayant de
nier l'humanité des prisonniers, ils n'ont pu changer leur nature, les priver de leur identité d'hommes.
Tentative de définition de la barbarie comme refus de la différence, révélateur d'une brutalité de
l'homme qui croit en son existence
La notion de barbarie pourrait être envisagée d'abord comme le syndrome d'une étroitesse d'esprit et
d'un rapport d'opposition et non de compréhension à l'inconnu.
Cela permettrait de dresser le premier
portrait de l'homme qui croit à la barbarie comme étant cet homme incapable de se rapporter de manière
positive à la différence.
Lévi-Strauss: « Est barbare celui qui croit à la barbarie.
»
Qui n'a pas accusé autrui de se comporter en barbare ? Quel peuple n'a pas accusé d'autres peuples
d'être des barbares ? Lévi-Strauss, grand anthropologue français, souligne, dans Race et Histoire, d'où
est extrait notre citation, ce trait propre à toute société, qu'est l'ethnocentrisme : chaque ethnie, c'està-dire chaque peuple, a tendance à se penser comme étant au centre du monde, à considérer ses
coutumes, ses mœurs, ses règles, ses croyances, ses modes de penser,...
comme meilleurs que ceux
ethnies ou des peuples différents, comme si sa tribu, son village, son clan, son pays, sa culture étaient.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Savoir, c'est pouvoir », a dît François Bacon. « Pour pouvoir, il faut croire et vouloir », a dit un sage. Vous vous efforcerez de déterminer dans quelle mesure savoir, croire et vouloir sont nécessaires à l'homme pour pouvoir, et vous chercherez si l'
- Peut-on croire à la liberté de l'homme et chercher à expliquer scientifiquement son comportement ?
- L'homme peut-il croire au bonheur ?
- Texte 1 : « Homme est tu capable d’être juste ? »
- « L’homme est un bipède sans plumes » DIOGÈNEDE SINOPE