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Peut-on concevoir l'histoire comme un progrès de la raison ?

Extrait du document

« Introduction Nos journaux regorgent de statistiques et de comparaisons entre notre époque et le passé.

Le chômage a baissé ou augmenté d'une certaine quantité depuis 10 ans, notre niveau de vie et notre bien-être se sont aussi modifiés au cours du temps.

Par conséquent, la modification des éléments de nos vies, que l'on peut quantifier, ou de nos sociétés fait l'objet d'une interprétation constante.

Nous concevons cette modification comme un progrès ou dégradation.

Cependant les indicateurs statistiques ne sont pas les seuls à progresser ou à se dégrader, de nombreux penseurs ont ainsi présenté leurs oeuvres comme une progression par comparaison avec les oeuvres déjà écrites.

Ainsi Kant présente t il son oeuvre comme une progression par rapport à l'idéalisme et à l'empirisme classique.

Or, Kant se concentre sur l'étude de la raison en en prescrivant un nouvel usage qu'il estime plus approprié que l'usage que l'on en faisait jusqu'ici.

Après Kant la raison aurait progressé puisqu'elle trouvé ses limites et un usage légitime.

C'est cette conclusion qu'il s'agit d'interroger en se demandant si on peut concevoir l'histoire comme un progrès de la raison. Le sujet interroge notre capacité à interpréter l'histoire comme un progrès de la raison, c'est à dire le sens que l'on peut donner à l'histoire.

Il s'agira donc de voir pourquoi l'histoire peut être interprétée comme un progrès et si ce progrès peut être celui de la raison. Pour ce faire, nous étudierons tout d'abord pourquoi l'histoire peut être conçue comme un progrès pour voir ensuite si c'est la raison qui progresse à travers l'histoire et enfin que l'interprétation de l'histoire comme progrès de la raison, si elle est possible, n'est pas nécessaire. 1.

Qu'est-ce qui permet de concevoir l'histoire comme un progrès ? L'histoire présente la succession des événements humains et montre la transformation des sociétés, des pratiques humaines etc.

C'est la présence de la succession qui permet de penser une dynamique de l'histoire.

En effet, en regardant les sociétés se transformer, par exemple, on peut avoir l'impression que chaque société s'enracine dans les sociétés antérieures et qu'elle provient de leur transformation.

Ainsi estimons nous que notre culture provient notamment de la culture greco-romaine. Or, le progrès suppose une dynamique, une progression.

Ainsi dit-on qu'un enfant a fait des progrès parce qu'il a, par exemple, augmenté son savoir, c'est à dire qu'il est passé d'un état d'ignorance à un état où il connait.

Le progrès implique ainsi une succession, la transformation d'un sujet, ici l'enfant. C'est donc parce que l'histoire présente une succession et la transformation de sociétés, de sujets etc.

qu'elle peut être conçue comme un progrès.

La représentation du temps comme d'une flèche orientée permet de comprendre cette idée.

Nous nous représentons le temps comme une suite de moments qui sont tous liés et qui progressent du passé vers le futur.

Nous estimons donc que lorsque nous sommes face à l'histoire nous sommes face à une succession qui a un sens (spatiale et herméneutique).

Pourtant, le progrès signifie d'une amélioration et non pas simplement une succession, il s'agira donc de voir si on peut concevoir l'histoire comme une amélioration en plus d'une succession, c'est à dire qu'il faudra voir comment on peut interpréter la succession présentée par l'histoire. 2.

Pourquoi l'histoire serait-elle un progrès de la raison ? Dans un sens antique, chez Epictète par exemple, dans le Manuel, la « raison » est définie comme le contrôle des passions.

Or, l'histoire nous présente t elle la progression de la raison sur plan ? Si on pense par exemple à l'horreur nazie, on voit que notre époque ne représente pas une progression quant à la destruction que l'homme peut entraîner ou quant à sa capacité à la folie ou à la violence par exemple.

On peut même avoir l'impression du contraire et que plutôt qu'interpréter l'histoire comme une amélioration il s'agit de la concevoir comme une dégradation. Pourtant la raison peut aussi être conçue comme la faculté d'instituer des règles, de découvrir des vérités, d'aboutir à une systématisation du savoir comme le soutient Gaston Bachelard.

Or, sur ce plan l'histoire nous présente aussi une succession et des transformations.

Prenons ainsi le cas de la physique.

Si la « philosophie naturelle » ne fournissait que des connaissances relativement confuses au temps d'Aristote, l'amélioration des techniques comme la création de microscopes ou de lunettes d'observation et l'institution de la mathématisation de la physique ont permis la progression du savoir fourni par cette dernière puisque nous savons plus de choses qu'il y a des milliers de l'année. Par conséquent, peut-être que l'histoire peut être conçue comme le développement de la raison entendue comme capacité à savoir le vrai.

Nous aboutissons ainsi à une position proche du positivisme d'Auguste Comte.

En effet, dans son Cours de philosophie positive Comte affirme que le savoir subit une progression parce qu'il passe par trois états, le troisième état, ou état positif, est celui où le savoir culmine et celui vers lequel le savoir se dirige.

En souscrivant au positivisme nous affirmons ainsi qu'avec le temps le savoir progresse et qu'un jour ce savoir sera complet.. »

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