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Peut-on considérer les beaux-arts comme un langage ?

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« Termes du sujet: LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. Beaux-arts Arts qui ont pour objet de représenter le beau : ce sont essentiellement la peinture, la sculpture, l'architecture, la musique, la danse et la poésie. Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. Introduction Il n'y a pas de symptôme plus évident d'inintelligence esthétique que la question que l'on entend quelquefois posée en présence d'une oeuvre picturale, poétique ou musicale : « qu'est-ce que ça signifie ? » Cette question de béotien présuppose que l'oeuvre d'art a un contenu qui importe plus que la forme, qu'elle est à « comprendre », qu'elle a donc la structure de renvoi qui caractérise le signe linguistique.

Pourtant l'expression « comme un langage » implique qu'il y a ici analogie, c'est-à-dire une forme transgénérique d'unité entre deux formes de communication qui sont irréductibles l'une à l'autre. I - Les beaux-arts sont un langage. a) Une sculpture de Picasso peut ressembler à une statue africaine mais c'est au prix d'une totale méprise.

L'histoire de l'art aussi bien que la classification des beaux-arts ne sauraient donc être fondées sur des considérations uniquement formelles : elles doivent être rattachées, pour devenir intelligibles, à l'histoire des civilisations dont elles sont la manifestation sensible.

Ces formes d'expression trouveront leur vérité dans la langue explicite du concept qui est celle de l'esthétique. b) Parce que les beaux-arts ont été généralement pensés en référence au modèle de la peinture-fenêtre (figurative ou représentative), cette esthétique du contenu a été entièrement ordonnée à la transcendance du signifié et a provoqué une occultation de la matérialité du signifiant. c) Il est donc possible, dans ces conditions, de faire parler les images, de dégager le logos de l'icône.

C'est ce qu'a fait l'iconologie de Panofsky en rapportant les motifs à la mentalité de base d'une société et d'une époque.

Il n'y a pas en effet d'oeil sauvage, voir c'est toujours savoir et dans l'image tout est déjà histoire et tradition. Mais tous ces discours qui prolifèrent autour des oeuvres pour leur faire rendre sens transforment l'art en un chapitre de l'histoire des idées. II - Question dégoût. a) Le sujet d'une oeuvre d'art offre peu d'intérêt pour l'homme de goût.

Il faut « se rappeler qu'un tableau, - avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote - est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées » (M.

Denis). b) La recherche du sens est ce qui nous sépare de la vie et nous tient en esclavage.

Quand Proust (La Recherche..., Pléiade, III, 873, 895) parle de cette « minute affranchie de l'ordre du temps » et de la « vraie vie » que la littérature dévoile, il nous fait comprendre qu'il n'y a rien d'autre à « chercher » que ce qui nous est déjà donné ici et maintenant et que l'art seul manifeste : la vie sans promesse ni sens qui est la vie éternelle. c) Mais pourquoi un tableau ne pourrait-il être à la fois un objet de connaissance et de délectation, se donner à lire et à voir ?. »

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