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peut-on changer le cours de l'histoire ?

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« I - LES TERMES DU SUJET L'"histoire" désigne, dans ce sujet, l'ensemble des événements du passé et non la discipline qui les étudie. L'expression "cours de l'histoire" laisse supposer que l'histoire suit un déroulement continu comme celui d'un fleuve, où l'état antérieur détermine celui qui le suit. "Changer" signifie ici introduire une rupture dans la continuité.

Cela implique aussi que cette rupture peut être l'effet d'un acte volontaire. II - ANALYSE DU PROBLÈME L'idée que le passé historique pèse sur le destin des hommes à la manière d'un destin, que les tendances lourdes du développement de l'humanité ne peuvent être modifiées par la décision de quelques-uns, est au fond assez partagée. L'histoire semble surtout montrer que les efforts de ceux qui ont voulu en changer le cours ont été sinon vains, du moins improductifs relativement aux effets qu'ils en attendaient.

La question se pose donc de savoir si l'on peut changer le cours de l'histoire. III - LES GRANDES LIGNES DE RÉFLEXION On peut aborder le sujet en trois temps. A - L'histoire s'impose à ceux qui prétendent en changer le cours. B - Changer le cours de l'histoire est possible dans la mesure où elle est le reflet de la liberté agissante des hommes. C - On ne change jamais le cours de l'histoire en cherchant à en nier le caractère contraignant. IV - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A - Le problème philosophique posé par l'histoire est de savoir si elle a un sens, une cohérence et une unité qui permettent d'en parler en évoquant l'idée d'un cours. En un sens, l'histoire pèse sur les vivants en ce qu'elle borne leur liberté.

Elle est ainsi souvent ressentie comme un destin.

Les changements qu'on y perçoit n'y sont que des sinuosités, des tournants qui infléchissent certes le cours des choses mais n'en changent guère le sens.

Il n'est guère plus possible de changer le cours de l'histoire que de demander à un fleuve de remonter à sa source. B - Toutefois l'histoire n'est pas que le reflet d'un passé contraignant, elle est aussi le "lieu" d'exercice de la liberté humaine.

Les hommes "font" chacun l'histoire en prenant des décisions qui engagent leur avenir et tracent de nouveaux contours pour leur passé. Cette liberté implique certes une capacité à s'insérer dans la réalité donnée, mais suppose bien plus encore le désir de la modifier, la volonté d'être autre chose qu'un simple maillon dans une chaîne invisible dont le sens lui échapperait à l'homme. Changer le cours de l'histoire c'est déjà prendre conscience de la richesse du présent et de l'avenir : le passé ne s'impose pas à l'homme sans qu'il ait, en quelque manière, prise sur lui. C - Le risque est cependant grand de prendre cette liberté pour une totale indépendance vis-à-vis du passé historique.

L'histoire pèse son poids de réel et la liberté que l'on a par rapport à elle ne saurait se fonder sur l'ignorance et l'oubli. L'homme, animal-historique, doit chercher dans l'histoire les exemples de l'affirmation de sa liberté.

Changer le cours de l'histoire, c'est aussi parfois savoir ce qui en elle ne peut être changé. V - LES REFERENCES UTILES - HEGEL, La Raison dans l'histoire, pour notamment l'analyse de la "ruse de la raison" et du rôle des grands hommes dans l'histoire. - NIETZSCHE, Seconde considération inactuelle. - SARTRE, L'existentialisme est un humanisme. - KANT, Idée d'une histoire universelle VI - FAUSSES PISTES Il fallait éviter d'examiner la question sans se demander si la notion de "cours" de l'histoire met l'accent sur le. »

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